– Des produits de quincaillerie et d’électricité à 130 millions
-Travaux de construction, Installation et Equipement à 175 millions
De la Présidence de la République au Haut Conseil des Collectivités, il fait bon décidément d’être au cœur du pouvoir actuel. Les récents plans de passation des marchés des deux Institutions prouvent à suffisance le peu d’intérêt de certains à préserver les maigres ressources publiques. Voyons un peu !
Notre pays, le Mali, est plongé dans la plus grave crise de son histoire. Les autorités actuelles, gouvernance IBK aidant, continuent à s’abriter derrière l’expression ” guerre contre le terrorisme ” pour expliquer cela. Or, il ne fait aucun doute que c’est l’existence même de l’Etat malien qui est menacée. Depuis mai 2014, la région de Kidal a échappé totalement au contrôle du pouvoir central. Avant et après cette date, beaucoup de localités du centre et du Nord du pays vivaient sous les bottes des groupes armés, pro et anti-Bamako. Et la situation est allée crescendo avec l’entrée en jeu de divers groupes venus des rangs du front polisario, de Syrie, etc.
Dans ces conditions, ne devrait-on pas compter sur nous-mêmes ? Une bonne et meilleure gestion des maigres ressources publiques ne permettrait-elle pas de faire face à certaines préoccupations ? Hélas !
Chaque jour qui passe, l’on a l’impression que les autorités du pays n’en ont guère conscience. Leurs faits et gestes ne démontrent nullement que leur pays se trouvait en guerre contre le ” terrorisme ” mais aussi et surtout contre les groupes et bandits armés.
En témoignent les récents plans de passation de marchés publics des Institutions comme la Présidence de la République ou le Haut Conseil des Collectivités. Dans notre livraison du lundi dernier, nous parlions des frais d’entretien et de nettoyage des locaux de la Présidence à hauteur de 624.340.702 F CFA.
Aussi, a – t – il été question du coût de gardiennage et de surveillance des mêmes locaux à hauteur de 84 millions. Sans oublier les produits alimentaires qui devront coûter 400 millions au Trésor public.
Dans ledit plan de passation de marchés, il est fait mention de projet de réhabilitation de l’ancien Secrétariat Général du Gouvernement à hauteur de 200 millions. La célèbre Institution de la République aura besoin des bouquets de fleurs pour ses commodités à 24.998.064 F CFA.
Puisque le pays doit donner l’impression de ne pas être en guerre, en crise grave, le Haut Conseil des Collectivités avance à son tour ses pions dans les marchés publics. Dans le plan de passation concocté, beaucoup de besoin sont étalés. A la lecture, l’on est cependant tiqué par les chapitres 5 et 9 du tableau. La fourniture de bureau apparait à deux reprises. Pourquoi ? Vers la fin, chapitres 34 et 35, il est fait état de travaux de Construction, Installation et Equipement d’abord à 175 millions, ensuite 30 autres millions pour l’Equipement. Mais de quel équipement s’agirait – il alors ?
Notre Haut Conseil a également besoin de matériel de sécurité (21 millions), des produits d’entretien et divers (24.961.040 F CFA) etc. Une étude de la révision du réseau d’électricité téléphonique et de plomberie s’impose enfin à 24.990.500 F CFA.
B. Koné