Pour l’alternance politique en 2018, le président du parti du Bélier blanc, Tiébilé DRAME, préconise une candidature unique de l’opposition politique à l’élection présidentielle de juillet prochain face au camp d’en face. Mais au regard des ambitions personnelles nourries de part et d’autre et aussi l’inimitié qui caractérise les relations entre certains ténors de cette opposition, on peut, sans risque de se tromper, dire que le bélier blanc est en train de prêcher dans un désert.
Le Bélier en chef, dans l’espoir de se voir convier au banquet, a mis tout son poids dans la balance, en vue de voir l’alternance se concrétiser en 2018, passage obligé pour la concrétisation de son rêve. Ainsi, depuis un certains temps, le président du Parti pour la renaissance national (PARENA), Tiébilé DRAME, a pris son bâton de pèlerin pour démarcher les principaux leaders de l’opposition dans le but de trouver un consensus autour d’une candidature unique de l’opposition pour le rendez-vous électoral de juillet 2018, qui consacre la désignation d’un successeur du président actuel Ibrahim Boubacar KEÏTA.
De l’avis de certains observateurs de la scène politique, cette volonté nourrie par M. DRAME n’est que vœu pieux quand on sait que le courant ne passe pas beaucoup entre ces leaders de l’opposition qui sont souvent obligés, malgré eux-mêmes, et en fonction des circonstances, de retrouver autour de certains intérêts.
L’une des manifestations de cette absence d’unité au sein de l’opposition n’a pas échappé aux Maliens, samedi dernier, au Palais de la Culture de Bamako, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des assises de la 2e Conférence nationale de l’Alliance pour la république (APR).
Le président des FARE, Modibo SIDIBE, assis côte à côte avec celui de l’URD, Soumaïla CISSSE, non moins chef de file de l’opposition, ne se sont pas adressés la parole pendant plus d’heure de cérémonie.
Le traitement réservé à l’ancien PM par ses camarades de l’opposition évanoui suite à une marche de l’opposition, selon plusieurs sources concordantes, également un motif de divergence entre les deux hommes.
Selon plusieurs indiscrétions, même à l’issue de la marche, ni Tiébilé ni Soumana SAKO, encore moins le chef de file de l’opposition, qui a ravi la vedette lors de ce meeting, n’ont été au chevet de Modibo SIDIBE à l’Hôpital.
Dans ce contexte de méfiance entre ces deux hommes, adversaires sérieux du camp présidentiel, on peut se demander par quelle magie le président du PARENA, Tiébilé DRAME, parviendra-t-il à dissiper ces rancœurs. Qu’en est-il des autres formations politiques de la place se réclamant de l’opposition ? Là également des démarches ont été menées par l’infatigable Bélier en chef. Beaucoup préfère rester avec leurs ambitions. Si pour beaucoup les partis de l’opposition ont en commun l’alternance, il reste clair que ces différentes formations ne partagent pas les mêmes visions en matière de gouvernance.
En tout cas, l’histoire a démontré que le rassemblement au sein de cette opposition a toujours état circonstanciel. Et pour cause ? La mort prématurée de la Plateforme « An Tè A Bana » est pleine de leçons.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que lors des différentes sorties médiatiques, les déclarations des uns et des autres semblent trahir l’idée d’une candidature unique de l’opposition dès le premier tour.
Si on semble être d’accord pour faire l’alternance, la manière d’y parvenir divise les leaders de notre opposition.
« Il nous faudra voir comment parvenir à cette alternance. Opterons-nous pour une seule candidature ou est-ce qu’il en faut plusieurs », s’interroge Soumaïla CISSE
« On ne peut pas aller à l’alternance juste pour faire l’alternance. On veut y aller pour sauver le Mali et rassurer les partenaires et les voisins du pays », martèle pour sa part Modibo SIDIBE.
Entre-temps, Tiébilé DRAME poursuit ses plaidoyers à Bamako et dans les foyers de Paris pour la concrétisation de sa chimère.