Depuis sa nomination, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, alias SBM, est à la manœuvre, pour non seulement redorer le blason du régime, mais aussi et surtout siffler la fin de la récréation tant au niveau sécuritaire qu’au sein de la Convention de la Majorité Présidentielle. Si son premier et crucial combat, à savoir la sécurisation, ne serait-ce que du Centre, est en passe d’être un succès, avec la montée en puissance des Forces Armées Maliennes, son second ne semble pas donner les résultats escomptés, tant les partis de la CMP sont en train de quitter les uns après les autres, et pour cause.
SBM est décidément au four et au moulin pour préserver ce qui reste encore d’honneur et d’énergie pour le régime ; c’est pourquoi depuis sa nomination, il se bat pour remobiliser les troupes déjà dispersées ou sur le point de l’être autour d’IBK. Il a entamé son exaltante et délicate mission de remobilisation par les FAMa. En effet, en visite au Centre du pays, le PM a laissé entendre que les forces de défense et de sécurité ne reculeront plus devant l’ennemi et il a promis de stabiliser cette zone. C’est d’ailleurs au cours de cette visite, qu’il a indiqué la date du premier tour de l’élection présidentielle, à savoir le 29 juillet 2018. Disons-le haut et fort, les FAMa sont en train de monter en puissance dans la région de Mopti. A cela s’ajoute le réveil au grand Nord des groupes armés favorables à l’Etat malien comme le GATIA et le MSA qui neutralisent d’autres groupuscules jihadistes, de Ménaka jusqu’à la frontière nigérienne. Ces groupes pro-Bamako, selon toute vraisemblance, bénéficient du soutien des forces Barkhane. A ce rythme, il y a bon espoir que les grandes agglomérations soient sécurisées pour permettre la tenue, dans des conditions acceptables, des élections, présidentielle et législative.
Par contre, le PM est en train de peiner dans la remobilisation de la troupe de la CMP autour de son patron de Président. Il n’a même pas fallu attendre la composition du gouvernement de SBM pour que certaines formations se démarquent, en déclinant la proposition de figurer dans le nouvel attelage gouvernemental. Ensuite, ce fut la sortie à la queue leu-leu de Moussa Mara de Yelema et de Mountaga Tall du CNID, qui sont venus rallonger la liste des partis qui ont opté pour l’opposition. Malgré sa volonté de remobiliser en initiant des rencontres avec tous les groupements et les partis politiques qui composent la majorité, les dés ne semblent-ils pas pipés pour la CMP ? Car, on peut s’attendre prochainement au départ de l’Adéma, de l’APR et du MPR de la Majorité.
Au regard de tout ce qui précède, peut-on dire que le vent de l’alternance semble amorcer son dernier virage et que tout semble indiquer qu’il est inéluctable ? La réponse se précisera dans les semaines à venir.