La Commission européenne espère que la conférence sur le Sahel, qui aura lieu à Bruxelles cette semaine, permettra de récolter davantage de fonds pour la force militaire conjointe G5 Sahel.
Juste avant le début du sommet informel du Conseil, le 23 février, une conférence réunira des représentants d’une trentaine de pays pour discuter du financement de la force militaire conjointe du G5 Sahel, constituée de troupes maliennes, mauritaniennes, nigériennes, burkinabés et tchadiennes. Celle-ci agira en collaboration avec les 4 000 militaires français déployés dans la région pour l’opération Barkhane et la mission de paix de l’ONU, la MINUSMA, composée de 12 000 personnes postées au Mali.
L’idée d’une force commune a émergé en 2015, après la signature d’un accord de paix entre le Mali et une coalition de groupes armés non extrémistes. Cet accord n’a cependant pas encore eu de vrai impact, étant donné la pléthore de groupes islamistes qui sont depuis apparus dans la région et dont les attaques ont fait plus de 400 morts en 2017.
L’aide au développement internationale doit financer la sécurité dans la région sahélienne. Une dépense indispensable que la communauté internationale rechigne à effectuer, laissant la France isolée sur ce dossier sensible.
La France est le grand champion de la coalition des cinq pays du Sahel. Emmanuel Macron a ainsi invité les chefs d’État de la région, ainsi qu’Angela Merkel, Paolo Gentiloni et des représentants américains, européens et onusiens lors d’un sommet à Paris en décembre, dans l’espoir de garantir un soutien politique à l’initiative.
Une feuille de route a été mise en place lors d’une réunion des ministres de la Défense et chefs de cabinet du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, présidée par la ministre française des Armées, Florence Parly. Celle-ci a indiqué qu’à long terme, les forces du G5 endosseraient certaines des responsabilités de l’opération Barkhane.
Tieman Hubert Coulibaly, le ministre de la Défense malien, a indiqué que les effectifs seraient « opérationnels d’ici fin mars ».
Sur les 423 millions d’euros nécessaires à la première année de fonctionnement du G5 Sahel, 294 millions ont déjà été promis par les donateurs étrangers, l’Arabie saoudite en tête. Les dons européens, dont les 50 millions d’euros initiaux ayant permis la création de la force conjointe, ne peuvent cependant pas être utilisés pour acquérir des armes.
La Commission insiste par ailleurs sur une action multisectorielle, structurée autour de trois piliers : un partenariat politique, une aide au développement et un soutien à la sécurité. Ses représentants soulignent qu’il ne peut y avoir de stabilisation et de sécurisation de la région sans une éradication de la pauvreté.
La France, les Pays-Bas, l’Italie, les États-Unis et les Émirats arabes unis se sont tous engagés à soutenir la force conjointe. Pékin aurait pour sa part promis de participer au financement lors de la visite d’Emmanuel Macron en Chine, en janvier.
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Pour son premier déplacement hors d’Europe, le président Emmanuel Macron se rend vendredi sur la base de Gao au Mali, pour donner une nouvelle dimension à l’engagement de la France, présente sur place depuis quatre ans pour lutter contre les djihadistes.