Dans le cadre de ses prises de contact avec la classe politique, les partenaires sociaux, les légitimités traditionnelles et les leaders religieux pour la remobilisation autour des défis qui se posent à notre pays, pour l’apaisement du climat social dans la perspective des prochaines échéances électorales et pour le renforcement du dialogue social entre les différents acteurs de la vie publique et politique, le Premier ministre-chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga (SBM), a rencontré, le vendredi après-midi, le Parti africain pour la solidarité et la justice, ADEMA-PASJ, à son siège à Bamako-Coura.
Fidèle à sa réputation de félin, Soumeylou Boubèye Maïga, surnommé le Tigre, est allé droit au but. Sans aucune esquive, le Chef du gouvernement entretient ses anciens camarades sur les défis que l’ensemble des démocrates et patriotes de ce pays est condamné à relever aux coude-à-coude. Il s’agit entre autres : le redéploiement de l’État partout où il est absent, la bonne organisation des élections, la réponse diligente à apporter aux attentes légitimes des populations.
Message clair
L’Adéma, au regard de son parcours historique, de son ancrage social et positif charnière dans le dispositif de la Majorité présidentielle ne peut et ne doit rester en marge de cette bataille.
Accueilli donc ce vendredi après-midi au siège de la Ruche par le Pr Tiémoko Sangaré, Président de l’ADEMA, ministre des Mines et du pétrole, qui avait à ses côtés le ministre du Commerce, Abdel Karder Konaté, vice-président du parti africain pour la solidarité et la justice et une bonne brochette des membres du Comité exécutif de l’ADEMA-PASJ (37 au total), le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga évoquera avec ses anciens camarades, les sujets brulants de l’heure : l’organisation des élections Présidentielle et législatives, la sécurisation du Centre et du Nord du pays, le redéploiement de l’État là où il n’existe pas, l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord, l’amélioration des conditions de vie et d’existence de nos concitoyens dans les domaines de la santé, de l’accès à l’eau potable, de l’école et des infrastructures de base, l’accélération de la mise en œuvre de l’accord en ces volets sécuritaires et DDR.
Prenant la parole devant les responsables du parti de l’Abeille, dans la salle de réunion du siège de l’ADEMA, qu’il connait pour avoir été un des membres fondateurs et vice-président, selon des sources proches de la rencontre, SBM n’a pas fait de détours. Dans la camaraderie, mais avec une très grande franchise, Soumeylou Boubèye Maïga a rappelé les défis, posé clairement les problèmes à leurs vrais niveaux et déroulé les solutions et chronogrammes de son gouvernement.
Le gouvernement à l’écoute et service des populations
Sur le plan de la demande et du dialogue social, le Chef du gouvernement a rassuré les responsables du parti de l’abeille que le gouvernement va concentrer ses actions sur les attentes, notamment les besoins de proximité de nos populations, à savoir : l’école, la santé, les infrastructures et l’accès à l’eau potable par une meilleure gestion des bornes-fontaines et par de nouveaux branchements, à travers plusieurs localités du pays.
L’État de retour au centre et au nord
L’objectif du gouvernement est et reste le redéploiement de l’État partout où il est à ce jour absent. L’objectif, dit-il, est de pouvoir sécuriser les populations et permettre à l’État d’exercer sa pleine et entière souveraineté sur l’ensemble du territoire. La récente nomination des préfets et sous-préfets dans les zones frappées par l’insécurité procède de cet objectif, nous a-t-on rapporté. Pour accompagner et garantir ce retour de l’État dans le centre et le nord, le Premier ministre, chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga, a informé l’ADEMA/PASJ du début du déploiement au centre du pays avec un objectif de 5000 hommes, dans les prochaines semaines, dans le cadre du plan intégré de sécurisation mis en œuvre par son gouvernement. Ce renforcement du dispositif militaire sera immédiatement accompagné du redéploiement de l’Etat dans les zones où il n’existe pas, a signifié le PM à ses anciens compagnons, de source proche de la rencontre. Notons que le redéploiement des hommes a déjà commencé selon des sources militaires.
Nouveau chronogramme électoral
Au sujet des élections, le Premier ministre a informé les responsables du Parti de l’Abeille que le Gouvernement, en raison de contraintes objectives et techniques (sécuritaire, administratives, prise en compte des nouvelles régions créées dans le Fichier électoral) a choisi de concentrer ses efforts sur l’organisation des scrutins majeurs, à savoir l’élection du Président de la République et les législatives.
