L’opérateur de téléphonie mobile Orange-Mali joue à sa propre perte et avec lui, des centaines d’emplois liés à l’entretien du dit réseau de télécommunication. De quoi s’agit-il ? Au fait, son partenaire, qui vient de bénéficier du contrat d’entretien de son réseau de télécommunication, Huawai, a décidé de choisir une société égyptienne à cet effet, en lieu et place des sociétés maliennes qui ont prouvé, depuis plus de 10 ans leurs expériences sur des chantiers, similaires.
Pour sceller le sort de la société Orange-Mali en faisant fuir ses clients, Huawai semble être sur la bonne voie. En effet, elle a choisi une entreprise égyptienne inexpérimentée sur le terrain et ne disposant d’aucune ressource humaine et logistique pour faire le boulot que son prédécesseur Ericsson confiait aux Maliens. C’est du moins, ce qui se confirme avec l’Appel à candidatures de cette société étrangère paru dans le quotidien national, L’Essor, N° 1820 en date du 27 février 2018, pour recrutement futur. En décidant d’opter pour un nouveau partenaire pour l’entretien de son réseau de communication, il faut croire que le bénéficiaire (Huawai Mali) est en train de commettre une grave erreur en remplaçant les sociétés nationales par une société égyptienne, selon des sources concordantes. Par cet acte, d’aucuns estiment qu’Orange-Mali a voulu peut-être bien faire. Mais en réalité, c’est tout le contraire qui est sur le point de se produire, selon plusieurs spécialistes du secteur.
Faut-il rappeler que le but de ce projet ANO au départ avait pour objectif de créer beaucoup d’emplois par la promotion des entreprises nationales.
Le réseau de télécommunication de la société Orange permettant aux quelques millions d’abonnés de communiquer ou de se connecter sur internet est entretenu par une société dénommée Ericsson jusqu’au 31 mars 2018. Pour une raison ou pour une autre, Orange-Mali a décidé de confier ce travail à une société chinoise, Huawai.
Pour sceller le sort de la société Orange, en faisant fuir ses clients, Huawai semble emprunter la bonne voie. Ainsi, elle a choisi une entreprise égyptienne très peu expérimentée sur le terrain et ne disposant d’aucune ressource humaine et logistique pour faire le boulot que son prédécesseur Ericsson confiait aux Maliens.
Malgré ce constat alarment dégagé par des observateurs avisés, la direction d’Orange-Mali assiste volontiers ou impuissant à ce désastre qui se profile à l’horizon. Selon nos informations, la situation est aussi préoccupante qu’il y a lieu de craindre que la société Orange-Mali ne ferme boutique au Mali dans quelque temps. Du moins, si les entreprises de sous-traitance locales, qui entretiennent le réseau ne sont pas prises en compte par son nouveau partenaire Huawai. Cela pourrait d’ailleurs expliquer les perturbations que les clients constateront à partir du mois d’avril, sur la qualité de la communication.
Il nous revient que sentant le désastre venir, Huawai-Mali aurait demandé des comptes à la société égyptienne. Pour sauver sa face, la société égyptienne n’a rien trouvé de mieux que de se lancer dans une entreprise infructueuse : débaucher les travailleurs des sociétés maliennes travaillant actuellement sur le projet et à qui Huawai refuse le contrat d’entretien du réseau de son client Orange. Selon de bonnes sources, des responsables d’Orange commencent à douter de l’objectivité de Huawai sur le choix de la société égyptienne.
Le péril
Cette situation est très périlleuse pour Orange. À en croire nos sources, elle serait une aubaine pour les concurrentes Sotelma-Malitel et Télécel qui arrive récemment sur un marché malien très affamé.
Ces mêmes sources affirment qu’il y a toujours possibilité de sauver les meubles, pourvu qu’une bonne dose de volonté accompagne les acteurs. Ainsi, dit-on, il suffirait juste à Orange-Mali de rappeler à son partenaire Huawai que l’objectif du projet ANO est de faire la promotion des entreprises locales et la création ou la sauvegarde des emplois pour les jeunes Maliens et non le contraire.
Aussi, Orange-Mali ne dit-elle pas aller avec le dos de la cuillère avec son partenaire quant au respect des recommandations de la Cédeao et de l’Uémoa en matière d’emploi et de création d’entreprises qui sont foulées au sol, en terre malienne. Car, fait-on constater, le prédécesseur de Huawai, Ericsson travaillait avec quatre sociétés de sous-traitance, dont des Maliennes malgré la présence d’une étrangère. Comment Huawai peut-il, dans ce contexte, décider purement et simplement de faire fi des sociétés maliennes, qui dans leur collaboration avec Ericsson, ont fait leur preuve en termes de compétences et de couverture géographique du territoire national ?
Emplois menacés
Pendant que les autorités nationales s’évertuent à vouloir créer de l’emploi pour les jeunes. Orange Mali et son partenaire Huawai, de leur côté, sont sur le point d’augmenter sur le chômage au profit d’employés venus d’ailleurs. Et pour cause ? Nonobstant le fait que le marché de l’entretien du réseau leur revient de droit en leur qualité d’entreprises locales et nationales, ces dernières ne réclament pas la priorité sur le contrat. Cependant, elles revendiquent au moins qu’elles soient considérées et respectées en terre malienne.
Ces entreprises, qui emploient plus de 200 personnes sur l’ensemble du territoire national, ne demandent à compétir et à affronter celles étrangères sur le terrain afin de confronter leurs capacités et leurs expériences. Parce qu’elles pensent qu’elles n’ont aucun complexe devant les entreprises étrangères.
L’injustice ?
Acculée, l’entreprise égyptienne est en train de déployer toutes les stratégies de l’intimidation au chantage en passant par l’achat de conscience. Mais jusque-là, nous rapportent les sources, aucun employé de ces sociétés n’a accepté de quitter son entreprise pour travailler avec ces Égyptiens, qui n’ont guère de respect pour la main-d’œuvre locale. Toutefois, guidé par la gourmandise et le sens de non-partage, Huawai, dans son entêtement, serait sur le point de signer avec les Égyptiens.
Décidées plus que jamais de rentrer dans leurs droits, les entreprises locales refusent de rester les bras croisés et de se voir marcher dessus. Elles entendent utiliser tous les moyens à leur disposition pour atteindre leur objectif. D’ici là, si Orange-Mali ne prend garde, ce sont des millions de clients qu’elle perdrait à cause des futures perturbations et autres désagréments que risque de connaitre le réseau. Surtout aujourd’hui, elle va devoir faire face à une concurrence farouche avec l’arrivée d’un troisième opérateur sur le marché. Aussi, les autorités nationales vont-elles assister à une telle injustice ?
Affaire à suivre…