Informer les Maliens sur la nouvelle stratégie de la société Energie du Mali. Tel était l’objectif d’une conférence de presse organisée la semaine dernière dans ses locaux par la Direction générale d’EDM. Pour satisfaire la forte demande des Maliens en cette période, la société demande aux clients de faire bon usage du courant pour éviter des perturbations sur le réseau électrique. Et, aux industriels, elle leur demande de se déconnecter du réseau de 18h à 2h du matin.
Selon le Directeur général technique adjoint, Ladio Sogoba, en 2017, la continuité de service a été assurée dans des conditions très difficiles sur le réseau interconnecté et dans la plupart des centres isolés à cause de la part importante du thermique (60%) dans le mix énergétique de la société EDM. À cette situation, est venue se greffer, en 2018, une pluviométrie très déficitaire en 2017.
Pour le Directeur général adjoint, la situation actuelle du fleuve Niger à Bamako est une illustration de ce déficit hydrologique. Il pense que cette situation est semblable à celle de 1984, année de la grande sécheresse. Ce déficit hydrologique très marqué sur les retenues des lacs de Selingué et de Manantali participe de ce fait à une réduction très importante de la part des plus grosses centrales de production comme celles de Manantali, Felou, Selingué et Sotuba.
En somme, dit-il, cette situation inhérente à la mauvaise pluviométrie enregistrée en 2017 impactera sur la continuité de la fourniture d’électricité sur le réseau interconnecté, en particulier durant la période de la pointe, qui s’étend de mars à juillet tous les ans. En dépit des dispositions prises par EDM et l’État malien.
Pis, la pointe de l’année 2018 coïncide avec le mois de ramadan où les besoins de consommation sont souvent multipliés par deux, la coupe du monde de football, un moment de grande passion où aucune coupure de courant n’est tolérée, et l’élection présidentielle et les élections de cercle et région.
Selon M. Sogoba, la société EDM a entrepris plusieurs actions comme la rencontre avec les industriels maliens pour solliciter leur effacement le soir de 18h à 2h du matin, pour permettre de résorber le déficit et d’alimenter les ménages correctement. Une demande acceptée par les industriels. Ensuite, négocier à la hausse les importations d’électricité avec les sociétés sœurs. En Côte d’Ivoire la CIE de 60 à 80 MM, le SENELEC 30 MW et le SOMELEC 20 MW. Il y a aussi la remise en exploitation de certaines machines malgré leur coût très élevé.
Enfin, il y a une rencontre avec tous les leaders d’opinion, en particulier, toutes les centrales syndicales, les différentes associations de consommateurs. Pour les informer et sensibiliser sur les économies d’énergie à faire à tous les niveaux (administration publique, universités, petites industries, camps militaires et les ménages).
Au final, il s’agit pour la société de fourniture d’électricité d’assurer une alimentation correcte de la clientèle domestique. Elle sollicite enfin l’accompagnement de tous dans cette voie. Avec comme seul leitmotiv, qu’un KW économisé soit égal à un KW disponible pour un autre. Ce qui permettrait à la société de satisfaire les besoins de la demande en cette période de forte chaleur, a souligné M. Ladio Sogoba, Directeur général technique de la société EDM-Sa.