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Présidentielle 2018 : Si les Maliens ne font pas attention… !
Publié le lundi 26 fevrier 2018  |  L’Inter de Bamako
Les
© aBamako.com par A S
Les élections communales du 20 Novembre 2016
Les maliens sont allés au urnes le 20 Novembre 2016 dans le cadre des élections communales. Photo: bureau de vote.
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Un adage français affirme: «Commettre une erreur, ce n’est pas grave ; mais y persister est diabolique». Il convient de rappeler qu’en 2013, les Maliens, dans leur écrasante majorité, ont accordé leur confiance au candidat du Rassemblement pour la Mali (RPM), le sieur Ibrahim Boubacar Keïta. Il a été élu au deuxième tour avec le score sans appel de 77,66% des suffrages exprimés. Ce score se justifiait pour au moins deux (02) raisons:





– Premièrement, les Maliens étaient las des tribulations politiciennes de la classe politique nationale à la recherche non pas du bien être du peuple, mais de ses intérêts individuels sordides.

– Deuxièmement, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), aux yeux de bien de Maliens, était l’homme de la situation parce que lors de son passage à la primature sous Alpha Oumar Konaré, il avait fait montre d’une fermeté légendaire dans la double crise politico- scolaire de 1994 à 1997. Il a fait taire le Collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO) et l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) aux moyens de la violence policière. Mais si cette ‘’fermeté’’ de l’homme était la partie visible de l’iceberg, l’autre face cachée au commun des mortels c’est qu’IBK n’avait aucune vision réelle pour le Mali. C’est pourquoi, loin de régler le moindre problème malien, IBK a plutôt fait déplacer tous les problèmes sociopolitiques.

Le candidat IBK lors du deuxième tour de la présidentielle de 2013 a eu raison du candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Soumaïla Cissé. Certes, celui-ci n’avait pas bonne presse chez nous au regard d’un passé peu brillant dans l’histoire de la défense des intérêts fondamentaux du peuple travailleur du Mali. Cela explique, si besoin en est, le bien fondé de ce vote sanction de tout un peuple et cela en dépit des milliards de nos francs dépensés lors des joutes électorales par le candidat pour obtenir l’aval de notre peuple. Mais un visionnaire allemand avait coutume de dire que ‘’le temps est galant’’.

Quatre (04) ans ont suffi aux Maliens qui ont porté IBK aux affaires pour se rendre à l’évidence que le président Keïta n’a rien à proposer au peuple malien comme en témoignent d’ailleurs les hommes qui ont animé ces gouvernements successifs.

Les politiciens maliens en bons observateurs de la direction du vent, tirent les uns après les autres les enseignements de ce que l’on pourrait appeler l’imbroglio politique malien. Plus de doute que les valses politiciennes actuelles constituent l’expression parlante de l’incertitude à propos de la présidentielle à venir.

En tous cas, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a déjà pressenti le lâchage à la dernière minute du président IBK par bien de partis politiques de la Convention de la majorité présidentielle (CMP). C’est bien ce flair politique qui a dû le motiver à adresser une correspondance butoir à tous ces partis politiques leur demandant de clarifier leur position par rapport à la candidature du président IBK.

Pour rappel, Soumeylou Boubèye Maïga n’avait-il pas dit à la face du monde s’adressant à peine voilé à IBK que le chien aboie au passage du hérisson mais n’ose pas s’attaquer à lui. Etait-ce pour dire que les deux hommes sont dans le même sac ? En tous cas, Soumeylou Boubèye semble aujourd’hui au service d’IBK.

Et si le scrutin n’a pas lieu comme prévu à la date du 29 juillet 2018 ? Que pourrait-il donc se passer ? Une transition dirigée par IBK ou sans IBK ? Comme les Anglais aiment le dire wait and see ! Cette inconnue à cet instant laisse planer l’incertitude quant au lendemain de cette date butoir et à la possibilité d’une transition aux contours incertains.

Pour le moment, la seule certitude c’est que le président IBK a atteint toutes ses limites objectives dans la gestion de la chose publique et cela n’est plus à démontrer:

– La crise financière et économique a atteint un seuil inquiétant en République du Mali et ce n’est pas le panier de la ménagère et la modicité du salaire des fonctionnaires au regard de la flambée des prix qui nous démentiraient. Les Maliens se laisseront-ils encore avoir par le candidat IBK pour un deuxième mandat même si ce serait à coup de billets de banque ? Dans ce ca de figure, ils auraient persisté dans l’erreur commise, en 2013, en choisissant IBK pour présider à leur destinée avec comme conséquence inévitable que le peuple s’enfonce davantage dans son calvaire quotidien né de la gestion de ses affaires par la IIIe République.

– En désavouant IBK pour un deuxième mandat, il est possible que le peuple (par erreur encore) confie le pouvoir à des gens qui sont au même titre coupables de la faillite et de la descente aux enfers de notre pays le Mali.

Dans ce deuxième cas de figure, le changement tant souhaité par notre peuple restera au stade de vœu pieux et sans lendemain responsable. Cela est d’autant prévisible qu’il ne faut pas s’attendre de la part de ceux qui sont responsables de la faillite de l’Etat malien au mieux être.

Le professeur Issa N’Diaye, alors ministre de l’Education sous la transition de 1991, disait à cet effet: «On ne peut pas opérer certains changements en gardant les mêmes hommes qui, depuis, ont été habitués aux mêmes méthodes.». Cela signifie que pour opérer un changement réel durable à l’avantage de notre peuple, il faut des hommes nouveaux aux affaires. Ainsi, il est grand temps avant qu’il ne soit tard, que les Maliens se ressaisissent, regardent de façon objective les conséquences de leur aveuglement quant au choix des hommes.

Ainsi, ils se doivent de tourner définitivement la page sombre de cette classe de politiciens déterminés à tromper le peuple et à sucer son sang et cela au nom de la démocratie et de quelle démocratie ! A une exception près, cette classe politique malienne s’est totalement discréditée parce que faisant de la politique le moyen de se servir du peuple au lieu de le servir.

– Si les Maliens ne prennent garde, la présidentielle de 2018 pourrait s’avérer préjudiciable à cette volonté populaire de changement à l’avantage du peuple.

Il faut donc le grand discernement sans complaisance dans le choix du futur président qui doit être radicalement différent de ces hommes et de ces femmes à l’œuvre au Mali depuis le début de la IIIème République. Une façon de dire qu’il ne faut plus rien attendre de potable de ces hommes et de ses femmes qui se sont agités et qui s’agitent toujours au nom de la démocratie quand bien même ils ont horreur de cette démocratie. Tout se passe aujourd’hui comme si 1991 ces hommes et ces femmes voulaient simplement dire à Moussa Traoré ôte-toi que nous nous y mettions pour notre part du gâteau. Aujourd’hui, à moins de faire semblant de ne pas voir clair sinon il n’y a plus de doute que leur combat était pour la défende de leurs intérêts propres et de ceux de leur famille.

Notre peuple a trop souffert ; les affres de la gestion calamiteuse de ces affaires n’ont que trop duré. Il faut le changement et seulement le changement à l’avantage de nos masses travailleuses.

Fodé KEITA
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