L’opération menée il y une semaine par les soldats français de Barkhane et des forces spéciales « Sabre » dans le nord du Mali est « un message clair de la France au groupe jihadiste Ansar Dine et ses alliés », confie un officier français de la Direction du renseignement militaire au site marocain « Maghreb Intelligence ». Lors de l’opération menée dans la nuit du 13 au 14 février contre 3 objectifs situés à 10 km de la frontière algérienne, les Français ont éliminé 20 combattants d’Ansar Dine. Parmi les victimes figure Malik Ag Wanasnat: cet ancien colonel malien qui a fait défection en 2006 est l’un des bras droits d’Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine et du groupe « Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin », qui regroupe plusieurs groupes salafistes dont Ansar Dine, AQMI et la katiba Al-Mourabitoune de l’Algérien Belmokhtar.
Message français à Iyad Ag Ghali
L’intervention de l’armée française avait pour but de porter un coup sévère au « Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin » et à Ansar Dine, dont les visées expansionnistes dans la région ne sont plus un secret, ainsi que sa volonté de se rapprocher d’Abou Walid Al-Sahraoui, l’émir de l’Etat islamique (EI) dans le Grand Sahara. Il y a lieu aussi de se demander si les Français n’ont pas voulu tracer une limite aux actions qu’Iyad Ag Ghali mène pour contrer la mise en place du G5 Sahel. Ce dispositif constitue, en effet, le pivot de la stratégie militaire française au Sahel. A travers lui, Paris déploie sur la ligne de front 5000 soldats venus de 5 pays du Sahel financés par des partenaires multilatéraux. Cela donne aux Français la possibilité de réduire le champs de leurs interventions militaires directes et de leurs dépenses militaires, tout en inscrivant leur présence politico-militaire dans la durée au Sahel. La France n’aimerait surtout pas que ses efforts en la matière soient anéantis par Iyad Ag Ghali et ses hommes.