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Clivages politiques nés du désordre électoral du 30 juillet 2017 : La voie des urnes mise en vente aux enchères…
Publié le lundi 26 fevrier 2018  |  L’aube
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La gauche vindicative, le centre au ventre mou trop paresseux d’aller au charbon, une droite néo libérale et ultra conservatrice qui se cherche un beau masque pour paraître tel le sphinx, le décor est bien planté en face des spectateurs que nous sommes dans ce théâtre antique où peste la sorcellerie à outrance. La première représentation de ce théâtre de rue a eu lieu le samedi 28 mai dans la salle des banquets de la Présidence de la République. La suite de la pièce, sur les planches depuis le 30 juillet dernier, est à voir absolument d’ici le 24 février 2019.

C’est un fait, qu’en politique, si tu n’as pas un bon marabout qui te booste ta carrière en te protégeant contre tes ennemis et tes adversaires virulents, tu ne pourras pas progresser d’un pouce. En cela, c’est Malick Gackou qui a raison, quand il dit qu’il n’a rien contre Macky Sall. Absolument ! Ce ne sont que des divergences de vues résultant de visions économiques et développementalistes opposées. De ce fait, si Touba a dit «non» à la révision constitutionnelle, c’est le Baol tout entier qui semble avoir dit «assez» aux subterfuges électoraux et politiques de la 3ème République et qui consistent à faire du wax waxet (se dédire) comme Wade et du Wade sans Wade, tout en continuant de charger ses partisans de se rapprocher de Wade via Macky ou vice versa. C’a été le cas ce 30 juillet 2017 à Touba.

Ce n’était donc pas un mal en soi de revisiter la Constitution de Wade, celle du 22 janvier issue de la consultation référendaire du 7 janvier 2001 pour un toilettage. Mais vouloir la colmater brèche sur la braise ardente, en bricoler des dispositions contenues dans le rapport commandé de la Cnri, pour ensuite la soumettre aux cinq sages projet nouveau avec des pièces de rechange institutionnelles du genre Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et statut du chef de l’opposition, ce n’est là que faire du “rapiéçage politique” en permanence à l’aide d’un juridisme de bon aloi et sauveur circonstanciel constant, qui permit de procéder au passage en force érigé nouvelle règle de gouvernance (chose répétée lors des Législatives du 30 juillet 2017), en l’absence du fameux article 49.3 de la Constitution française. En définitive, ce référendum qu’on commence déjà à oublier en passant à sa phase II (installation du Hcct et renouvèlement de la chambre des députés en 2017), n’a été finalement qu’une entreprise capricieuse de réactualisation de la Charte fondamentale sans tenir compte d’une bonne partie de la volonté populaire (comme vérifié également à ces toujours mêmes législatives de juillet 2017) qui demandait de l’ajuster aux normes du dialogue social élargi (plus que jamais exigé par tous les corps de métiers) et de la concertation politique ante-élection présidentielle du moment avec ses heurts et l’exigence de préalables nécessaires dont on ne saurait faire l’économie. Or la Cnri (Commission nationale de réforme des institutions) sous l’égide de Makhtar Mbow, avait déjà réunis toutes les conditions d’une bonne modification constitutionnelle au cours de sa brève mission et dans son rapport mis sous le boisseau, malgré les multiples consultations menées pour parvenir à ce résultat, et malgré la relance du dialogue politique national piètre jusque là, et insuffisamment réinitialisé le 28 mai 2016 pour, dit-on, revitaliser notre démocratie.

Au bout du compte, ce n’était donc pas une réussite seulement que l’on visait aux cruciales législatives et à la mortelle présidentielle qui arrive à grand pas, pressée d’emporter tout le monde sur son passage à l’image d’un grand vent qui ne cesse de souffler sur la capitale. Mais bien d’éprouver la flexibilité de notre Constitution dans la pondération imposée à la loi électorale qui la sous-tend incarnation de la volonté populaire cristallisée dans les mains du chef élu président de la République, de la 3èmeRépublique, disons-nous. Ainsi, pour la 1ère fois la loi fondamentale a été testée en mode référendaire, et le jeu en a tellement valu la chandelle que les tenants du pouvoir se sont encouragés mutuellement à défier la conscience publique, civique et citoyenne de l’électorat, supposé comme ne pouvant jamais avoir, pouvoir, savoir discerner par lui-même ce qui est doublement en jeu (la chose cachée) avec l’entrée en vigueur de l’Acte 3 de la décentralisation et le sujet débattu qui a pignon sur rue actuellement : le procès Khalifa Sall.



entreprise capricieuse de réactualisation de la charte fondamentale

Désormais il est prouvé que l’opinion nationale sénégalaise jamais ne pourra quoi que ce soit contre toute procédure lancée contre elle, entamée pour la contrer dans ses élans et rancœurs cachés, en cours de manifestation sous formes de risques et de menaces impossibles à exorciser. À l’entame de ce dialogue national qui ne saurait plus tarder, quel que soit le format (états généraux, conférence ou assises nationales).

