En détention depuis le mercredi dernier, Salif Diarrah, journaliste à maliactu.net, a été mis en liberté hier par le juge d’instruction de la 4e chambre du tribunal de la Commune III. Il reste poursuivi pour « escroquerie, banditisme en bande organisée et atteinte à la vie privée ».
Menotte aux poignets, notre confrère Salif Diarrah a été amené au tribunal aux environs de 14 heures par les agents de la Brigade d’investigation judicaire. Il était accompagné par ses quatre avocats parmi lesquels Me Zana Koné, Me Mohamed Bouaré, chez le juge d’instruction, après une quarantaine de minutes en attente. A L’issue de l’audience de près deux heures, le magistrat a décidé de mettre en liberté le jeune journaliste de 27 ans.
«La procédure suit son cours. C’est une mesure qui nous profite, mais ce n’est pas la fin de la procédure », a souligné Me Zana Koné, l’un des avocats du journaliste.
Trois charges sont retenues contre Salif Diarrah à savoir : « escroquerie, banditisme en bande organisée et atteinte à la vie privée ».
Mais, ces accusations formulées par le tribunal ne sont que des prétextes selon la corporation pour faire taire maliactu.net. Dans son éditorial du vendredi dans l’Indicateur du Renouveau, Dramane Alou Koné a évoqué un règlement de compte. Il a soutenu la publication récente par le site d’information, un article gênant l’exécutif et des négociations avaient été menées pour obtenir sa suppression.
Bain de joie et d’émotion
Au sortir de la salle d’audience, Salif a été accueilli par une foule de journalistes et proches parents qui attendaient impatiemment sa libération. « Vive Salif, vive la liberté d’expression, vive la justice indépendante », hurlait la foule en voyant venir Salif (les mains libres) et ses avocats. Ce fut un moment de joie pour les soutiens du confrère de Maliactu. Les uns et les autres se sont bousculés pour serrer la main de la star du jour et immortaliser cet instant important avec leurs Smartphones.
Notre confrère n’a pas pu retenir ses larmes. « Je vous remercie. Merci à tout le monde », a-t-il répété devant la foule qui l’a accompagné du tribunal à la Maison de la presse, où il est allé saluer le bureau de la faitière pour son soutien. Au cours de cette rencontre, Mamadou Talata Maïga, l’administrateur de la Maison de la Presse a invité les journalistes à rester mobilisés jusqu’à ce que M. Diarra soit totalement blanchi.
Le 24 février, Salif Dairrah et deux de ses collègues, Aliou Hasseye et Issa Coulibaly, avaient été interpellés manu militari par la police judiciaire pour « chantage ». La prétendue victime, maire d’une commune dans le cercle de Niafunké, aurait nié son implication dans ce dossier. Il faut noter que les deux collègues de Salif Diarrah ont recouvert leur liberté depuis le vendredi dernier.