SOLIDARITE AVEC LES FEMMES DEPLACEES C’est dans la difficulté que l’on reconnait ses vrais amis. La crise que notre pays connaît, suite à l’agression des bandits armés et des terroristes, a suscité un élan de solidarité autour de nos compatriotes déplacés qui ont tout abandonné pour se réfugier dans les régions plus sûres.
Aujourd’hui, les déplacés sont au nombre d’environ 40 000 dans la Région de Mopti dont 830 ménages vulnérables. Plus de 50% des déplacés sont des femmes et des enfants. Certains sont dans des familles d’accueil sans grand moyen. Mais la plupart des déplacés sont installés sur le site appelé « l’hôtel des chauffeurs » à Sévaré où les conditions d’hygiène et d’assainissement ne sont pas satisfaisantes tandis que les risques de maladie sont très élevés.
Cette situation a donné l’idée au service local de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant de Ténenkou de venir en aide aux femmes déplacées. Cette assistance s’est faite à travers les associations féminines du cercle de Ténenkou.
A Ténenkou, les femmes ont un sens élevé de la solidarité et de l’entraide. Grosse pourvoyeuses de revenus, elles constituent le principal vivier de mains d’œuvre. Elles sont impliquées dans tous les secteurs clés de développement.
Les associations féminines du cercle, après des démarches du service local de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant auprès des autorités communales, viennent d’offrir aux déplacées 240 000 Fcfa. Il s’agit d’une première contribution et d’autres actions devraient suivre.
Le chef du service local de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant, Ousmane Barou Sow, tout en remerciant les femmes de Ténenkou pour ce don, a au nom des bénéficiaires, assuré que jusqu’au retour des déplacés dans leur terroir, les femmes de Ténenkou continueront à se mobiliser pour venir en aide à leurs sœurs.
M. D.
Le cercle de Ténenkou est l’une des zones qui ont le plus souffert des exactions du MNLA. Depuis le 2 mars 2012, date de la première attaque des rebelles, le cercle vit dans une profonde insécurité. Les bandits du MNLA font, en effet, régner la terreur dans le cercle. En mars dernier, ils se sont livrés à une véritable tuerie dans la commune rurale de Toguéré Coumbé où ils ont attaqué un véhicule de forains se rendant à Diondiori. Vingt des 27 passagers à bord du véhicule ont alors été froidement exécutés. Trois des victimes seront jetées dans un puits. Sept passagers ont pu s’échapper. Ce sont eux qui ont témoigné sur le massacre.
C’est dans ce contexte que le gouverneur de la Région de Mopti, Ibrahima Hama Traoré, accompagné d’une forte délégation s’est rendu récemment dans le cercle. La délégation a sillonné tout le cercle en visitant tous les anciens arrondissements. Les mesures de sécurité, la consolidation de la paix, le processus de réconciliation entre les communautés et les préparatifs des prochaines élections ont été les principaux sujets abordés lors de la tournée.
Pour empêcher les méfaits des bandits, un important dispositif sécuritaire est désormais en place. Les forces de défense et de sécurité du « Fuseau ouest » font régulièrement des patrouilles dans la zone.
Le gouverneur de la Région de Mopti a salué l’endurance et le courage des populations, avant de leur demander de regarder résolument vers l’avenir. « Nous allons tourner cette page et nous engager dans la reconstruction de notre pays », a lancé le gouverneur dont l’étape suivante de la visite était le cercle de Youwarou.
Ibrahima Hama Traoré a été élevé au rang de citoyen d’honneur de du village de Diafarabé où il fut chef d’arrondissement. Partout, la délégation a été chaleureusement accueillie par les populations qui ont été rassurées par la visite du gouverneur. Autre constat positif : l’administration commence à se réinstaller progressivement dans le cercle. Le retour à la normale est donc en marche, mais le chemin risque d’être long.