Ce serait là une porte de sortie aménagée au Conseil Constitutionnel, par lui-même pour lui-même, afin de se prémunir contre l’insécurité juridique qu’il prévoyait (cf. carte biométrique pas distribuée à 100%) et l’instabilité sociopolitique qu’il ne voulait que voir frapper l’État central au cours des mois qui succèderont au référendum du 20 mars 2016. On ne refait pas l’histoire, mais on peut le réécrire à travers une large concertation impliquant tout le monde sous le vocable de Sénégal de tous par tous pour tous avec tout le monde, car la Teranga est notre première richesse, après viennent le jom (dignité humaine) et le kersa (pudeur humaine) qu’accompagne le sutura qui est expression de la liberté humaine dans son cru.

L’opposition républicaine dite la plus significative ne sent pas encore laminée certes, mais au moins a-t-elle conscience qu’elle peut-être rapidement réduite en poussière comme lors du Référendum avec ses partisans du “non” et pendant les législatives avec ses déboires dans les 45 départements. Elle a son mot à dire.

La société civile est disposée à apporter son concours au dialogue politique, mais oublie qu’elle doit se recomposer dans sa vigueur des années 2008-2011 sinon elle ne pourra rien faire de bien réel et rien obtenir de bien potable comme résultats. Car elle même est prise en tenaille par ses rivalités de leadership comme dans l’espace politique, et les pratiques liées à l’irrationalité de certains de ses comportements font penser à l’attitude anti civique des syndicats d’enseignants et du secteur de la santé contre qui elle ne peut rien non plus pour sauver l’année scolaire et épargner aux jeunes potaches une baisse de niveau qu’ils n’ont pas cherchée. Seuls les scandales financiers semblent être la préoccupation de la société civile quand s’amoncèlent les nuages d’avant pluie torrentielles tombantes cordes d’eau sur le pouvoir et sa cohorte de partis alliés au sein de la coalition Benno bokk yakaar.

Les organisations du secteur non étatique, les mouvements associatifs et citoyens, les associations de jeunes et les groupements de femmes qui ont contribué à la contestation de rue le 23 juin 2011 n’ont plus que leurs yeux pour pleurer et regretter leur élan de cœur patriotique en faveur du locataire actuel du Palais de la République. Ah sempiternelle recommencements du cycle amertume-regret-contestation, sur la longue durée, et jamais gagnés changement pour ce qu’on en sait des dégâts causés par l’usure du pouvoir et la gangrène de la corruption au nom de la survie individuelle d’acteur.

De même, les partis du front patriotique pour la défense de la République (Fpdr), les partis de la coalition gagnante Wattu Senegaal et ceux de Manko Watu Senegaal n’ont plus l’étoffe d’opposants crédibles qui paraissent nécessaires à la cause pour dérouler le rouleau compresseur sur le régime de Macky Sall – le pouvoiriste carriériste – et sa majorité parlementaire préfabriquée de putschistes, qualifiée boîte enregistreuse du Palais : le Benno bokk yakaar. Aujourd’hui plus qu’hier, ils sont tous acquis –tout bon partisan qu’ils sont – à la cause du même homme, forcément, de gré ou de mal gré.

Dans ces conditions, il ne sera pas faux d’en déduire, qu’au-delà de ce court répit, il est attendu un second tour du Référendum, puisque le clivage au sein de la société a été obtenu par alignement derrière le «oui» de quelques hommes, têtes de proue de l’establishment politique au sortir des dernières élections législatives, et tumulte du désordre ainsi créé dans le dos des partisans du «non», parce que des têtes brûlées mal éméchées qui frétillent d’ardeur au combat sans jamais aller au front ni jusqu’au bout de leur logique sans dévier de leur démarche unitaire des forces d’opposition.

C’est ainsi qu’on a pu voir et constater que le Pds et ses alliés, après une tendance pour le boycott au Référendum, se sont ressaisis et ont fini par rallier le gros de l’opposition en participant avec Maître Wade comme tête de liste aux dernières élections législatives. De même, le camp du pouvoir sous la guidance du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, en adhérant au scrutin législatif malgré les couacs prévisibles et les colmatages justifiés utilisés moyens de secours, n’a pas fait autre chose que légaliser la fraude électorale en puissance et passée pour “fait accompli” à valider devant les 7 sages du Conseil constitutionnel qui ont eu le toupet d’installer cette treizième et viciée législature post référendum.

