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Coup de griffe : Le roi des fous !
Publié le samedi 24 fevrier 2018  |  Aujourd`hui
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Il faut être fou pour chercher à diriger le Mali” disait un célèbre personnage au Mali. Mais qui a fini lui-même par devenir président de la République, après avoir été simplement chef de l’Etat, tout juste au moment où il faisait cette déclaration.

De prime abord, cela révèle une contradiction, mais avec le recul, l’on comprend finalement que cela a tout son sens dans une démocratie “qui permet à chacun de dire n’importe quoi” comme s’en plaignait le Général de Gaulle. C’est d’autant plus grave que nous vivons l’ère de la communication soutenue par les TICs. Tout le monde s’exprime par n’importe quel canal disponible et comme le dit si bien Mohammed Chérif Naceur, poète algérien : “L’inconvénient de la démocratie c’est qu’elle égalise la voix électorale d’un savant et d’un ignorant”.

L’ex Premier ministre anglais, Clément Richard Attlee, enseignait déjà de son côté, au début du siècle dernier, que “Démocratie, ça veut dire gouvernement par la discussion, mais ça n’est efficace que si vous pouvez couper la parole aux gens”. La qualité de ce qu’on dit est importante car il ajoutait : “Parler est le plus sûr moyen de tout compromettre à force de platitude et d’abstraction. Vous ne cherchez pas du tout à me comprendre ni à vous comprendre vous-même ! Votre seul souci est de vous tranquilliser par rapport à ce que vous avez pu deviner à mon sujet. Vous avez hâte de savoir à quoi vous en tenir, sur moi et sur l’impression que vous avez de moi afin d’attacher à mon personnage l’étiquette qui vous permettra de la classer. Vous essayez de voir si cela joue avec l’indication criminelle ou malade mental”.

Un malade mental dans la politique ? Sachez qu’en 1969 dans une Europe qui portait encore les stigmates de Mai 68, au cours d’un colloque, des psychiatres suggéraient prudemment qu’un certificat de santé mentale soit exigé des personnes désireuses d’entreprendre une carrière politique. D’autres psychiatres leur avaient non moins objecté que le désir d’entreprendre une carrière politique, en tant que tel, est précisément une manifestation de dérangement mental. Nous allons rester prudents pour ne pas rouvrir ce débat. Nous risquerions de découvrir qu’au-delà de la politique, la plupart des activités humaines qui supposent un esprit sain dans leur exercice demandent dans leurs motivations une sorte de paranoïa.

Tout simplement pour poser la question de savoir si pour être roi au royaume des fous il faut être un peu moins ou un peu plus fou que les autres ?

A.B.NIANG

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