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Burkina: une trentaine de morts dans des attaques à Ouagadougou
Publié le samedi 3 mars 2018  |  AFP
Attaque
© AFP par AHMED OUOBA
Attaque Terroriste à Ouagadougou
Ouagadougou, 2 mars 2018, des attaques armées étaient en cours vendredi matin dans le centre de Ouagadougou.
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Ouagadougou, 2 mars 2018 (AFP) - Une trentaine de personnes ont été tuées
vendredi dans une attaque menée contre l’état-major des forces armées du
Burkina Faso à Ouagadougou où l’ambassade de France et l’institut français ont
également été visés.
Les attaques par plusieurs groupes d’hommes armés ont débuté dans la
matinée et ont visé plusieurs endroits du centre de la capitale burkinabè,
dont l’ambassade de France, l’Institut français et l’état-major des forces
armées.
Au moins 28 personnes ont été tuées dans l’attaque contre l’état-major,
selon plusieurs sources sécuritaires interrogées par l’AFP. Il y a également
au moins 85 blessés, selon des sources des services de santé de Ouagadougou.
Aucun ressortissant français n’a été tué ou blessé dans l’attaque contre
l’ambassade de France, a-t-on appris de source diplomatique française.
Le Service d’information du gouvernement burkinabè a parlé dans un
communiqué "d’attaque terroriste perpétrée (...) par des hommes lourdement
armés non identifiés".
Le gouvernement a donné un bilan provisoire de "six assaillants abattus,
sept décès côté Forces de défense et de décurité, six blessés dont deux
civils".
Il a condamné des "actes lâches et barbares" et invité "les populations à
garder le calme et à collaborer avec les forces de défense et de sécurité".
La situation est "sous contrôle" à l’ambassade de France et à l’Institut
français, avait précisé auparavant l’entourage du chef de la diplomatie,
Jean-Yves Le Drian.
Ces attaques ont un "relent terroriste très fort", a déclaré le ministre
burkinabè de l’Information Rémis Fulgance Dandjinou à la télévision d’Etat RTB.
"Quatre assaillants ont été neutralisés" à l’ambassade de France où la
"situation" était "maîtrisée", a indiqué le ministre.
A l’état-major, "il y a eu une attaque à l’explosif qui a détruit un pan"
du bâtiment. L’explosion a causé "un certain nombre de blessés parmi les
gendarmes et militaires en faction", a ajouté Rémis Fulgance Dandjinou.
"Deux assaillants ont été neutralisés" par la suite, mais il n’y a "pas de
victime civile à ce stade", a-t-il précisé.

- Militaires français -

Il a indiqué que des militaires français sont intervenus contre les
assaillants en "collaboration" avec les forces de sécurité burkinabè. Il n’a
pas précisé s’il s’agissait des Français chargés de la sécurité de l’ambassade
ou de soldats des forces spéciales françaises basées à l’aéroport de
Ouagadougou.
"Les forces françaises au Burkina sont intervenues en soutien à l’action de
l’armée burkinabé, elles n’ont pas pris part directement à l’action", a
affirmé à l’AFP le porte-parole de l’Etat-major de l’armée française, le
colonel Patrick Steiger.
Le parquet de Paris a de son côté ouvert une enquête pour tentative
d’assassinats terroriste.
Selon l’entourage du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le
Drian, "la situation" était "sous contrôle" vendredi midi à 13H (locales et
GMT) à l’ambassade de France et à l’Institut français.
Le président français Emmanuel Macron est "tenu informé en direct par ses
équipes de l’évolution de la situation" à Ouagadougou, a indiqué son entourage.
Vendredi matin devant l’ambassade de France, un correspondant de l’AFP a
entendu des échanges de tirs intenses et vu un véhicule, celui des assaillants
selon des témoins, en feu sur la chaussée.
Selon des témoins, cinq hommes armés sont sortis d’une voiture et ont
ouvert le feu sur des passants avant de se diriger vers l’ambassade de France
dans le centre de la capitale du Burkina Faso.
Selon une source à l’intérieur de l’ambassade de France, cinq hommes armés
auraient essayé de rentrer dans l’ambassade sans y parvenir. Ils ont alors
tiré sur l’ambassade.
- Fumée noire -

D’autres témoignages ont fait état d’une explosion près de l’état-major des
armées burkinabè et de l’institut français, à environ un kilomètre de cette
première attaque, toujours dans le centre de la capitale burkinabè.
Des photos postées par des habitants de la capitale sur Twitter montraient
plusieurs épaisses colonnes de fumée noire s’élevant de plusieurs bâtiments,
dont celui de l’état-major des forces armées burkinabè.
La capitale du Burkina a été ces dernières années à plusieurs reprises la
cible d’attaques jihadistes visant des cibles fréquentées par les Occidentaux.
Les attaques de groupes jihadistes contre des représentants de l’État
(gendarmeries, écoles notamment) sont régulières dans le nord du pays,
frontalier des zones instables du Mali.
Le 13 août dernier, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un
café-restaurant hallal, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue de la
capitale, faisant 19 morts et 21 blessés. L’attaque n’a pas été revendiquée.
Le 15 janvier 2016, trente personnes, dont six Canadiens et cinq Européens,
avaient été tuées lors d’un raid jihadiste contre l’hôtel le Splendid et le
restaurant Cappuccino dans le centre de Ouagadougou.
L’assaut, donné par les forces burkinabè soutenues par des militaires
français, avait duré une douzaine d’heures et l’attaque avait été revendiquée
par Al-Qaida au Maghreb islmaique (Aqmi) qui l’attribue au groupe jihadiste
Al-Mourabitoune.
Le 3 février dernier, un assaillant a été tué lors d’une embuscade tendue
par des hommes armés contre une patrouille de policiers à Déou, localité
située dans le nord du Burkina Faso, frontalière au Mali.
Le nord du Burkina Faso est le théâtre d’attaques jihadistes depuis le
premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan
officiel.
ab-de-stb/sba
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