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Débats sur Klédu: les révélations de Moussa Mara
Publié le mercredi 21 fevrier 2018  |  Le Procès Verbal
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© aBamako.com par mouhamar
Activités du président Blaise Compaoré au Mali
En visite au Mali pour 48 heures, le président du Faso Blaise Compaoré s’est entretenu avec le premier ministre Moussa Mara dès son arrivée
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Intervenant dans « Le débat politique » de la Radio Klédu, l’ancien Premier ministre Moussa Mara revient sur de nombreux pans de son action de chef de parti et d’ancien chef du gouvernement. Il répète qu’il faut faire partir IBK du pouvoir et raconte les péripéties de son voyage mouvementé à Kidal. Il en profite pour souligner la soudaine montée de tension qui a frappé son ministre de la Défense d’alors, Soumeylou Boubèye Maiga, juste avant le départ de l’avion pour la Cité des Ifoghas.

Tournées à l’intérieur et à l’extérieur du pays

Moussa Mara dira que ces tournées entrent dans le cadre des activités annuelles de son parti « YELEMA ». Un programme fixé 2010. Le but: s’enquérir des préoccupations des Maliens.

Dernier congrès du parti YELEMA

Le congrès s’est tenu à Mopti. Il a renouvelé sa confiance à MPoussa Mara en le confirmant à la tête du parti pour trois nouvelles années. Mara annonce que ce sera son dernier mandat. « Je ne sera plus président du parti à la fin de ce mandat, contrairement à d’autres partis dont les chefs sont désignés à vie », fait remarquer l’ancien Premier ministre.

Le parti, lors du congrès, a aussi décidé de « se retirer définitivement de la mouvance présidentielle ». La raison ? Selon son chef, le parti s’était engagé à soutenir les actions du président IBK mais n’a pas eu satisfaction. De plus, alors que la Convention de la majorité présidentielle a été créée pour guider le président de la République, elle n’a pu jouer ce rôle. « On avait l’impression qu’on n’avait pas à faire à une majorité », déplore Moussa Mara. Qui dénonce les efforts de la majorité tendant à marginaliser le parti YELEMA: « Il n’y avait plutôt de solidarité entre les partis membres de la majorité et notre parti apparaissait comme une opposition au sein de la majorité. Il fallait donc en sortir ».

Le congrès de YELEMA a enfin recommandé d’œuvrer à l’alternance et au changement.

Position politique de YELEMA

Selon Mara, YELEMA ne se reconnaît pas dans l’opposition actuelle, même si le parti désavoue aussi la majorité: « Ni la majorité, ni l’opposition n’incarnent le changement. Le vrai changement ne peut se faire avec un seul parti politique, mais plutôt avec un pôle de partis politiques. Il faut donc aller vers un mouvement qui va regrouper des partis politiques, associations, leaders d’opinion, etc. Des rencontres sont en cours pour fonder ce mouvement et, si possible, désigner son candidat à la présidentielle à venir ».

Nomination comme Premier ministre

Mara explique: « Oui, j’ai été surpris d’être nommé à la primature; je ne m’y attendais pas. J’ai été appelé au crépuscule par le président IBK qui m’a annoncé sa volonté de me nommer Premier Ministre. J’ai fait 9 mois à la primature. Ce fut une satisfaction pour moi pour plusieurs raisons: j’ai fait signer aux ministres des contrats de performance. J’ai mis en place un système de contrôle physique des agents de l’Etat: cette mission a révélé 3.000 personnes fictives dans nos administrations avec plus de 20 milliards de FCFA de manque à gagner par an…La signature des accords de paix a été pratiquement faite sous mon gouvernement ».

Voyage à Kidal

Mara dit avoir fait ce voyage dans le cadre de ses missions normales de Premier ministre: « J’ai été envoyé à Kidal par le président IBK et à mon retour j’ai été reçu et félicité par lui à Sébénikoro. Le président, dès le lendemain de mon retour de Kidal, s’est adressé à la nation pour me féliciter. Il se raconte qu’il m’a été dit de ne pas aller à Kidal. Personne ne m’a dit de ne pas y aller. Le chef d’état-major des armées, après une mission de terrain à Kidal, m’a assuré que je pouvais m’y rendre. Je m’y suis rendu avec un tiers de mes ministres… Les gens racontent que mon ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, m’a déconseillé de voyager sur Kidal. C’est faux. Mais quand on s’apprêtait à prendre l’avion à Gao pour Kidal, j’ai vu en mon ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, un certain air. Je lui ai demandé ce qui se passait, il m’a fait savoir que sa tension était montée; je lui ai donc demandé de rester à Gao pour retourner à Bamako si sa santé ne lui permettait pas de voyager sur Kidal. Je reconnais aussi qu’à la veille de mon départ pour Kidal, certains responsables de la MUNISMA et les ambassadeurs de France et des Etats-Unis au Mali m’ont demandé de chercher l’aval de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) avant de m’y rendre. J’ai catégoriquement refusé. Kidal faisant partie du Mali, il m’était inadmissible de chercher la permission de la CMA pour m’y rendre. Du début à la fin, le président IBK a suivi ma visite ».

Mara reste calé sur sa position: « Je n’ai jamais été inquiété par cette soi-disante mission de poursuites demandée par l’Assemblée Nationale. Je suis prêt à répondre à toute instance qui m’en ferait la demande et je suis prêt à retourner à Kidal si c’était à refaire ! Dans cette affaire, je ne suis jamais sorti de mes prérogatives de Premier Ministre. Je ne suis pas chef de guerre et je n’ai jamais donné un quelconque ordre d’attaquer. Il para^)it que certains détiennent des SMS prouvant le contraire: je les mets au défi de les produire. J’ai quand-même instruit de donner les moyens à notre armée pour la reconquête de Kidal, ce qui a été fait ».

Qu’est-ce qui a mal tourné sous son mandat de Premier ministre ?

Mara décrie, à cet égard, la lenteur dans l’exécution des décisions administratives: « L’administration malienne est lente et regorge d’agents incompétents ».

Sur les accords de paix

L’ancien Premier ministre se rejouit d’être un acteur clé des accords signés avec les groupes armés.Il impute leur non-mise en œuvre au gouvernement malien. « L’application des accords n’a pas atteint de nos jours 10%. Les groupes armés n’ont pas intérêt à ce que ces accords se réalisent mais c’est au gouvernement de comprendre cela », conclut Mara.

Abdoulaye Koné
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