BAMAKO - Une information judiciaire pour tentative d'assassinat a été ouverte à Bamako après l'agression du président malien de transition, a-t-on appris mardi de source judiciaire, tandis que trois personnes ont été inculpées de troubles graves à l'ordre public et écrouées après cette attaque.
Concernant l'agression du 21 mai près de Bamako contre le président Dioncounda Traoré, une information judiciaire vient d'être ouverte pour tentative d'assassinat et complicité, coups et blessures volontaires et non-assistance à personne en danger, a indiqué à l'AFP cette source judiciaire.
Mais pour le moment personne n'est inculpé de ces chefs d'accusation, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, Boubacar Boré, Yacouba Niaré et Mamadou Sangaré - tous trois membres d'une association favorable au coup d'Etat du 22 mars au Mali -, qui avaient été arrêtés le 23 mai dans le cadre de l'enquête sur l'agression du président Traoré, ont été inculpés et écroués.
Ils ont été inculpés de troubles graves à l'ordre public et placés sous mandat de dépôt le 28 mai, a expliqué à l'AFP le procureur de la République, Sombé Théra.
Selon lui, ils faisaient partie d'une soixantaine de personnes au total entendues dans le cadre de l'enquête.
La semaine dernière, le gouvernement malien avait indiqué qu'une cinquantaine de personnes avaient été interpellées après l'agression. Une source judiciaire avait précisé que certaines avaient été mises à la disposition de la justice, d'autres relâchées et d'autres mises aux arrêts, sans plus de détails.
Les trois inculpés sont des responsables de Yèrè wolo ton (les dignes fils, en langue bambara), une des associations membres du Mouvement populaire du 22 mars (MP22) et de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), deux groupes pro-putsch et hostiles au maintien au pouvoir de M. Traoré, qui conduit depuis le 22 mai la transition pour un an, en vertu d'un accord entre les putschistes et l'Afrique de l'Ouest.
D'après le procureur, les faits ont été requalifiés. Au lieu de +coups et blessures sur la personne du président de la République+, les prévenus sont maintenant poursuivis pour troubles graves à l'ordre, a dit M. Théra, expliquant que cela permettait d'élargir le champ d'investigation.
Le 21 mai, Dioncounda Traoré, 70 ans, avait été attaqué et blessé, sans lésion grave selon les premiers examens, par des manifestants qui l'avaient trouvé à ses bureaux de Koulouba, près de Bamako. Ces jeunes avaient manifesté à l'appel d'associations pro-putsch.
Il s'est rendu en France le 23 mai pour des examens médicaux et poursuivait mardi son séjour dans ce pays, sans que la date de son retour au Mali ne soit connue.