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Logements sociaux de N’Tabakoro : Quand des prédateurs fonciers bloquent l’attribution des 5 000 logements
Publié le mardi 27 fevrier 2018  |  L’enquêteur
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de remise de logements sociaux
N`tabacoro, le 30 juillet 2015. Le premier ministre a procédé à la remise officielle des logements sociaux de la localité à leurs bénéficiaires.
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Le nouveau ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Cheick Sidiya Sissoko dit Kalifa, a effectué le samedi dernier une visite de terrain sur les sites des logements sociaux de N’Tabaccoro et de Kambila dans le cercle de Kati. Objectif : s’enquérir de l’état d’avancement des travaux et s’assurer qu’ils répondent aux normes de qualité et de standing requises conformément au souhait du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, avant leur livraison. Si à Kambila les travaux évoluent à hauteur de souhait, à N’Tabaccoro, les « terroristes fonciers » ont miné le terrain, occasionnant l’arrêt des travaux de viabilisation. D’où la colère du ministre Sissoko, qui a emmené avec lui son collègue des Collectivités Territoriales, Alassane Ag Hamed Moussa pour constater de visu l’occupation anarchique du site par des individus mal intentionnés.

C’est le triste constat qui ressort de la visite du nouveau Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Cheick Sidiya Sissoko dit Kalifa sur le site des logements sociaux de N’Tabaccoro : des voies d’accès principaux sont occupées par des inconnus connus, d’où l’arrêt des travaux sur les chantiers et le blocage de l’attribution de plus 5 000 maisons terminées mais fermées pour non viabilisation.

Accompagné du ministre des Collectivités Territoriales, Alassane Ag Hamed Moussa et de ses services techniques l’Office Malien de l’Habitat dirigé par Modibo Dianka, Ousmane Maiga, celui de la Direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat dirigée par Drissa Coulibaly, entre autres.

A leur arrivée sur les lieux, le ministre Sissoko et ses collègues étaient dans tous leurs états en voyant comment les accaparateurs fonciers narguent l’Etat. Si les poteaux électriques traversent certaines concessions, d’autres n’ont pas hésité à barrer totalement la voie principale appelée 30 mètres en érigeant des murs de béton. Dans cette même zone, les collecteurs naturels ne sont pas épargnés. On s’en fou du plan d’urbanisation ! Sur la voie d’accès dite des 30 mètres de N’Tabaccoro, les spéculateurs fonciers ont grignoté plus de 20 mètres alors même que les Chinois y mènent des travaux. Le hic est que les faussaires le font exprès. Car ils savent que l’Etat a prévue des compensations (recasements) pour les déguerpis. Cette fois-ci, le ministre de l’Habitat et ses autres collègues promettent bientôt passer à l’action pour faire respecter les textes et soulager les populations. Ils l’ont fait savoir au Maire de Kalaban Coro, Tiécoura Hamadoun Diarra, qui était de la délégation.

En réponse aux visiteurs du jour, M. Diarra dira : « il y a une nouvelle race de spéculateurs fonciers qui sévissent dans ma commune. Ils sont pires que les Maires. Il s’agit des agences immobilières, qui n’ont d’autre vocation aujourd’hui que de chercher des espaces verts et les commercialiser en complicité avec les gens du cadastre et du domaine. Tout le monde est devenu maintenant géomètre. Ils n’ont plus besoin de diplôme ou de formation. Ils le font au vu et au su de tout le monde, dans l’illégalité la plus totale. Parce que c’est un business très lucratif. Ce ne sont pas des Maires qui ont vendu les voies d’accès mais plutôt des agences immobilières. Comme les promoteurs de ces agences font tout le temps ce sale boulot et l’Etat ne dit rien, c’est devenu une règle dans ma commune. Nous, en tant qu’élus, on ne peut rien contre eux, car financièrement, ils sont plus puissants que nous, et la justice ne collabore pas. Les occupants-là n’ont aucun papier, ni autorisation et ils s’entêtent seulement à le faire. Les Maires n’ont aucun pouvoir pour démolir des maisons illégalement construites. C’est à l’Etat de s’impliquer ». a-t-il fait savoir. Les gendarmes en charge de la sécurité sur ledit site étaient sans arguments pour se défendre face à cette situation. Les jours à venir seront décisifs pour bouter hors du site les occupants illégaux. C’est pourquoi pour Kalifa Sissoko, « presque 5 000 logements attendent d’être livrés mais l’occupation des voies d’accès ne permettent pas de les donner à l’état. Ça c’est des anomalies que nous avons constatées. C’est inadmissible, il fallait trouver des voies et moyens pour les dégager. Une frange de deux à trois cent personnes occupe des voies et qui empêche à presque une population de 60 mille d’accéder à ces logements… C’est difficile à admettre. C’est pourquoi, avec mon collègue en charge des collectivités, nous avons décidé de faire le déplacement ensemble pour voir l’ampleur en présence des Maires de ladite localité pour faire le constat de ce qui peut mettre en cause l’esprit de ces logements sociaux que beaucoup de Maliens attendent aujourd’hui. »

Cependant, si les entreprises travaillent dans les règles de l’art pour livrer à temps les logements, les spéculateurs sabotent pour en priver les demandeurs. Pour toutes ces raisons le ministre des collectivités a pour sa part assuré de la disponibilité de son département à collaborer avec les autres départements dans un cadre de concertation. Ce cadre de concertation va définir la meilleure approche, la plus efficace et dans une totale sérénité pour dégager rapidement ceux qui occupent illégalement les voies d’accès aux logements sociaux obstruées. Même si le souhait de l’Etat n’est pas de casser les réalisations des gens, cette fois-ci, le ministre Kalifa est décidé à en finir avec cette pratique mafieuse. Il entend mettre très rapidement en place une commission de travail au niveau de son département, qui va regrouper les autres membres du gouvernement concernés pour mettre un terme à cette pratique afin d’attribuer dans un bref délai les logements.

Kambila SOPROMAC déduit le ministre Kalifa

Après le site de N’Tabacoro, la délégation s’est rendue sur le site de Kambila, chef-lieu d’une commune rurale située à 40 km de Bamako. Ici, sur initiative du président de la République, IBK, une nouvelle ville garnison est entrain de pousser en pleine brousse. Les travaux de construction de 1 000 logements sociaux de type F4 et de type F3 sont en cours dans le cadre de l’accord tripartite entre l’Office Malien de l’Habitat, le ministère de la Défense et des anciens combattants et la Société Sopromac-immobilière-sa, avec l’appui financier de la BMS-sa pour près de 20 milliards de F CFA.

Arrivé sur le site, le ministre Kalifa a été impressionné par la qualité professionnelle de la Sopromac-sa que dirige Dr Adama Bagayogo. Bâti sur une superficie de 30 hectares, le programme consiste à la viabilisation du site et à la production de 1 000 logements dont 800 F3 et 200 F4 au profit des militaires. Mais selon, le PDG de Sopromac, ledit site ne peut contenir que 893 logements réduisant le nombre de F3 de 800 à 693 sur les mille prévus dans la convention. Pour les 107 logements restants, des dispositions sont en cours au niveau de la société pour l’acquisition d’un site complémentaire dans les environs. Pour un délai de réalisation de 20 mois, les travaux sont exécutés à hauteur de 55,64% pour un délai d’exécution consommé de 78,50% d’où la satisfaction du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. La visite de la centrale à béton et de fabrique de brique de la Sopromac a mis un terme à cette tournée.

A B D



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