Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé à Nouakchott une contribution de la Turquie de 5 millions de dollars pour financer la force militaire constituée par cinq pays africains pour lutter contre les groupes jihadistes actifs au Sahel.
« La Turquie fait partie des pays qui comprennent le plus les dangers auxquels sont confrontés les pays du Sahel. Nous avons donc décidé de consentir une aide financière de 5 millions de dollars (4 millions d’euros) pour appuyer la force conjointe du G5 Sahel », a déclaré M. Erdogan dans la nuit de mercredi à jeudi, peu avant de quitter la Mauritanie pour le Sénégal, troisième étape d’une tournée en Afrique du Nord et de l’Ouest.
« Comme vous le savez, les pays du Sahel font face au danger du terrorisme, de l’extrémisme, des trafics illicites et du trafic de drogue. A cet égard, nous nous félicitons du soutien du président Erdogan au G5 Sahel », a déclaré à ses côté le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Pour lutter plus efficacement contre les groupe jihadistes qui se jouent des frontières, des Etats de la région (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont mis sur pied la force du G5 Sahel, qui devrait compter 5.000 soldats d’ici la mi-2018.
Les contributions totales pour cette force, qui étaient de 414 millions d’euros, passent à 418 millions d’euros avec l’apport de la Turquie.
Sur le volet économique de sa visite, la première d’un chef d’Etat turc en Mauritanie, M. Erdogan a annoncé vouloir « fonder avec la Mauritanie une unité mutuellement bénéfique » et souligné sa volonté d’encourager « l’investissement privé des hommes d’affaires turcs » dans le pays.
Lors de cette visite, les deux pays ont signé des accords dans les domaines de la pêche, de l’agriculture, de la protection des investissements, du tourisme ou encore des hydrocarbures et des mines.
M. Erdogan, qui s’était rendu en Algérie en début de semaine, devait s’entretenir à la mi-journée avec son homologue sénégalais Macky Sall au palais présidentiel de Dakar.
Il devait ensuite participer à un forum économique et visiter les chantiers d’un stade et d’un centre de logistique réalisés par des entreprises turques.
Le président turc doit achever vendredi sa tournée africaine par une étape de quelques heures au Mali.
Depuis son arrivée au pouvoir, en 2003, M. Erdogan a entrepris de renforcer les liens entre la Turquie et le continent africain, un effort qui s’est concrétisé notamment par la multiplication des ambassades turques et des dessertes de la compagnie Turkish Airlines.