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Mali: Troisième producteur d’or en Afrique
Publié le vendredi 23 fevrier 2018  |  lenouveleconomiste.fr
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie d`Inauguration de la mine d`or de Kofi
Bamako, le 24 Avril 2015, a eu lieu la cérémonie d`inauguration de la mine d`or de Kofi
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Pays des hauts fourneaux traditionnels et des fonderies d'or depuis Mansa Moussa (dixième “mansa” du Mali, “Roi des rois” qui règna sur l'Empire du Mali de 1312 à 1332 et qui est considéré comme l'un des hommes les plus riches de l'Histoire), le Mali est aujourd'hui le 3ème producteur d’or d'Afrique après l'Afrique du Sud et le Ghana, mais le pays ambitionne de faire encore mieux.

Troisième producteur d'or en Afrique
“La meilleure arme pour lutter contre l'insécurité et la pauvreté au Mali, c'est le développement et la création de richesses”, souligne le Professeur Tiémoko Sangaré, reconduit le 30 décembre dernier à la tête du Ministère des Mines, devenu le Ministère des Mines et du Pétrole. Une nuance qui a son importance car elle souligne la volonté des autorités maliennes de s'engager dans la recherche, la production et l'exploitation de l'or noir au Mali.

“Le secteur dont j'ai la charge est le secteur phare de l'économie malienne en termes de ressources générées (en moyenne 250 à 300 milliards par an), ce qui représente plus de 7 % du PIB, 75 % des valeurs à l'exportation et 25 % du budget national”, se félicite le ministre qui prône “une meilleure intégration du secteur minier à l'économie nationale” et développe quelques idées en ce sens.

“Sortir de la monoculture de l'or et diversifier la production”
Grand pays aurifère, le Mali doit diversifier sa production minière car “cette monoculture de l'or fait peser des risques sur l'économie du pays” qui est ainsi à la merci d'une éventuelle chute des prix. “Pour sortir de cette monoculture, ajoute-t-il, il y a d'autres ressources que nous cherchons à valoriser comme le lithium” (voir encadré DNGM).

La grande nouveauté, c'est de s'attaquer aux hydrocarbures qui ne représentaient jusqu'à présent qu'un sous-secteur de ce ministère, même si l'Aurep (Autorité pour la promotion de la recherche pétrolière) a été créée dès 2004. Pour faire oublier la crise de 2012 où tous les majors – engagés dans la prospection de l'or noir - ont dû quitter le Mali et les inciter à y revenir en toute sécurité.

En ce qui concerne le pétrole, “le potentiel est là et réel, nous en avons des indices probants et, demain, tout le monde accourra au Mali”, conclut le ministre qui se dit “sûr de pouvoir localiser des points pour la recherche et le forage” même si “c'est, pour nous, un investissement lourd”.

Dans cette attente, ce sont les mines qui assurent la manne financière de l’état, avec de nouveaux sites qui lui assurent de rester le troisième producteur d’or en Afrique.

La dernière née des mines assurera un quart de la production minière du Mali
Propriété de la compagnie canadienne B2Gold, la mine de Fekola, la dizième mine d'or du pays, est une mine à ciel ouvert qui sera “l'une des plus productives au monde”, selon son vice-Président Bill Lytle. Les recherches effectuées ont permis de mettre en évidence quelque 3,72 millions d'onces d'or, soit l'équivalent de 115 tonnes d'or exploitables sur une période de 9 ans et demi. “Dès 2014, B2Gold n'a pas eu peur d'investir au Mali”, explique Mohamed Diarra, directeur de B2Gold au Mali. Entrée en production commerciale début décembre 2017, la mine a été inaugurée officiellement par le Président IBK en février.

“Dès 2018, nous prévoyons de produire 400.000 à 410.000 onces, soit 12 tonnes d'or par an. La mine de Fekola représentera ainsi un quart de la production malienne d'or estimée à environ 45 tonnes par an”. “L'essentiel de la production partira en Europe pour y être raffinée, ajoute-t-il, et nos mandants, qui ont investi 500 millions de dollars dans cette mine, se rembourseront sur la production”.

