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Insécurité alimentaire au Mali : 47% de maliens pensent que le gouvernement doit impérativement éradiquer le fléau
Publié le jeudi 22 fevrier 2018  |  Le Républicain
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En plus du conflit sécuritaire que traverse le Mali, le pays doit aussi faire face à l’insécurité alimentaire. La faible pluviométrie lors de la précédente campagne agricole a eu des répercutions sur les récoltes. Ce qui fait que des milliers de maliens sont dans le besoin alimentaire. Pour preuve, il ressort de l’enquête menée en février 2017 par le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) que près de la moitié des maliens (47%) pensent que gouvernement doit s’attaquer en premier à l’insécurité alimentaire, à la faim tout court. Selon le sondage, cette priorité de l’insécurité alimentaire est partagée à Kayes, Koulikoro, Ségou et Tombouctou. A Bamako, c’est le chômage, Kidal et Mopti, l’eau, Gao, le crime et l’insécurité, Sikasso, la santé.

Hier, mercredi 21 février 2018, le siège de la Cellule technique du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CT/ CSLP) sis à Hamdallaye ACI 2000 a servi de cadre à la présentation et échanges sur les résultats de l’étude réalisée par Great-Afrobaromètre sur les : « perceptions des populations sur les problèmes et priorités de développement et les Objectifs du développement durable (ODD) au Mali ».

L’étude menée entre le 8 et le 25 février 2017 a concerné 1200 individus, dont 50% de femmes, âgés de 18 ans et plus dans les 8 régions du Mali ainsi que dans le district de Bamako. Les travaux de dissémination de l’enquête étaient présidés par le secrétaire général du ministère de l’aménagement du territoire et de la population, Seydou Moussa Traoré, en présence du Coordinateur de la CT/ CSLP, Mahamadou Zibo Maïga, des responsables de Great dont le Pr Massa Coulibaly et de nombreuses autres personnalités. Après les mots de bienvenue du Coordinateur de la CT/ CSLP, Mahamadou Zibo Maïga et celui du secrétaire général du ministère de l’aménagement du territoire et de la population, Seydou Moussa Traoré, François Koné de Great a présenté les résultats de l’enquête.

Dans sa présentation, une trentaine de problèmes de développement a été dégagée, allant de l'insécurité alimentaire à la démocratie en passant par la pauvreté, le chômage et les questions de sécurité, de gouvernance et d'inégalités genre. Dans l'ensemble du pays, il ressort de l’enquête que l'insécurité alimentaire voire la famine est le premier problème de développement auquel le pays ferait face et auquel le gouvernement devrait s'attaquer. Selon François Koné, près de la moitié des Maliens (47%) pense que le gouvernement doit s’attaquer en premier à l’insécurité alimentaire (la faim).

« Cette priorité de l’insécurité alimentaire est partagée à Kayes, Koulikoro, Ségou et Tombouctou. A Bamako c’est le chômage, Kidal et Mopti, l’eau; Gao, le crime et l’insécurité; Sikasso, la santé », a-t-il dit. En outre, il dira que près des 2/3 des Maliens (65%) mettent en avant l’agriculture comme domaine prioritaire de développement. Selon les Maliens, dit-il, la « Faim zéro » ou ODD 2 serait à prioriser, suivi de la gouvernance ou ODD 16 puis de la santé ou ODD 3.

‘’Ça fait 10 ans que le problème de l’insécurité alimentaire est récurrent au Mali ‘’

« Bien que l'insécurité alimentaire soit le premier problème de développement dans 4 régions sur 9, il n'en demeure pas moins que les régions se distinguent par leurs ordres de préférences sur la trentaine de problèmes repérés. Le premier problème varie d'une région à l'autre, allant de l'insécurité alimentaire donc à la santé, à l'accès à l'eau, au crime ou au chômage. Tout comme par région, les problèmes de développement diffèrent significativement selon le milieu de résidence. Par contre, il n'y a aucun effet générationnel dans le classement des problèmes de développement au moins en ce sens que l'insécurité alimentaire est le premier plus important problème auquel le pays fait face et auquel le gouvernement devrait s'attaquer, quel que soit l'âge des répondants. L'importance de ce problème augmente avec l'âge, ce qui indiquerait qu'il est de plus en plus difficile d'assurer la sécurité alimentaire du ménage et du pays, un vrai défi à relever pour être au rendez-vous de l'horizon 2030 des Nations unies», a-t-il conclu.

Lors des débats, le secrétaire général du ministère de l’aménagement du territoire et de la population, Seydou Moussa Traoré a remercié Great pour son apport dans le domaine de l’information. Avant de mettre l’accent sur l’amélioration des conditions de vie de la population. « On se sert très peu des données au Mali pour avancer », a-t-il déploré. Pour sa part, le directeur exécutif de Great, Pr Massa Coulibaly a invité les uns et les autres à accepter des résultats « contre intuitifs ».

« Le résultat de l’enquête doit nous interpellés. Est-ce que c’est vrai ? Si c’est vrai est que c’est grave ? Si c’est grave est ce qu’on peut faire quelque chose ? Ça fait 10 ans que le problème de l’insécurité alimentaire est récurent au Mali », a-t-il déclaré. Il a souhaité à ce que le résultat de l’enquête puisse inspirer les décideurs à prendre des dispositions pour l’amélioration des conditions de vie des maliens. Enfin, il dira que bientôt, sa structure fera une dissémination sur le changement climatique. Par ailleurs, d’autres intervenants ont insisté sur la « sécurité des personnes et de leur bien » qui reste une priorité pour la population des régions de Tombouctou et de Kidal.

Aguibou Sogodogo

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