C’est une déclaration de guerre théâtrale à la destruction des valeurs au Mali. Ala tè sunogo (Dieu ne dort pas) est une comédie burlesque à visée politique. Interprétée par des comédiens maliens qui viennent de perdre leur théâtre à Bamako à cause de la guerre. Pas toujours exempte de populisme, la pièce s’avère aussi pertinente que populaire. Elle ose et propose, avec une finale en rap grandiose. Basée au Mali, la troupe de théâtre BlonBa a donné la première de son nouveau spectacle au Grand Parquet à Paris. Entretien avec Jean-Louis Sagot-Duvauraoux, auteur et metteur en scène.
Dieu ne dort pas montre la fermeture forcée et honteuse d’une entreprise artistique à Bamaka, la corruption, le vol, l’injustice, est-ce une déclaration de guerre contre tous les maux au Mali ?
Cette pièce s’inscrit dans une tradition qui est très profonde et très ancienne au Mali, le kotèba. C’est un moment dans lequel on se moque de soi-même et on dit ce qui se ne dit pas habituellement. C’est quelque chose qui existe dans les villages et a été mis sur la scène à la fin des années 1980, à l’époque de la dictature militaire. Tout le monde l’avait identifié comme un moment de libre expression dans une période de dictature. Le pouvoir n’osait pas trop aller contre ce qui se passait sur la scène, parce que c’est véritablement ancré dans l’esprit des gens que le kotèba permet de tout dire. ... suite de l'article sur RFI