Dans le cadre de son traditionnel point de presse hebdomadaire, les responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) étaient, hier jeudi, face à la presse nationale et internationale, à son QG à Badalabougou. Au cours de cette rencontre avec les hommes de média, le Commandant de la force de la MINUSMA, le général de division Jean-Paul DECONINCK, a annoncé le lancement imminent d’une opération de grande envergure appelée « Foronto » en langue nationale (piment) pour le retour de la sécurité et de la quiétude dans les régions du nord.
Cette conférence de presse était animée, hier jeudi 22 février 2018, par la Porte-parole de la MINUSMA, Myriam DESSABLES, et le Commandant de la force de la MINUSMA, le général de division Jean-Paul DECONINCK.
Troisième du genre, depuis le renouvellement du mandat de la MINUSAMA en juin 2017, cette opération fait suite à deux autres que le commandant de la force de la MINUSMA juge satisfaisant, à savoir : l’opération « Fitiri » (crépuscule) à Ménaka et « Furaji », à Boni.
Même si le nom des localités a été laissé au secret pour des raisons stratégiques, le général Jean-Paul DECONINCK affirme d’ores et déjà qu’il s’agit d’une opération de grande envergure dans des localités d’une des régions nord, dont le nom, pour des raisons stratégiques, a été également laissé au secret.
De son côté, le général Jean-Paul DECONINCK a fait le point sur les opérations militaires engagées par ses forces sur le terrain pour, dit-il, la recherche du renseignement, rassurer les populations, contrer la menace, permettre aux différentes missions de se déplacer librement dans ces régions, etc.
Faisant le bilan des deux autres opérations, il a fait savoir que les forces de la MINUSMA ont mené en fin novembre l’opération « Fitiri », dans les localités d’Ansongo, Ménaka, et avec l’équivalent de dix compagnies, des moyens de renseignement au sol et en l’air. Au cours de cette opération, a-t-il fait savoir, dix assaillants ont été neutralisés le 24 novembre 2017. Elle a aussi eu pour impact de désorganiser, selon le commandant, les assaillants terroristes.
À ce propos, le général Jean-Paul DECONINCK a balayé, d’un revers de la main, les accusations d’immobilisme de ses forces de la part de certains observateurs.
« J’entends souvent les termes d’immobilisme de la MINUSMA, que nous ne sommes même pas capables de nous protéger dans nos camps. Tout ça, c’est faux, et nous prouvons le contraire chaque jour », a-t-il démenti. Avant de saluer le professionnalisme dont ses hommes ont fait montre lors de cette opération.
Autre opération, autre théâtre ; en janvier 2018, l’opération « Fouradji » a été lancée dans les régions du centre. Première opération d’envergure, dans cette zone, plus précisément à l’est et au nord-ouest de Douentza avec les mêmes objectifs que « Fitiri ». Mais, cette fois-ci, un accent particulier a été mis sur les mines et engins explosifs improvisés. Cette opération selon le chef de la force barkhane a mobilisé 600 militaires, 80 véhicules de même que les hélicoptères et des drones de renseignements.
Le 20 janvier, une compagnie sénégalaise à découvert des engins explosifs et des assaillants. Ces poseurs d’engins explosifs ont ouvert le feu sur les forces bleues. Dans sa riposte, la MINUSMA est parvenue à arrêter 13 assaillants, dont l’un a reconnu son implication devant la police malienne, a informé le conférencier.
Il a qualifié de lâche, les attaques à la mine contre le car de transport de populations civiles qui a fait une vingtaine de victimes. « C’est ignoble et indigne de l’espèce humaine lorsque ces attaques touchent les femmes et les enfants », s’est-il insurgé. Avant d’ajouter que toutes les forces à savoir ; FAMA, Barkhane et MINUSMA sont contre ces genres d’attaques.
Dans la foulée, il a annoncé qu’une opération de grande envergure sera montée en collaboration avec les FAMAS, ainsi que toutes les autres forces engagées sur le territoire, dans les prochains jours, dans l’une des régions du nord dont le nom a été tenu secret militaire.
Abordant la question de la tenue des élections dans ce contexte sécuritaire jugé préoccupant, il a fait savoir que la MINUSMA est prête a appuyé les FAMA dans le cadre de la sécurisation des opérations électorales. Toutes fois, a-t-il précisé, la responsabilité première de cette question incombe au gouvernement du Mali, à travers les FAMA.