L’opération qui se déroulera du 26 février au 6 mars vise à prendre en charge les 197.609 jeunes majeurs ayant été enrôlés mais ne figurant pas encore sur les listes électorales
C’est désormais officiel : les nouveaux jeunes majeurs ayant été enrôlés pourront faire valoir leur droit de vote pour les échéances électorales à venir. En tous cas, le gouvernement à travers le département en charge de l’Administration territoriale, vient d’engager l’ultime processus devant leur permettre de figurer sur les listes électorales en vue des prochains scrutins.
Ainsi, les matériels et documents devant permettre une révision exceptionnelle des listes électorales ont été remis hier aux représentants des collectivités territoriales.
C’était à la faveur d’une cérémonie qui a eu pour cadre la salle de conférence de l’AGETIC. Elle était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Baba Hamane Maïga, en présence du directeur national de l’Administration du territoire, Souleymane Amadou Traoré, du représentant de la Délégation générale aux élections (DGE), Boussourou Dramé et du représentant du gouverneur du District de Bamako.
Les maires, les représentants des collectivités territoriales, les partenaires techniques et financiers ainsi que les responsables des services techniques du département étaient également présents.
Comme l’édicte le Code électoral, les listes électorales avaient fait objet d’une révision annuelle du 1er octobre au 31 décembre passés. Cette révision avait permis d’enregistrer de nouveaux majeurs et de procéder à la radiation des personnes décédées ou ne jouissant plus de leurs droits civils. Elle avait aussi permis à ceux qui le désiraient de procéder à des transferts d’une commune à une autre.
A la suite de ce processus, l’Administration a procédé à l’établissement des procès-verbaux, aux dépôts des tableaux rectificatifs ; à la transmission des copies des tableaux rectificatifs. Cette étape a été suivie par l’affichage des listes provisoires aux lieux habituels.
Les citoyens ont un délai de 24 heures pour faire leur réclamation (erreur sur les noms, dates et lieux de naissance, omissions). À la suite de ces affichages, des réclamations ont été réceptionnées, examinées et la notification des décisions de rejet des réclamations faites aux intéressés.
Cependant, en dehors de ce processus ordinaire et sur rapport de la Délégation générale aux élections, il a été constaté que près 197.609 jeunes majeurs, dont 123.048 jeunes hommes et 94.561 jeunes filles, avaient été enrôlés mais ne figuraient pas sur la liste électorale. Pour corriger cette insuffisance et surtout permettre à ces jeunes de jouir de leur droit de vote, le département en charge de l’Administration territoriale a décidé d’engager de façon exceptionnelle cette révision spéciale qui débutera le dimanche 26 février prochain pours s’achever le 6 mars, soit un chronogramme de 10 jours.
En remettant hier les lots de matériels et de documents de révision aux collectivités territoriales, le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Baba Hamane Maïga insistera sur le fait que cette ultime révision vise à permettre l’inscription de l’importante frange de nouveaux majeurs sur la liste électorale, à assurer les transferts et d’en retirer ceux frappés de l’impossibilité d’exercer leur droit de vote pour raison de décès ou de condamnation. «Il s’agit d’une révision exceptionnelle qui s’étalera sur une dizaine de jours. Nous invitons donc tous ceux en âge de voter d’aller rapidement dans leur circonscription pour se mettre à jour afin de pouvoir jouir de leur droit de vote», a-t-il insisté.
Une opération spéciale dans les régions du Nord. Il faut rappeler que lors des dernières rencontres du gouvernement avec la classe politique sur cette question, certaines recommandations fortes ont été dégagées à l’unanimité. Il s’agissait entres autres de l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, de l’audit du fichier électoral, de la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections, la prise en compte des nouveaux majeurs sur la liste électorale et de la mise à disposition des cartes NINA non distribuées aux ayants-droit. Cette révision exceptionnelle répond donc à certaines de ces recommandations. D’où toute son importance.
Répondant aux questions des journalistes sur le cas des Régions du Nord et des zones encore sous occupation des djihadistes, le secrétaire général du ministère révélera que ces zones feront très prochainement l’objet d’opérations spéciales de collecte de données biométriques. Ces opérations concerneront aussi nos compatriotes vivant dans des camps de réfugiés dans les pays voisins. Parlant des conditions pratiques de cette révision, le directeur de l’Administration du territoire, Souleymane Amadou Traoré expliquera que le kit de documents qui vient d’être remis aux collectivités est composé de listes de validité des nouveaux majeurs, de tableaux de transferts ainsi que de tableaux de radiation.
«De façon pratique, à partir du 25 février, les commissions administratives siégeront au niveau des mairies pour engager le processus. Ces commissions sont naturellement composées des représentants des partis politiques et de l’Administration. L’opération se déroulera sur toute l’étendue du territoire national, dans les ambassades et consulats et prendra fin le 6 mars», a précisé l’administrateur.
Le maire de la Commune IV du District de Bamako, Adama Berthé, s’est réjoui du choix porté sur sa commune pour abriter cette importante cérémonie de remise de kits de révision spéciale qui, selon lui, marque une étape importante dans le processus électoral, un processus qui concernera aussi bien les élections locales, régionales que présidentielle et législatives prochaines.
«En effet, l’enrôlement des nouveaux majeurs sur les listes électorales est une question cruciale dans plusieurs localités du pays. Les jeunes de la Commune IV sont plus que jamais déterminés à se faire inscrire pour participer aux élections à venir. Par cette décision, l’Etat à travers le département de l’Administration territoriale, apporte une réponse à cette aspiration des jeunes. Il nous faut mettre à profit la dizaine de jours pour venir s’inscrire dans les centres d’enrôlement», a développé l’édile, tout en invitant les jeunes qui ne sont pas encore inscrits, à prendre d’assaut les centres d’enrôlement.