Les responsables du Mouvement Ganda Izo étaient face à la presse lundi dernier à la Maison de la presse pour donner leur version des faits sur les incidents du 29 avril 2013 ayant opposé des éléments se réclamant des mouvements d’autodéfense aux forces de l’ordre à Sévaré. En plus, ils ont également rappelé la contribution du Mouvement de résistance au Nord Mali à travers les activités menées sur le terrain et la situation de recrutement des volontaires pour renforcer le dispositif de sécurité dans le septentrion.
A propos du conflit éclaté à Sévaré, le Président du Mouvement de résistance Ganda-Izo, Ibrahim Abba Kantao, déclare avoir « appris avec consternation et regret les incidents du 29 avril 2013 ayant opposé des éléments se réclamant des mouvements d’autodéfense aux forces de l’ordre à Sévaré ». Ce qui ressort dans un communiqué en date du 30 avril 2013.
En plus, il a tenu à préciser que « à la date du 29 avril 2013, il n’a aucun combattant présent à Sévaré. Tous les combattants de la branche sécuritaire du Mouvement sont répartis dans les zones libérées des régions Nord du Mali … depuis le début du mois de mars ». En clarifiant toujours cette situation tumultueuse, il a affirmé que les individus impliqués dans ce conflit, « sont des dissidents qui ont quitté le Mouvement Ganda-Izo depuis plus de 5 mois, pour former leur propre mouvement, entretenu par des personnes bien identifiées et connues de tous ».
Selon le Président du Mouvement de résistance Ganda Izo, « de mars 2013 à ce jour, nos combattants ont arrêté ou contribué à arrêter plusieurs jihadistes: le dernier, le 29 avril 2013, où un responsable du Mujao a été arrêté à Niafunké, évacué par pinasse à Tombouctou et remis aux forces de sécurité ». Et que » ces braves jeunes servent comme policiers municipaux, agents de sécurité dans les services publics ou sur les chantiers de la reconstruction, militaires, gendarmes, policiers ou gardes nationaux dans leur terroir! Ce ne serait que justice! »
A la lumière de cette confé-presse, il apparait clairement que Ganda-Izo a été roulé dans la poussière de sable puisque ce Mouvement reste confronté aux promesses non tenues par les autorités en charge de l’enrôlement des jeunes volontaires au sein des forces armées et de sécurité.
En fait, selon Ibrahima Abba Kantao, sur la liste de 1446 recrues, il ne figure pas plus de 300 sédentaires. Le recrutement des volontaires a commencé en février 2012 et le document a été signé par Feu Amadou Diallo, Président d’alors du Mouvement Ganda Izo. On notait 80 éléments pour Ganda Izo et 70 pour Ganda Koy. La décision de recruter les volontaires a été prise le 06 mars et on a demandé de les recruter avant l’occupation de Gao et certaines villes du Nord. Tous ceux qui ont la volonté de servir devaient être appelés.
S’agissant du statut actuel des éléments de Ganda-Izo, libérés, sans armes, le Président Kantao a voulu que nombre d’entre eux auraient dû être intégrés dans l’armée nationale. Pour lui, cela devrait être fait au même titre que certains éléments de Ganda Koy, des autochtones de Kidal et de Gao, des enfants de militaires, suivant les instructions de la lettre signée par le Général Poudiougou en mars 2012.
Sur la même lancée, Mohamed Ag Maouloud, ancien dépité à Goundam et Président du Front Allié contre l’occupation (FACO), a invité les journaleux à dire juste et vrai pour mieux défendre leur cause. Pour lui, une armée devra être formée sur la base des couches socio ethno culturelles de notre pays. » Sur les 2000 recrues, on nous a promis 600 éléments en tant Mouvement de résistance. Mais nos jeunes étaient cantonnés de 9 à 10 mois sans bonnes conditions de vie à Sévaré. Avec cet incident, la cause est vite trouvée pour les répudier « , a-t-il dit avant d’ajouter : » Nous demandons l’application de la justice dans tous les corps de l’Etat par les autorités « . A ce sujet, Ag Inta Zoumé dit Moussa Dicko, Président du Mouvement Bellah pour la Paix et l’Unité dans le Nord du Mali, a clamé haut et fort que toute politique qui ne prendra pas en compte les équilibres sociaux sera vouée à l’échec.
Face à ces questions délicates, le Président du Mouvement de résistance Ganda-Izo, Ibrahima Abba Kantao et ses ouailles demandent plus de justice en faveur des communautés sédentaires du Mali.