L’Assurance maladie obligatoire (AMO) apporté une grande innovation dans notre système de protection. Elle été instituée par une loi de juin 2009. Dans les mois qui suivent, l’AMO suscitera une controverse très animée. En effet, intoxiqués ou mal renseignés, de nombreux travailleurs avaient rejeté cette mesure de protection sociale, avant d’y revenir comme le prouve notre article publié dans l’Essor du 10 avril passé.
L’Institut national de prévoyance sociale (INPS) est l’un des acteurs majeurs de la mise en œuvre de l’AMO. L’institut fait partie des structures assurant la délégation de gestion du nouveau régime de protection sociale. Le bilan des trois années de délégation de gestion de l’AMO figurait ainsi au centre de la 70è session du conseil d’administration de l’INPS tenue lundi.
Les travaux de cette session se sont déroulés dans la salle de conférence de l’institut sous la direction du secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Siaka Diakité, qui préside actuellement le conseil d’administration.
Les administrateurs ont discuté de la gestion de l’AMO par l’institut au titre de l’exercice écoulé et du budget rectificatif relatif à l’assurance pour la même période. Le conseil a examiné, dans cette même dynamique, les documents concernant les activités de l’année en cours.
La création de l’AMO traduit une volonté des pouvoirs publics de donner un visage plus humain au système de protection sociale dans notre pays. Sa gestion est confiée à un organe de gestion, la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM), mais pour plus d’efficacité et de diligence, celle-ci a délégué certaines de ses compétences à des organismes gestionnaires : l’Institut national de prévoyance sociale et la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS).
Cette délégation confère à l’institut des prérogatives sur la l’affiliation de l’assuré, la gestion des droits, le recouvrement des cotisations de l’AMO au titre des travailleurs et des pensionnés régis par le Code du travail et enfin le règlement des prestations de soins.
Pour assurer cette mission d’organisme gestionnaire, l’institut a créé en son sein une structure spéciale. Des sessions de formation ont été organisées pour mettre à niveau ses ressources humaines. L’INPS a entrepris également une campagne d’information et de sensibilisation des assurés et des employeurs.
La conception de supports administratifs et comptables de gestion du régime, l’immatriculation des assurés et des ayant-droits, le recouvrement des cotisations, le traitement des feuilles de soins et enfin la gestion des non adhérents à l’AMO, ont constitué des activités majeures de l’institut. La situation des immatriculations de celui-ci était, au 31 décembre 2012, de 32.210 assurés principaux et 13.571 ayant-droits. Au même moment, l’INPS a encaissé 18,5 milliards de Fcfa de cotisations sur une prévision de 22,4 milliards de Fcfa, soit un taux de réalisation de 82,7%. Par ailleurs, les frais de soins payés aux prestataires se sont chiffrés à 151,7 millions de Fcfa.
Ces résultats ont été obtenus dans un environnement peu favorable marqué par les difficultés d’application de la loi sur l’AMO, notamment le retrait de certains assurés et le non paiement de la part patronale des non adhérents, a noté le président du conseil d’administration, Siaka Diakité.
Au 31 décembre 2012, 34.739 travailleurs non adhérents relevant des secteurs de l’Administration, des banques et assurances et des mines ont été enregistrés. Leurs employeurs, en plus de l’arrêt des prélèvements de cotisations à titre de part ouvrière, ne versent pas de cotisations patronales AMO à l’Institut. Ce qui représente un manque à gagner de plus de 17 milliards de Fcfa.
Pour le président du conseil d’administration, ces écueils ne sauraient constituer un obstacle à la dynamique amorcée ces derniers temps par l’institut. Bien au contraire, ils devraient plutôt servir de motivation pour donner la chance à l’INPS de jouer pleinement son rôle dans la mise en œuvre de l’AMO.
L. DIARRA
ELAN D’ASSAINISSEMENT
Les administrateurs de l’INPS ont eu lundi une journée très chargée puisqu’ils ont enchaîné sur les travaux de la 71è session de leur conseil. Essentiellement budgétaire, cette session a examiné et adopté le budget de l’exercice en cours, arrêté en recettes à 93,2 milliards de Fcfa et en dépenses à 82,8 milliards de Fcfa soit un excédent prévisionnel de plus de 10 milliards de Fcfa. Ce budget a été élaboré dans un contexte influencé fortement par les événements sociopolitiques que connaît le pays, a souligné le président du conseil d’administration, Siaka Diakité. Ce budget, note-t-il, s’inscrit dans la même dynamique de croissance que celui de 2012, un exercice au cours duquel l’institut a enregistré une amélioration des recettes et surtout accru la maîtrise des charges qui est son pendant naturel et sans laquelle aucune entreprise n’est viable.
Cet effort d’assainissement des finances s’est étendu aux dépenses dans la limite des ratios de la Convention internationale de prévoyance sociale (CIPRES). Par ailleurs, l’institut envisage un vaste programme centré sur le renouvellement de ses outils de travail, l’amélioration des conditions de travail et de vie ainsi qu’un plan de développement informatique.