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Bourem : comment réduire les violences communautaires ?
Publié le jeudi 1 mars 2018  |  Soleil Hebdo
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Une délégation du bureau régional de la Minusma à Gao s’est rendue à Bourem mardi 20 février pour la remise officielle d’un projet à impact rapide et un projet de réduction des violences communautaires. Le premier porte sur la réhabilitation et l’équipement de la Medersa “Darou Al Hadis”, et le second, sur l’aménagement d’un périmètre maraîcher de cinq hectares pour les femmes de la localité.

Entièrement financé par la Minusma, le coût de la réhabilitation et l’équipement de l’école franco-arabe s’élève à plus de 50 millions de FCFA grâce aux fonds assignés aux Projets à Impact Rapide. Cette école est historique car elle a été construite il y a 37 ans, par les communautés de Bourem elles-mêmes.

Actuellement fragilisée par la vétusté, elle était devenue très dangereuse pour les élèves et leurs enseignants. «Cette école existe depuis plus de 35 ans à banco et aucune organisation n’a pris l’initiative d’assurer sa réhabilitation. Aujourd’hui, grâce à la Minusma, l’école est réhabilitée avec une qualité de ciment, clôturée, équipée et électrifiée à base d’énergie solaire», s’est réjoui M. Abou Mohamed, Directeur de la Medersa “Darou Al Hadis” de la commune de Bourem.

La Medersa Darou Al Hadis située dans le quartier de Djambourou se donne pour mission de recenser et instruire les enfants désireux d’apprendre en même temps le français et l’arabe dès le premier cycle. Elle contribue également à lutter contre le décrochage scolaire et l’exploitation des enfants par les marabouts dont l’enseignement ne répond pas aux normes académiques. Parmi les onze enseignants, quatre sont francophones, les 500 élèves -dont 195 filles- sont repartis entre le premier et le second cycle. Les élèves viennent de la commune de Bourem et des localités avoisinantes.

«Conformément au mandat qui est assigné à la Minusma à travers la résolution 2364 (2017) du Conseil de Sécurité, notamment en ce qui concerne la restauration de l’autorité de l’Etat et la réduction des violences communautaires, ces projets témoignent de la volonté des Nations unies de supporter les efforts des autorités de fournir à leurs communautés, les services sociaux de base dont fait partie l’éducation…» a déclaré M. Jean-Louis Queson, Officier des affaires civiles et représentant le Chef du Bureau de la Minusma à cette cérémonie.

Quant au périmètre maraîcher situé au nord-ouest de la ville de Bourem, il a coûté plus de 50 millions de francs CFA, également financé par la Minusma. Son aménagement a mobilisé 1656 employés dont majoritairement des femmes. «Nous sommes très contentes de ce projet de maraîchage financé par la Minusma. Il nous a permis de travailler de façon rémunérée et cet argent a permis aux femmes de la commune de faire face aux dépenses familiales. Ce jardin est un patrimoine pour nous les femmes de Bourem et il reviendra aux générations futures», a soutenu Mme Bintou Mahamne Djittèye, présidente de la Coordination des associations, ONG et organisations féminines (CAFO) du cercle de Bourem.

Ce périmètre maraîcher de cinq hectares contribuera à l’amélioration de la sécurité, à travers de nouveaux services de qualité. Les femmes qui sont regroupées autour du périmètre maraîcher favoriseront un dialogue, surtout qu’elles sont généralement des vecteurs de cohésion sociale. Les revenus qui seront générés contribueront à l’amélioration des conditions de vie des ménages de Bourem. Les jeunes, en proie à la violence, seront temporairement employés dans ce projet, en attendant que le processus de cantonnement commence.

«J’aimerais souligner la cohésion sociale qui a été accentuée grâce à ce projet de maraîchage. Cependant, nous attirons l’attention de la Minusma sur l’accès à l’eau qu’il faudra améliorer parce que les deux puits font chacun 35 mètres de profondeur. Nous demandons donc à la Minusma de nous trouver des solutions adaptées pour mieux avoir accès à l’eau pour arroser ce joyau», a-t-elle suggéré.

Avant cette phase de remise officielle, des actions de sensibilisation des communautés sur le processus du DDR, la cohésion sociale et la mise en place du comité de gestion du périmètre maraîcher ont été effectuées par la section RSS/DDR et son partenaire d’exécution, l’ONG GREFFA (Groupe de Recherche d’Etude de Formation Femme Action).

«C’est toujours avec un réel plaisir que nous recevons les délégations de la Minusma à Bourem car, nous apprécions hautement le rôle primordial qu’elles jouent dans notre pays. C’est le lieu de remercier une fois de plus la Minusma pour avoir accepté de réaliser un certain nombre de projets pour nos communautés», a fait savoir M. Amadou Touré, le Maire de la Commune de Bourem.

Dans son allocution, le sous-préfet de Bourem, M. Bakary Keita, a rappelé la construction d’un magasin de stockage de matériel électoral ainsi qu’une salle de conférence de la Mairie. Selon lui, ces deux nouveaux projets expriment la pertinence des actions de la Minusma dans la région. «Nous exprimons toute notre reconnaissance à la Minusma pour ce qu’elle vient de faire à Bourem, dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat à travers l’accès aux services sociaux de base», a-t-il déclaré.

La délégation de la Minusma venue de Gao était composée de la section des Affaires civiles, la section en charge de la réforme du secteur de la sécurité, de démobilisation, du désarmement et de la réinsertion (RSS– DDR), la section de l’Information publique et de la communication, la Police des Nations unies et les militaires observateurs. La sécurisation de la mission était assurée par le contingent bangladais de la Minusma à Gao.

Source Minusma

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