Ne faudrait-il pas une assise nationale pour la fabrication d’un homme nouveau au Mali afin de forger une société qui a souci des valeurs morales et sociales ?
Voilà en substance l’interrogation que se fait bon nombre de maliens qui pensent que l’état actuel du pays n’est que la résultante d’un laisser-aller entretenu à tous les niveaux de la sphère sociale. La cellule sociale de base étant la famille, il faut reconnaitre que celle-ci, de plus en plus, cesse d’être une référence au Mali au regard des multiples transgressions dont elle reste victime.
Le monde est, certes, devenu un village planétaire au rythme des enjeux inhérents de la mondialisation. Le Mali semble aujourd’hui habiter par le diable de cette globalisation dont bon nombre de maliens n’exploite que les aspects négatifs de ce jumelage universel. Cette mondialité des cultures est aujourd’hui une épine aux pieds de l’honneur de nos mœurs et us et coutumes.
La pudeur est entachée dans notre pays au regard des derniers évènements qui font le buzz dans la presse et les réseaux sociaux. La dernière en date fut l’arrestation de trois journalistes du journal en ligne ‘’ Maliactu’’qui chanteraient un élu local de publication d’une vidéo obscène à caractère pornographique. Une chose qui s’est avérée fausse à l’issue du verdict qui s’est tenu au tribunal de la commune III du District de Bamako. On se croit sous d’autres cieux au su de ses nouvelles qui encrassent l’honneur de l’homme.
Sans égrener les multiples cas d’indécences des uns et des autres et d’atteintes à l’intégrité morale de X ou Y par des individus malintentionnés, on a l’impression que le malien n’est plus héritier des chères valeurs morales léguées par ses ancêtres. Ces dernières étant des modèles de vie caractérisés par le respect de l’autre et aussi la protection des mœurs.
Rappelons que ces successions d’actes ignobles en l’occurrence les cas de présumés adultères d’Etienne FakabaCissoko, du ministre Maouloud Ben Kattra, des deux fillettes qui parlent de sexualité, de viol collectif surtout et de pédophilie, des scènes de chantages et de dépravations des mœurs circulant sur les réseaux sociaux ne sont que la résultante du talon d’Achille des gardiens de nos traditions. Les griots, mabow, funew, numuw et autres hommes de caste n’ont-ils pas failli à leur mission sociale ?
Comment la méchanceté et la perversion ont-elles gagné les esprits du malien à vouloir d’une part nuire à lui-même et d’autres part les autres ? L’Etat du Mali en collaboration avec les dépositaires de nos traditions à travers une restructuration de nos valeurs cardinales et sociétales doit pouvoir venir à bout de ces dérapages qui gangrènent nos familles et partant toute la société.
Sinon on a l’impression aujourd’hui que la filouterie sociale, la fuite en avant et la perte d’identité gagnent de nombreux maliens à un moment où l’intérêt personnel prend le dessus sur le collectif. En tout état de cause, les instruments juridiques nécessaires sont dans le pays pour pénaliser les fautifs et les cadrer. Que fait le RECOTRADE pour endiguer un mal qui atteint tous et dont son engagement est significatif ?
Il faut rappeler que si des mesures idoines ne sont pas prises contre la perversion à outrance et la malhonnêteté qui ont atteint leur paroxysme par une bonne éducation culturelle, l’avenir reste menacé quant à la stabilité sociale dont notre nation a aujourd’hui besoin le plus pour s’affirmer.
Nos valeurs culturelles sont atteintes jusque dans leur racine par ces ignominies que nul n’ignore à ce jour. Senghor ne disait ne disait-il pas qu’ « au jour du donner et du recevoir, l’Afrique n’aura que sa culture à offrir aux autres » ? Que dire si cette dernière trahie et délaissée par ces conservateurs (les hommes de caste) ?