Les feux des rêves clignotent encore au rouge pour le peuple malien. Le coup d’État avait suscité de réels espoirs chez le Malien moyen qui comptait sur un changement radical à tous les niveaux. Le retour à une vie constitutionnelle normale va t-il mettre totalement fin aux ambitions de mutation des Maliens ?
Quand nous bravions la témérité dans le siège de notre journal «Le Reflet» en s’attaquant farouchement au régime du général ATT, le capitaine Sanogo a surgi d’où ne sait où pour le renverser. Nous avons pris cette action comme le présage de la pluie du changement dont les nuages étaient entrain de s’amonceler dans nos cieux. Décapités par ceux qui ont décidé de sucer le Mali jusqu’à dans sa moelle, nous gratifions aussi le capitaine de notre soutien indéfectible car nos deux objectifs se recoupent, ceux de combattre tous ces maux qui minent notre pays.
Nous n’avons pas été surpris de voir certains se lever pour ternir l’image du capitaine pour la simple raison qu’ils défendent leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la nation. Ce comportement ignoble qui est le leur est à l’origine des malaises qui sont survenus aussitôt après l’accomplissement du coup d’État. Maintenant que le capitaine, sous la menace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a rendu le pouvoir, dans quelle perspective nouvelle le Mali va-t-il s’inscrire ?
La dynamique du changement enclenchée par les militaires va-t-elle poursuivre son cours puisque la majeure partie des Maliens ont pris conscience ? Certes Sanogo a cédé mais son action aura servi à quelques choses sinon les Maliens ne seront jamais sortis spontanément pour agresser leur chef d’État même si l’acte est abominable, mais cela traduit toute l’aversion que les Maliens ont des politiques qui sont autant responsables qu’ATT. Il ne faut pas en vouloir à Sanogo pour le statut qu’on lui a attribué mais tôt ou tard il devait l’avoir pour avoir été, un temps soit peu, à la magistrature suprême. N’eut été la CEDEAO, il aurait entamé son travail de toilettage.
Cependant, il n’a pas démérité car il nous a montré la voie. L’heure n’est plus de radoter mais il faut agir. Agir pour délivrer les Maliens du trauma qu’a laissé traîner l’occupation du Nord. Nous attendons de la nouvelle équipe voulue par la CEDEAO qu’elle se meuve rapidement pour nous vendre ses ambitions. La CEDEAO a été décisive quant au départ précipité du capitaine sans qu’il ait le temps de bien s’exprimer. Nous demandons à la CEDEAO d’user de cette même manœuvre pour aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale.
Le fait d’imposer Dioncounda comme président de la transition va à l’encontre de la démocratie. Dans «le contrat social», Rousseau nous martèle : «La souveraineté du peuple est inaliénable. Tout pouvoir appartient au peuple et doit être exécuté par lui.» Cette thèse de Rousseau ne s’inscrit pas dans la même logique que celle usée par les franc- maçons de la CEDEAO dans la gestion de la crise malienne.
En outre, elle n’a pas tenu compte du tout, de notre souveraineté en violant l’Accord cadre qu’elle a établi d’un commun accord avec le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), du coup elle rentre en contradiction avec Montesquieu quand il écrit «Obéir aux lois qu’on s’est prescrites est liberté».
Mais nous ne cesserons de le dire, le monde est divisé en deux ; «d’un côté, ceux qui sortent des cuisses de Lucifer, ils sont nés pour gouverner et qui iront en enfer, et d’autre, les fidèles d’ALLAH qui, eux, doivent subir l’esclavage ici bas et la récompense est certainement le paradis à l’au-delà.»