Rattachée au ministère de l’Industrie et du Commerce, l’Unité de mise en œuvre du Cadre intégré (Umoci) a été créée en 2005 pour lutter contre la pauvreté à travers le commerce. De sa création à nos jours, les résultats engrangés donnent espoir aux partenaires extérieurs de la structure qui demandent sa pérennisation. Ces résultats seront soumis ce mercredi même au Comité national de pilotage de l’unité alors qu’au même moment le Conseil d’administration du Programme international du Cadre intégré du commerce siège à Genève.
Mise en place en mai 2005 sous l’égide du ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, en collaboration avec le PNUD, l’Unité de mise en œuvre du Cadre intégré (Umoci), placée sous la supervision du point focal national en l’occurrence le directeur national du Commerce et de la concurrence et dirigée par un coordonnateur national, a, à son actif des réalisations dans diverses filières. Il s’agit entre autres de : la réalisation de l’unité de transformation de fruits et légumes de Yanfolila, la mise en application des mesures phytosanitaires pour le développement du commerce, la dissémination des informations commerciales, de l’appui à l’amélioration de la qualité des mangues.
De 2 915 tonnes en 2005, le volume des exportations de mangues a augmenté à 24 700 en 2012 au grand bonheur des producteurs dont le revenu par personne est passé de 25 000 F CFA à 100 000 F CFA en moyenne la tonne dans les zones d’intervention du cadre intégré. Les exportateurs ont bénéficié d’accompagnement à la certification GlobalGap et à la sensibilisation aux bonnes pratiques agricoles. Ceux-ci ont été aussi associés à différentes manifestations commerciales relatives à leur activité (salon fruit logistica de Berlin, salon international de l’agriculture de Paris…).
La direction régionale de l’agriculture de Sikasso et le poste de contrôle phytosanitaire du périmètre logistique aménagé en zone aéroportuaire (PLAZA) ont bénéficié d’équipements phytosanitaires de standard international, le laboratoire central vétérinaire (LCV) a reçu des réactifs.
Les femmes sont parmi des bénéficiaires de cette unité à travers des ateliers de renforcement des capacités et la mise à leur disposition d’équipements de production.
Aussi, une confiturerie à Yanfolila a été mise en place avec comme objectif d’accroitre le volume des exportations de fruits et légumes ; augmenter les revenus des femmes ; valoriser les fruits et légumes ; renforcer les capacités des femmes de la coopérative et l’autonomisation des femmes.
Les filières gomme arabique et karité ont été mises en place. L’Umoci travaille avec les femmes intervenant dans ces filières. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement des capacités productives et commerciales de la filière gomme arabique, elle travaille avec l’association des planteurs et exportateurs de ce produit.
Dans le cadre de la filière karité, plus de 3 millions de femmes bénéficient de l’accompagnement de l’Umoci.
Au regard de ces bons résultats, le Mali a bénéficié du cadre intégré renforcé (CIR). Le cadre intégré renforcé est un programme multi donateurs qui encourage les pays les moins avancés (19 pays) à participer plus activement au SCM en les aidant à surmonter les obstacles au commerce dans le domaine de l’offre. Il promeut un commerce mondial qui aide les communautés pauvres à soutenir les compétences locales et l’esprit d’entreprise. Il vise à élargir les possibilités de commerce, à répondre aux exigences du marché et à s’intégrer au SCM pour une durée de cinq ans à compter de 2010 avec prolongation jusqu’à 2017.
Courant 2014, le CIR s’efforcera de consolider les acquis et de mettre en œuvre le projet de renforcement des capacités productives et commerciales de la filière Gomme arabique au Mali, le projet de réduction de la pauvreté par l’exportation des produits agricoles : le beurre de karité et de réaliser l’étude d’opportunité et l’élaboration d’un document de projet sur la filière sésame, les études sur les produits locaux.
Pour rappel, le cadre intégré a pour objectifs spécifiques entre autres, le renforcement du cadre institutionnel pour la gestion, le suivi de sa mise en œuvre, le renforcement de la coordination des activités liées au commerce, la dissémination de l’information commerciale et la contribution à l’amélioration des statistiques du commerce extérieur. Il vise également à former, informer et sensibiliser le secteur privé et les administrations impliqués dans le développement du commerce international sur les exigences commerciales et règlementaires des marchés, les règles du Système commercial multilatéral (SCM).
Dans sa première phase de mise en œuvre (2005-2014) en raison des importants résultats obtenus sur le terrain qui se traduisent entre autres, par l’amélioration des capacités du secteur privé en vue de répondre aux exigences commerciales et règlementaires des marchés internationaux, une meilleure connaissance de ces marchés, des règles du commerce mondial et la maîtrise des outils requis.
Ce mercredi, le Comité national de pilotage devra donner carte blanche à l’équipe dirigeante de l’unité de mise en œuvre du Cadre intégré (Umoci) pour la pérennisation des acquis. En tous les cas, les partenaires du projet semblent avoir un seul mot d’ordre : aider le Mali à lutter contre la pauvreté à travers le commerce. Pour ce faire ils ne demandent qu’à renforcer l’existant.
Youssouf Coulibaly