De même, Y’en a marre et d’autres organisations politiques qui ont campé sur leur position en faveur du “Non” lors du référendum, ont tout simplement manqué de pertinence et de cohérence, en ne voyant pas qu’il aurait été beaucoup plus facile de grossir le camp du boycott, par le «non» scandé et affirmé mais jamais exécuté acte, geste ou réflexe du votant devant l’urne en aveugle. De ce fait, ils ont indirectement comblé par leur simple participation à la prise de décision, les souhaits et attentes des partisans du «oui», en ne contribuant pas à obtenir un taux d’abstention record qui aurait “invalidé” le scrutin du 20 mars d’office. Une lacune à réparer qui ne le sera pas 16 mois après. Ce qui prouve qu’on ne se relèverait pas de sitôt d’une énième défaite électorale à l’issue de la prochaine présidentielle, quand ce grand boulevard sera celui qu’a voulu se tracer Macky Sall avec l’appui de ses alliés qui tiennent à lui jurer fidélité jusqu’en 2035 si cela se peut, pourquoi pas, oui ! Cela va démontrer que lorsque tous pensent la même chose en bien, en mal, la pensée unique transforme en totalitarisme les vertus de la République et c’est la naissance du parti unique et inique. Vrai ou faux ? Est-ce juste ? Ou est-ce une injustice de plus après celle subie des Wade et des socialistes, des Diouf et des libéraux travaillistes ? C’est le Sénégal qui doit nous intéresser, car c’est pour les Sénégalais et les Sénégalaises que nous réfléchissons.



halte au bradage des ressources

Et puis, comment peut-on encore se tenir debout devant le peuple, à l’Assemblée, au Tribunal, dans les conseils (municipaux, territoriaux et départementaux) et lui dire valablement que la charte fondamentale du pays n’a pas été changée par une autre, mas qu’elle continue à régir les institutions du pays sous le dénominatif de 3èmeRépublique au lieu de 4ème. République qu’il aurait fallu adopter tout simplement le 30 juillet 2017 et non le 20 mars 2016. Pour tout dire ! C’est pourquoi, on aura droit à assister en 2018/2019 à des combats de coqs épiques autour de la loi électorale, du découpage électoral, des modifications pré-électorales pour parvenir à une convergence de vues autour de l’urne sacrée et de ses bulletins recueillis suffrages exprimés au soir du 24 février 2019, par l’électeur sénégalais de l’extérieur et de l’intérieur.

Le chemin sera long, sans une préparation minutieuse et intelligente de toutes les parties en compétition dans la course aux suffrages du Sénégalais. Mais dans cette cacophonie de vente aux enchères du bétail électoral en enclos par des chefs de parti inconscients, il ne restera bientôt plus de bêtes à couper leur tête par biffage des listes électorales et dans leurs fiefs respectifs. C’est vrai, la meilleure course à faire c’est contre soi, quand il n’y a personne devant nous à rattraper ni derrière qui nous poursuit. Et là encore, c’est un marché de dupe où Macky Sall et Emmanuel Macron excellent dans leur zèle exprimé pour les belles idées et les solutions politiques innovantes, jusque là absentes du vocabulaire politique local, en France comme au Sénégal. Excepté les démarches de Sall et Macron auteur d’une percée politique sans précédent dans l’histoire. À leur reconnaître à bon droit. Parce qu’effectivement, tout doit pouvoir se résumer et tourner autour du Pse et de la décentralisation florissante par le biais de l’Acte 3 qui va favoriser les localités en dotations financières multiples et en responsabilisation d’équipements et infrastructures d’origines diverses.

Bonjour les dégâts du financement occulte et les évasions fiscales ! Khalifa Sall comme beaucoup d’autres vont crier “au secours !” car le Sénégal a mal à ses hommes politiques à qui on ne leur fait plus confiance et qu’on taxe en permanence d’être du nombre des corrompus de la pire des espèces. Voilà ceux qui pensent que l’argent peut tout créer et tout permettre quand ils sont au pouvoir. Avant eux, le Sénégal en a connu bien d’autres, ils ne vont pas en penser autre chose de neuve si ce n’est que ce sont leurs propres besoins nationaux qui manquent à être satisfaits par tous ces hommes politiques qui viennent leur quérir tous les cinq ans leurs voix au suffrage universel dans ‘urne et au nom du mot peuple auquel ils ne croient pas. Sinon depuis, la satisfaction des demandes sociales aurait été une belle réalité nationale partagée. Mais espérons que 2018, décrétée année sociale, soit à la hauteur des ambitions et des aspirations pour l’émergence d’un Sénégal de tous pour tous et avec tout le monde. Afin que l’on puisse assister à d’autres merveilleuses découvertes que nous réserve le monde moderne de la technologie et de la cybernétique.

Oui à ce rêve, non au bradage des ressources naturelles des forêts, des mers, et du sous sol au profit des seuls partenaires du partenariat public privé avec le pays ami traditionnel : suivez ce regard, (Alsthom, Orange, Bolloré, Eiffage, Total, Sncf etc.)

Correspondance particulière

Khaly Moustapha LÈYE

Correcteur de presse consultant du Groupe Dmedia Journal Tribune quotidien Dakar (Sénégal)

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