En d’autres termes, les élections couplées qui étaient prévues en avril pour élire les conseillers de cercle et de région ainsi celles partielles pour pourvoir le reste des conseillers communaux sont gelées. Elles se tiendront après la présidentielle de juillet-août et les législatives.
Expliquant ce réajustement du calendrier électoral, le Premier ministre expliquera aux membres du CE-ADEMA que l’ambition du gouvernement est de parvenir, avec l’implication de toute la classe politique et de la société civile, à l’organisation de ces élections de manière transparente, crédible et inclusive sur l’ensemble du territoire afin que tous les Maliens puissent y prendre part. Pour ce faire, le gouvernement a adopté une nouvelle programmation, a expliqué le Premier ministre aux responsables de l’ADEMA-PASJ. Pour la mise en œuvre du nouveau chronogramme, des actions majeures vont être engagées dès cette semaine avec : la révision exceptionnelle des listes électorales ; l’enrôlement spécial pour prendre en compte, dans le Fichier électoral, les régions de Kidal, Taoudenit et de Ménaka ; l’audit du fichier électoral par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la confection de nouvelles cartes d’électeur et le réaménagement de la loi électorale afin de permettre à la majorité et l’opposition d’être présents dans tous les bureaux de vote, etc.
L’objectif est, au-delà de la volonté de transparence du gouvernement, de prendre en charge les préoccupations soulevées par une partie de la classe politique, mais aussi permettre à tous les Maliens de prendre part à ces élections afin de conforter la légitimité de nos élus.
SBM prône une démarche unitaire et une candidature fédératrice
Pour ce qui est principalement de l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu pour le 29 juillet prochain, aux membres du Comité exécutif de l’Adéma, le Tigre rappellera sa conviction que le Parti africain pour la solidarité et la justice est, reste et restera une composante majeure dans le dispositif de la Majorité présidentielle.
Sans préjudice des échanges actuels au sein de l’ensemble de la classe politique, notamment dans la Ruche, Soumeylou Boubèye Maïga, qui a été membre fondateur et vice-président de l’ADEMA-PASJ, se dit convaincu qu’au sein d’une Majorité présidentielle, il ne peut y avoir de projets concurrents, mais seulement des projets complémentaires. D’où, son appel à l’Alliance pour la démocratie au Mali à inscrire son action dans une démarche unitaire, de collégialité, de solidarité et de prise de conscience commune face aux enjeux majeurs qui interpellent tous les démocrates.
Sans opiner sur le débat interne au sein de la Ruche, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dira que, participant au même projet, l’objectif de l’écrasante majorité de la CMP est de gagner les prochaines élections présidentielle et législatives.
Aussi, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a invité ses camarades politiques de l’ADEMA à se mobiliser en vue d’une « candidature fédératrice » de la majorité présidentielle, avec comme objectif principal de gagner les élections présidentielle et législatives.
L’ADEMA va-t-il jouer le jeu ?
En réponse, le Président du PASJ, le Pr Tiémoko Sangaré, s’est réjoui de la visite du Premier ministre et du partage d’information sur les actions d’envergure qu’envisage de mener le Gouvernement. Il a rassuré son hôte et camarade Soumeylou Boubèye Maïga du soutien de l’ADEMA aux actions du Gouvernement jusqu’à la fin du mandat du Président Kéïta. Pour les perspectives, les réflexions sont en cours au sein du PASJ, a conclu Tiémoko Sangaré.
Rappelons que la visite du Chef du Gouvernement dans l’un des partis les plus importants sur l’échiquier national s’inscrit dans le cadre de ses prises de contact avec la classe politique, les partenaires sociaux, les légitimités traditionnelles et les leaders religieux aux fins de renforcer le dialogue social entre les différents acteurs de la vie publique et politique.
De ce fait, le Premier ministre avait déjà rendu visite à l’ASMA, à la Convention de la Majorité Présidentielle, au RPM, à l’opposition républicaine et démocratique, à l’opposition extraparlementaire, aux centrales syndicales, aux légitimités traditionnelles ainsi qu’aux confessions religieuses de notre pays. La semaine prochaine, il poursuivra ses visites à l’APM (Alliance Pour le Mali).
La même démarche a été entreprise à l’endroit des partenaires au développement du Mali, les chancelleries et organisations internationales où le Premier ministre a reçu en audience plusieurs diplomates et représentants desdites organisations accréditées dans notre pays.