“Nous, nous faisons exclusivement de l'or, mais il reste beaucoup à faire ici, au Mali, avec l'exploitation de la bauxite, du fer, du cobalt, du tungstène, pour lesquels il n'y a pas assez de recherches”, conclut-il même si – réaliste - il n'ignore pas les problèmes récurrents au Mali : “Les investisseurs étrangers se heurtent à la bureaucratie et au manque d'infrastructures, sans parler des questions de sécurité. Le contexte africain – et particulièrement malien – fait encore peur et certains refusent de venir ici ou veulent des assurances, mais il nous faut mettre les gens plus en confiance”.

“Le potentiel pétrolier est là”
L’Autorité pour la Promotion de la Recherche pétrolière au Mali (Aurep), rattachée directement au Secrétariat général du Ministère des Mines, a été créée en septembre 2004 pour succéder à la Division des Hydrocarbures qui fonctionnait au sein de la DNGM (Direction nationale de la Géologie et des Mines) et était déjà chargée de négocier les permis d’exploitation, c’est-à-dire d’organiser et de superviser l’exploration et l’exploitation du sous-sol malien.

“Le Mali, rappelle M. Brahima Tembely, Chef du Service Géologie pétrolière, est un ancien bassin sédimentaire qui couvre environ deux tiers de la superficie du pays et pas moins de treize blocs de libres sont actuellement ouverts à la concurrence”. Bamako avait accueilli en novembre 2009 la 13ème Conférence sur le négoce et le financement du Pétrole, du Gaz et des Mines et celle-ci marqua incontestablement un tournant en révélant le nouvel intérêt bien compris du Mali pour ses richesses minières depuis trop longtemps inexploitées. M. Tembely note et se réjouit d’ailleurs d’“une timide remontée des activités pétrolières après la récession de 2016” grâce notamment aux sociétés italienne ENI et algérienne Sonatrach engagées depuis longtemps au Mali.

Ces deux compagnies s’étaient engagées dès 2008 dans une campagne d’exploration de pétrole au Mali. L’opération fut ainsi lancée avec le démarrage en décembre 2007 du premier bassin de Taoudénit à travers des travaux de sondages sismiques prévus pour s’étendre sur 6 000 km. Le gouvernement malien, qui avait déjà fait de l’exploration pétrolière une priorité grâce à l’Aurep, avait alors choisi la zone de Taoudénit, dans la région de Tombouctou. Le Mali disposait alors de 4 bassins prometteurs répartis en 25 blocs : les bassins de Taoudénit, de Tamesna dans la région de Kidal, du graben de Gao et du fossé de Nara.
“Le Mali peut se révéler une bonne surprise !”

“Les grandes sociétés comme Total ou Exxon étaient là depuis 1967, mais le dernier forage pétrolier au Mali date de 1985, rappelle M.Tembély. Il n’y a pas eu un seul forage depuis cette date, à l’exception toutefois de celui entrepris par le Malien Aliou Boubacar Diallo à partir de 2009”.

“La crise de 2012 a cependant contraint toutes ces compagnies étrangères à interrompre leurs recherches et à se mettre en ‘stand by’, en invoquant une clause de force majeure et les Italiens d’ENI, qui avaient déjà des points de forage ciblés, sont ainsi partis définitivement”.

“Grâce à une situation désormais plus sécurisée, on espère que nos partenaires vont revenir. Les sociétés indépendantes sont absorbées par les majors qui, elles, n’attendent qu’à être rassurées pour revenir. Notre but est de devenir un pays producteur de pétrole car le potentiel est là”. D’où son appel aux investisseurs étrangers, auxquels le pays veut octroyer “des conditions très favorables” en termes de fiscalité et de facilités pour mieux les accompagner : “Le Mali peut se révéler une bonne surprise !”. C’est donc assurément le moment de relancer la recherche pétrolière au Mali et les autorités s’y sont attelées.
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