L’usage des mines artisanales est devenu le mode d’action privilégié des forces djihadistes au Mali. Elles font de plus en plus de victimes dans les rangs des forces armées maliennes et étrangères. En l’espace de 48 heures, quatre Casques bleus et six soldats maliens ont été tués dans l’attaque de leur convoi avec ces engins explosifs improvisés. Il y a un mois à Boni, un véhicule des forains a également sauté sur une mine, faisant 26 morts dont des femmes et des enfants.
Les mines artisanales sont devenues l’arme farouche des groupes terroristes. Dans le Centre et le Nord du pays, difficile de passer une journée sans qu’une mine n’explose et ne fasse des victimes. La dernière remonte à ce mercredi, où un véhicule de la force onusienne a sauté sur un engin explosif improvisé sur l’axe Boni-Douentza dans la région de Mopti. Bilan : quatre morts et quatre autres blessés parmi les Casques bleus.
Une autre attaque similaire a fait six morts dans les rangs de l’armée malienne mardi, à Dioura, dans la région de Ségou. La semaine dernière, deux soldats français en mission, ont été tués par l’explosion d’une mine artisanale sur l’axe Ansongo-Menaka. Encore, ce matin, à Kidal, un convoi de la Minusma, a heurté une mine mais sans faire de victime cette fois-ci.
Depuis quelques années, les explosions de mine sont de plus en plus fréquentes. Les forces maliennes et internationales étaient les principales cibles. Mais, les populations civiles sont également victimes de ces engins explosifs improvisés. Le 25 janvier dernier à Boni, plus d’une vingtaine de forains ont été tués suite à l’explosion d’une mine.
« Pour les djihadistes qui ne disposent pas de la même puissance de feu que les forces militaires, les mines sont un moyen de poursuivre une guerre asymétrique » déclarent des spécialistes des questions sécuritaires.
Selon un expert européen interrogé par l’AFP à Bamako, les djihadistes ont progressé dans le maniement des explosifs : « lorsqu’une mine coupe en deux, comme du pain, un véhicule, ce n’est plus une mine artisanale » affirme-t-il
« La prolifération de ces mines artisanales est une nouvelle stratégie de guerre pour les djihadistes », estiment de nombreux observateurs. Selon eux, ces djihadistes bénéficient probablement du soutien des ex-combattants de DAESH, pour la fabrication des engins explosifs.