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Productions de cigarettes au Mali : La SONATAM fait le choix de l’innovation pour étendard
Publié le mercredi 28 fevrier 2018  |  L’Essor
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© aBamako.com par A S
Pose de la première pierre des travaux d`extension de l`usine de la SONATAM
Le ministre du développement Industriel, Mohamed Ag Ibrahim a posé la première pierre des travaux d`extension de l`usine de la SONATAM, le Mardi 27 Février 2018.
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L’entreprise qui fait une prouesse exceptionnelle ces dernières années a lancé hier la construction d’une nouvelle usine de production entièrement dédiée à la fabrication du Dunhill International

La Société nationale des tabacs et allumettes du Mali (SONATAM) signe son retour dans la sphère très réservée aux entreprises les plus performantes et les plus innovantes de notre pays. Mieux, elle précise ses ambitions et mobilise les moyens pour les atteindre. Et le moins que l’on puise dire, c’est que cette renaissance de la SONATAM est aussi innovante qu’ambitieuse. Une impulsion qui s’est matérialisée hier par le lancement des travaux de construction d’une nouvelle usine destinée entièrement à la fabrication de la cigarette Dunhill International dans notre pays.
La cérémonie qui marque également l’extension intégrale de la SONATAM était présidée par le ministre en charge du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. C’était en présence d’autres membres du gouvernement, du président du conseil d’administration de l’entreprise, Abdoulaye Yaya Seck, du représentant spécial de British American Tobacco, Léopold Benjamin Okale Aliane. On notait également la présence des partenaires techniques et financiers, des représentants du corps diplomatique, des responsables du monde des affaires de notre pays. En effet, l’histoire et le parcours de la SONATAM sont indissociables de ceux du développement industriel de notre pays. Née aux premières heures de l’accession du Mali à la souveraineté internationale, l’entreprise a résisté aux multiples agressions du temps et aux péripéties de l’histoire qui ont emporté la plupart des unités industrielles de sa génération. Aujourd’hui encore, malgré les contraintes institutionnelles, la société continue de jouer son rôle de pourvoyeur d’emplois, de créateur de richesses nationales et de contributeur aux recettes budgétaires de l’Etat.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la Commune II du district de Bamako, Fodjé Salim Traoré, a rappelé le rôle historique de la SONATAM dans le développement et le rayonnement de sa commune des premières heures de l’Indépendance à ce jour. «Après avoir résisté au multiples défis, la SONATAM se tient toujours débout au grand bénéfice des nombreux travailleurs ressortissant de la commune. C’est donc avec un enthousiasme tout particulier que nous assistons aujourd’hui à cette cérémonie qui, pour nous, marque surtout la renaissance de la SONATAM», s’est-il réjoui.

Une performance financière de 800%. Pour le porte-parole des travailleurs de l’entreprise, Amadou Coulibaly, cet évènement marque surtout la renaissance de l’entreprise qui a su résister aux multiples contraintes qui ont jalonné son développement. «Nous tenons ici à signifier toute notre reconnaissance aux plus hautes autorités de notre pays qui, de 1965 à ce jour, ont aidé notre entreprise à naitre, à grandir, à vivre, même à survivre et à renaitre encore. Et notre entreprise, avec l’appui du peuple malien, n’a cessé de montrer sa capacité de résilience à toute épreuve, ce qui fait d’elle aujourd’hui, l’une des industries les plus persévérantes depuis l’indépendance. Cette pérennisation est aussi le fruit de sacrifices, de l’engagement constant et sans faille de ses travailleurs que nous représentons du haut de cette tribune», a-t-il lancé.
L’occasion était toute trouvée pour le président du conseil d’administration d’évoquer, avec chiffres et date à l’appui, l’historique de la renaissance de son entreprise, mais surtout de la constance de l’Etat dans son accompagnement. En effet, développera t-il, la SONATAM était, à la fin des années 90, proche de la cessation de paiement du fait de sa situation financière singulièrement catastrophique. «C’est ainsi qu’en 2001, sans l’intervention de l’Etat, qui a fait appel à des partenaires, notamment la Libyan African Investment Compagny (LAICO) et le Groupe Bolloré, la société n’aurait pas survécu. Ainsi depuis sa privatisation en 2001, la seule industrie du tabac du Mali a, en moyenne, investi près de 300 millions de Fcfa par an, à l’exception de l’année 2011 où la société a injecté 700 millions de Fcfa pour le renforcement de ses capacités d’importation, de production, de fabrication et de commercialisation. Dès 2004, des accords ont été signés avec le groupe British American Tobacco pour la fabrication et la commercialisation des marques London et Parisienne ainsi que pour la commercialisation partielle des marques Craven et Dunhill. En 2009, la production de la marque Craven est transférée à la SONATAM et en 2010, un accord d’importation de la marque Marlboro a été signé avec Philip Morris International (PMI)», a t-il détaillé.
Cependant met en exergue le PCA de l’entreprise, c’est en 2007 que la société a véritablement engagé son processus de restructuration et de redressement financière, assorti d’un programme de départ volontaire à la retraite pour les salariés et de développement des partenariats techniques avec le Groupe Impérial Tobacco (CORALMA International). En outre, des efforts financiers substantiellement importants des actionnaires ont permis d’amener graduellement l’entreprise à un niveau de performance technique comparable aux autres usines de la sous région comme celles de la Côte-d’Ivoire, du Burkina Faso et du Sénégal.
«Mieux, le gouvernement, dans son élan d’accompagnement de l’entreprise, a consenti à notre société un contrat de performance signé le 29 mars 2010 et qui a permis d’améliorer l’exploitation de l’entreprise, de fixer les moyens à mettre en œuvre par les deux parties pour atteindre lesdits objectifs, d’accroitre l’activité et les recettes fiscales, de réduire la fraude de 12% et surtout de rétablir un résultat d’exploitation très positif. A noter que la restauration de ses finances a permis à la SONATAM d’augmenter ses recettes de 5,9 milliards de Fcfa en 2001 à 47,6 milliards de Fcfa en 2016, soit une augmentation de plus de 800%. Le taux de fraude a été réduit de 60% à 6%, cela grâce au concours des services de répression. Ainsi aujourd’hui, les activités sociales de l’entreprise à l’endroit de ses travailleurs se situe à plus de 200 millions de Fcfa», a révélé le responsable de la SONATAM, avant d’ajouter que pour la première fois depuis 2001, les dividendes en 2015 puis 2016 d’un montant annuel global de 1,14 milliard de Fcfa dont 440 millions, ont été versés annuellement dans les caisses de l’actionnaire majoritaire qui reste l’Etat.


