Le ministre de l’Energie et de l’eau, Malick ALHOUSSEINI, a présidé, hier lundi, à l’hôtel Radisson Blu, l’atelier technique de lancement des activités du projet d’énergie solaire pour le développement rural sous l’approche «Reverse linkage» (PESDR) au Mali. D’un coût de 17,06 millions de dollars US, soit environ 10 milliards de FCFA, la réalisation de ce projet permettra la desserte en électricité de 24 localités dans le cercle de Macina d’ici 2020.
Outre le ministre, cette cérémonie a enregistré la présence de l’Ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, Hassan NACIRI ; du représentant de la Banque islamique de développement (BID), Noureddine MABROUK ; du représentant l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE) du royaume du Maroc ; des représentants de la société nationale d’électricité du Burkina-Faso (SONABEL) ; du gouverneur de la région de Ségou, etc.
On notait aussi la présence du PDG de l’AMADER, Mamadou OUATTARA ; du représentant du maire de la Commune IV, Modibo KEITA ; des maires des zones d’intervention du PESDR, des représentants des PTF, etc.
Le présent atelier technique de démarrage des activités du PESDR est organisé pour partager les informations et échanger sur les modalités et les procédures de mise en œuvre du projet, ainsi que le rôle des différents acteurs.
Le PESDR, faut-il le rappeler, est le fruit du partenariat technique et financier entre la BID, le gouvernement du Mali et l’ONEE (Maroc) qui apporte son assistance technique à l’AMADER sur la base du partage d’expériences entre le Mali et le Maroc en matière d’électrification rurale.
Cette approche appelée «Revers linkage» ou «Partenariat à flux inversés», vise à renforcer l’intégration et l’intensification de la coopération sud-sud, à travers une vision holistique. Elle permet aussi aux 2 pays de capitaliser leurs expertises et leurs savoir-faire afin d’apporter des solutions aux contraintes spécifiques de développement dans l’espace sub-saharien.
Le coût total de ce projet, qui couvre les communes rurales de Sana, Saloba et Matomo, dans le cercle de Macina, estimé à 17,06 millions de dollars US, soit environ 10 milliards de FCFA, se reparti comme suit : BID (15 millions de dollars US) ; l’ONEE (0,46 millions de dollar US soit 271 millions de FCFA) et le gouvernement du Mali (1,6 millions de dollars US, soit 944 millions de FCFA). En effet, le projet porte sur l’électrification de 24 localités dans le cercle de Macina, reparti entre la commune de Saloba (13), la commune de Sana (10) et la commune de Matomo (01).
Il vise la desserte en électricité de de 5 841 clients au bénéfice de 35 000 personnes. En outre, la mise en œuvre de ce projet créera plus de 50 emplois directs et indirects et aura comme impact l’amélioration des services de santé dans sa zone d’intervention.
Prévue pour une durée de 3 ans (2018-2020), la réalisation de ce projet, notent les initiateurs de cette rencontre, vise l’augmentation du taux de pénétration du solaire dans le mixte énergétique de 2,43MWc.
Il s’agira de construire deux centrales solaires photovoltaïques (PV) pour une puissance totale de 2,43MWc sur deux sites répartis comme suit. Une centrale solaire de 1,25 MWc à Saro pour alimenter 13 localités et une de 1,18 MWc à Saye pour alimenter les autres localités.
Le projet comprend deux composantes, à savoir : Une composante électrification rurale (infrastructures) destinée à la réalisation de centrales solaires photovoltaïque et de réseaux de distribution électrique ainsi que les services de consultants.
Une deuxième composante, développement des capacités, qui porte sur l’assistance à l’AMADER par l’ONEE dans la mise en œuvre du projet.
Par ailleurs, il est prévu également la construction de 184 Km de réseaux MT et BT pour desservir les 24 localités ciblées ; le raccordement de 5 841 clients à travers les compteurs à prépaiement, etc.
Pour le PDG de l’AMADER, Mamadou OUATTARA, il s’agit là d’un projet novateur en matière d’électrification rural au Mali. Car, a-t-il dit, pour la première fois dans notre pays, des villages seront électrifiés à 100% à partir d’énergie solaire et cela, à partir d’une seule centrale.
Pour le ministre Malick ALHOUSSEINI, la disponibilité de l’énergie en quantité suffisante et à coût abordable apparait comme une condition cardinale pour le développement économique et le bien-être social de notre pays.
De même, a-t-il fait savoir, le Programme présidentiel d’urgence sociales d’accès à l’énergie pour la période 2017-2020 oriente son département à faciliter l’accès physique et financier des populations à l’énergie, notamment dans les zones semi-urbaines et rurales.
Déjà, les réformes institutionnelles et règlementaires initiées par le gouvernement ont permis, à travers l’AMADER, une meilleure prise en charge des populations rurales en matière d’accès à l’énergie.
Ainsi, a révélé le ministre, le taux d’électrification rurale est passé de moins de 1% en 2002 à 19,37% en 2017.
Pour lui, l’adoption de l’approche «Revers linkage» permettra particulièrement d’obtenir un prix du KWh d’électricité d’environ 120 FCFA au lieu de 200 FCFA, comme c’est encore le cas.
Par Abdoulaye OUATTARA