Une conférence donateurs pour la force du G5 Sahel se tient ce vendredi 23 février à la Commission européenne, à Bruxelles. Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement européens sont attendus ainsi que les cinq présidents des pays sahéliens. De nouveaux partenaires comme la Turquie, ou l’Afrique du Sud seront également représentés par leurs ministres des Affaires étrangères. L’objectif de cette conférence est de mobiliser encore des fonds pour financer la première année d’opérationnalisation de la force conjointe.
Dépasser les 300 millions d’euros de budget, c’est l’ambition de la conférence d’aujourd’hui. La barre n’est pas bien haute, puisque l’Union européenne a d’ores et déjà laissé entendre qu’elle remettrait 50 millions au pot, alors que la force en a déjà mobilisé 250 millions. Avec les soutiens des quarante pays représentés, les organisateurs de la conférence devraient rapidement se targuer d’avoir réalisé leurs objectifs.
Des objectifs qui ne sont d’ailleurs pas les mêmes pour tout le monde. Les pays sahéliens estiment notamment que la force conjointe a besoin de 423 millions d’euros pour démarrer. Une vision que ne partage pas la France. « Avec 300 millions, la force a largement la possibilité de mener ses premières opérations » assure-t-on à l’Elysée.
Cette conférence ne règle pas, en tout cas, la question de la pérennité des financements. Les pays sahéliens demandent la mise en place d’un mécanisme durable. Une question qui n’est pas à l’ordre du jour, toujours selon l’Elysée. Emmanuel Macron souhaite que le déploiement de la force se fasse sous le chapitre VII des Nations unies ce qui ne lui a pas été accordé. « D’où la nécessité de multiplier, à échéances rapprochées, d’autres conférences de donateurs » conclut-on à la présidence française.
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Un choix stratégique pour le premier projet
Emmanuel Macron annoncera la mise en oeuvre d’un premier projet dans le centre du Mali, vers Mopti, où l’insécurité règne.
Pour ce premier projet, la France se donne les moyens : dix millions d’euros qui seront dépensés pour soutenir l’éducation et la formation professionnelle à Mopti. Une initiative pour équilibrer les approches de sécurité et de développement. L’occasion aussi de rappeler aux autorités maliennes qu’il serait temps de rétablir les administrations dans le centre du pays.
« Cela fait des semaines que nous discutons avec les autorités maliennes pour qu’elles soient plus proactives dans le Centre », a déclaré une source proche de l’Elysée.
Dans cette région, les attaques et les enlèvements se multiplient. Ce week-end encore, le secrétaire général de la commune rurale de Toguere Kotia, dans le cercle de Tenenkou, a été kidnappé pas des hommes en armes.
Sur les dix localités du cercle de Tenenkou, seules deux ont pu organiser des élections communales en 2016 et une seule dispose d’un maire sur place. Les autres édiles se sont installés à Mopti, Bamako ou d’autres villes pour des raisons de sécurité. Il y a dix jours, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga a pourtant réalisé son premier déplacement à Mopti, pour annoncer le début d’une vaste opération de sécurisation.