Plusieurs personnalités du monde des affaires étaient présentes à la cérémonie
Un retour ambitieux. Il faut dire que le partenariat engagé entre la SONATAM et British American Tobacco annonce une nouvelle dynamique pour l’entreprise qui, en plus de la construction de cette nouvelle usine, entend surtout se mettre au diapason technologique en matière de fabrication de cigarettes avec des équipements de dernière génération et des produits de bonne qualité. Pour le représentant spécial de British American Tobacco, Léopold Benjamin Okale Aliane, cette cérémonie marque pour sa firme, une nouvelle étape de la concrétisation de ses ambitions de modernisation, longtemps partagée avec le gouvernement du Mali. «Il s’agit de contribuer davantage à la redynamisation de la SONATAM et d’en faire une entreprise clé du secteur en Afrique avec une capacité de 5 milliards de tiges. Ainsi dans quelques mois, la SONATAM disposera des derniers équipements et technologies, mais surtout d’un transfert de compétences sans précédent répondant aux plus hautes normes de notre secteur industriel international. Ceci se traduira par une augmentation significative de la capacité installée de production de la SONATAM, mais plus important encore par l’excellence du label «Made in Mali» dans le plus strict respect des meilleurs standards internationaux de qualité», a t-il assuré.
Cependant, poursuit-il, ce partenariat industriel doit être renforcé. Il garantit la croissance économique, notamment le renforcement de la lutte contre le commerce illicite qui, bien qu’ayant fortement régressé ces trois dernières années, reste malheureusement une grande menace.
Parlant de sa firme, Léopold Benjamin Okale Aliane rappellera que British American Tobacco est fondé en 1902 et constitue un acteur majeur de la scène mondiale en termes de capitalisation boursière depuis 1912 avec un portefeuille fort de 200 marques et un leadership net sur 60 marchés à travers le monde. «Disposant de 44 usines reparties entre 42 pays, nous employons plus de 55.000 personnes au niveau international. Tout au long de notre histoire, nos relations avec les partenaires commerciaux au Mali ont toujours été d’une importance capitale, comme cela s’est démontré avec la SONATAM ou la Sodibaf», a-t-il renseigné.
La SONATAM aujourd’hui, c’est une vingtaine de marques de tabac nationales et internationales. Les machines actuelles ont une capacité de production de 5000 bâtons de cigarettes à la minute. Grâce à ces équipements performants, la société produit 300 000 cartons de cigarettes par an, soit 3 milliards de bâtons pour un besoin national de 1,5 milliard. Ainsi avec la nouvelle usine, l’entreprise entend étendre sa production à plus de 9000 bâtons de cigarettes à la minute.
Au regard de ces performances, le ministre en charge du département de l’Industrie, Mohamed Aly Ag Ibrahim, a félicité et encouragé l’entreprise pour les performances accomplies, soutenues et accompagnées dans le combat permanent qu’elle mène pour son redressement avec l’appui du gouvernement, afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle dans l’épanouissement socio-économique de notre pays, au profit de ses travailleurs, de ses partenaires et de ses actionnaires. Il rappellera que la SONATAM est un joyau industriel emblématique de notre pays qui fait aujourd’hui la fierté de tout le peuple. «Créée en 1965, elle n’a cessé, depuis sa privatisation en 2001, d’être un modèle d’entreprise économique au Mali. Son personnel, de par son expérience et sa solide culture managériale, est présentement à mesure de relever tous les défis dont celui de la qualité. La certification de la SONATAM-SA à ISO 14001 et l’engagement dans le processus de certification ISO 9001 constituent un succès indéniable.
Pour le patron du département de l’Industrie, la construction de cette nouvelle usine, dédiée exclusivement à la fabrication du Dunhill au Mali, fera de la SONATAM la plus moderne de la zone UEMOA. Il rendra ainsi un hommage mérité au président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, pour avoir inscrit l’accélération de notre développement industriel au cœur de sa vision pour le Mali, une clairvoyance qui s’est matérialisée par son accompagnement constant et sans faille à toute action visant la concrétisation de la politique industrielle du Mali, désormais appelée à jouer un rôle important dans le développement économique et social du pays. Il a ainsi réaffirmé l’engagement du gouvernement à travers son département d’accompagner la SONATAM dans l’atteinte de ses objectifs de développement.
Doussou DJIRÉ
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