Environ 40 % du cheptel de notre pays quitte le territoire national pendant les mois de mars à juin à la quête de zones de pâturage. Une situation qui n’inquiète guère le département en charge du secteur qui contribue à hauteur de 13% au PIB.
Pays à vocation agropastorale, le Mali n’aura son salut aujourd’hui, au-delà de son aspect rudimentaire, que dans l’essor de cette activité qui emploie plus de 70% de la population. L’ensemble des acteurs du secteur de l’élevage se dit à ce jour déçu par le désengagement du département de tutelle qui se plait dans une incompétence notoire à venir à bout de leur souffrance.
Le pastoralisme est longtemps considéré comme un levier important dans la santé de l’économie malienne. Conscientes de cette contribution non moins importante dans l’essor économique et la stabilité sociopolitique du pays, les autorités maliennes ont favorablement répondu aux sollicitations des éleveurs pour la création d’un département à eux dédié. Un ministère qui malheureusement ne sert pas les intérêts de ces derniers.
Comment un secteur aussi important dans le dessert de la veine économique du pays peut faire l’objet d’une négligence exaspérée de la part des plus hautes autorités ? Du moins, c’est la question que se posent les milliers d’éleveurs qui se voient exclus de toute considération même du département qui en a charge.
« Nous n’avons ressenti aucun impact positif de ce département ministériel sur le secteur de l’Elevage. C’est nous qui avons demandé sa création mais aucun de nos problèmes n’a été résolu. Or le secteur contribue à hauteur de 13% au PIB », a déclaré, Modibo Ba, membre de la SYNEMAB.
Au regard des besoins exprimés et non pris en compte par le département en charge, les pasteurs, éleveurs et autres acteurs de la filière bétail au Mali se voient dans l’obligation de transhumer pour trouver des zones de pâturages. Au Mali, ils n’en trouvent pas car aucune disposition n’est prise afin de trouver une alternative à cette situation de pénurie quand bien même notre pays dispose des milliers d’hectares non utilisés.
Rien à dire que le ministère de l’élevage est un département vaurien au regard de son incapacité de sauver notre élevage et de mettre nos éleveurs à l’abri du besoin. Ce dernier est multiforme et exigence une urgence dévolue. Il s’agit des champs de pâturage, de la protection du cheptel contre la prolifération et les éventuels dangers des médicaments hors normes sur le marché destinés au bétail du pays.
Les éleveurs sont obligés, dans la période dite de soudure qui va du mois de mars à juin, de transhumer avec leur cheptel parce qu’ils n’ont pas de pâturages suffisants pour venir à bout de ce besoin régulier et annuel. Les départements de l’élevage et aussi de l’environnement restent interpellés quant à la négligence de nos pâturages dont la majorité est ravagée chaque année par des feux de brousse.
A croire un des responsables de la SYNEMAB, la transhumance du cheptel malien dans certains de nos pays voisins. « Au Mali, les éleveurs n’ont pas de zones de pâturage. Nous avons fait la demande aux autorités mais rien n’a bougé. Après la saison des pluies, le peu d’herbe qu’il y a est ravagé par les feux de brousse. Entre mars et juin, les troupeaux n’ont rien à manger au Mali ».
Il faut préciser qu’environ 40% du cheptel surtout les gros bétails sortent du territoire malien pour trouver de quoi manger. Malheureusement cela reste un non-évènement pour un département qui ne soucie guère de l’avenir de l’élevage au Mali et dont la création ne semble ne rien servir pour le moment aux éleveurs.