Entre plaintes et satisfaction, le secteur des Assurances se tient tant bien que mal au Mali. Les services fournis par la dizaine de compagnies d’Assurance se multiplient et s’améliorent au fil du temps.
La proximité commence à prendre le dessus dans l’organisation des compagnies d’Assurance au Mali. Au niveau des villes et surtout dans la capitale, Bamako, on assiste à une décentralisation des sociétés. Le secteur offre, en l’occurrence, deux paquets de services que sont : l’Assurance Vie et l’Assurance Non Vie. L’Assurance Vie est un produit nouveau, tandis que l’Assurance Non Vie est répandue dans le pays depuis des années.
Des retombées conséquentes pour le pays
Le Mali connaît une hausse du chiffre d’affaires du marché des Assurances depuis 2014. Selon les professionnels du secteur, le marché des Assurances a enregistré un chiffre d’affaires global de plus de 35 milliards de FCFA en 2015. En 2014, ce chiffre était à environ 32 milliards de FCFA, soit une progression de plus de 6% à l’intervalle de deux ans. Cette performance profite bien au pays dans la mesure où les compagnies d’Assurance injectent beaucoup d’argent dans l’économie malienne en plus des taxes et autres impôts. Selon le bilan 2015 communiqué en fin octobre 2016 par certaines compagnies, celles-ci ont injecté plus de 45,7 milliards de FCFA dans différents placements et investissements avec un niveau de payement des sinistres qui s’élève à 8,3 milliards de FCFA.
Et pourtant, le nombre d’Assurance n’a pas augmenté. La performance est plutôt due à une gestion de plus en plus professionnelle. Il y a 11 sociétés d’Assurances dans le pays, dont 8 (CNAR, Lafia, Sabu Nyuman, Allianz Mali, Saham Assurance Mali, Nallias S.A., NSIA Mali, Sunu Assurances Mali) évoluent dans l’Assurance générale, tandis que les trois autres se partagent la part de l’Assurance Vie. Il s’agit de Sonavie, de NSIA Vie Mali et Saham Vie Mali.
Depuis 2015, le classement opéré dans le secteur place SAHAM Assurance Mali à la tête des IARDT (Assurance Incident, Accident, Risque Divers et Transports). D’autres assurances se démarquent par leurs performances. Pour 2017, la compagnie d’Assurance (CNAR) du Mali estime son budget à six milliards de FCFA. Sur cette prévision, la société entend atteindre le cap de 2 milliards de FCFA dans le paiement de dépenses des sinistrés en 2017, contre le montant d’un milliard 250 millions payé aux clients en 2016.
Lors de son Conseil d’administration en début d’année, CNAR a annoncé avoir dépassé ses attentes pour l’exercice passé. «Au niveau du chiffre d’affaires, la bonne santé de la société s’est confirmée avec une estimation de réalisation de l’ordre de 4 milliards 700 millions de FCFA.»
Selon la direction de l’audit interne de CNAR, les prévisions budgétaires ont été dépassées avec un taux de réalisation de 101%. Elle attribue cette performance «au développement de la structure interne au niveau commercial ; le développement des souscriptions directes à travers les bureaux directs de souscriptions et le dynamisme interne».
Des performances conséquentes qui contredisent désormais certaines plaintes d’usagers selon lesquelles, les Assurances ne remboursent pas à la hauteur des souhaits de ses clients.
Cela sous-entend que les sociétés doivent miser sur la communication autour des services proposés. En gagnant le pari de la communication, elles gagneraient celui de l’adhésion volontaire et celui de la compréhension.
«Nous souffrons d’une mauvaise interprétation des choses. Le tort est partagé. Parfois, le public interprète mal les clauses du contrat. De l’autre côté, nous devons aussi expliquer clairement les services que nous proposons. Nous devons également combattre les brebis galeuses qui sont parmi nous et qui ne respectent pas tout le temps les contrats», s’était confié à REUSSIR, le directeur de SAHAM Mali M. Mankanguilé.
Il avait ajouté : «Aujourd’hui, nous devons vulgariser et démocratiser les produits d’Assurance pour donner plus de confiance aux clients et attirer de nouveaux usagers.»
Au Mali, le taux de fiscalité est de l’ordre de 20%, contre 6 à 10% dans certains pays comme le Togo et en deçà en Côte d’Ivoire.
Comparée aux pays voisins, l’Assurance est à la traîne au Mali. Mais en tenant compte de l’évolution, on voit une courbe ascendante, dont se réjouissent plusieurs professionnels du secteur.