Plus on s’approche des élections, plus le camp présidentiel se fragilise. Après les adieux de l’ancien Premier ministre Moussa Mara et de l’ancien ministre Me Mountaga Tall, c’est probablement Oumar Ibrahim Touré qui est sur le point de lâcher IBK. A cette cadence, d’ici le premier tour, le Président sortant ne verra autour de lui qu’un seul parti, le sien, à savoir le RPM, divisé et fragilisé. Pourquoi certains de ses fidèles sont-ils en train de lui tourner le dos ? Va-t-il tirer les leçons de tous ces départs pour se retirer ?
La deuxième conférence nationale de l’Alliance Pour la République (APR) a eu lieu le samedi 17 février 2018 dans la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la Culture. L’ouverture des travaux a réuni autour de son président Oumar Ibrahima Touré, des présidents des partis politiques de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) comme ceux de l’opposition ainsi que des militants et sympathisants, venus de toutes les régions et du District de Bamako. Deux faits majeurs ont attiré l’attention des observateurs : le premier est l’intervention du Président du parti, qui après avoir fait le bilan en termes de résultats obtenus lors des dernières élections, a ébauché également le parcours de la jeune formation politique au sein de la Majorité et surtout son implication dans le processus de paix et de réconciliation, sans jamais prononcer le renouvellement de son bail au Président sortant.
Le deuxième fait qui a attiré notre attention, c’est la présence du Chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé, qui, hier, était son ennemi juré. Mais aujourd’hui, à en juger par les propos de ce dernier, un rapprochement est bel et bien possible. Mais, il y eu aussi et surtout le cri de cœur du représentant du RPM, Me Baber Gano, demandant à son camarade de la CMP, d’adopter dans les résolutions de la conférence de l’APR, le soutien à la candidature du Président IBK. Ces deux faits en disent long sur le malaise au sein du regroupement des partis politiques autour d’IBK. A ces deux faits, il faudrait ajouter les propos ambigus de Younouss Hamèye Dicko qui est resté dubitatif sur l’éventualité d’un soutien à la candidature de celui qu’il vénérait il y a juste six mois, en lui demandant de se présenter pour un second mandat.
Tout compte fait, la tergiversation d’Oumar Ibrahim Touré, à se prononcer comme il l’avait fait en 2013 pour un soutien à la candidature d’IBK, le cri de cœur du secrétaire général du RPM, Me Baber Gano, et la main tendue de Soumaila Cissé, chef de file de l’Opposition ne sont-il pas des signes prouvant qu’il y a péril en la demeure CMP ?