Une attaque armée contre l’ambassade de France et l’état-major des armées a eu lieu vendredi matin dans la capitale burkinabè. Plusieurs assaillants ont été neutralisés. Au moins 85 personnes ont été blessées. C’est n’est hélas pas la première fois que le pays des hommes intègres subi des attaques terroristes. Depuis 2015, le Burkina Faso a été ainsi la cible de plusieurs attaques occasionnant des centaines de victimes. Après le Mali, la gangrène terroriste menace dangereusement ce paisible pays, le Burkina Fao.
Une double attaque coordonnée a eu lieu, le vendredi matin, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. La première a visé, peu avant dix heures, l’ambassade de France. Quatre hommes armés auraient tenté de pénétrer dans les locaux de la chancellerie, sans y parvenir. Un intense échange de tirs a éclaté entre les assaillants et les gendarmes burkinabés protégeant les locaux.
En parallèle, un second raid a eu lieu à environ un kilomètre de là, près de l’Institut français Georges Mélière et l’état-major général des armées. Une violente explosion a été entendue et a détruit un pan du bâtiment. Des photos postées par des habitants de la capitale sur Twitter montraient des épaisses colonnes de fumée noire s’élevant de plusieurs bâtiments
Peu avant 14 heures, le service d’information du gouvernement burkinabé a déclaré que cet assaut visait bien l’ambassade de France et l’état-major des armées. «La situation est sous contrôle concernant les emprises diplomatiques françaises», avait alors indiqué l’entourage du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. «Les forces françaises au Burkina sont intervenues en soutien à l’action de l’armée burkinabé, elles n’ont pas pris part directement à l’action», a affirmé le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l’État-major de l’armée française,
Au moins 28 personnes ont été tuées dans cette attaque, assurent des sources sécuritaires françaises. Au moins 85 personnes ont également été blessées, selon le directeur central des services de santé de l’armée burkinabè. Aucune victime française n’est à déplorer, affirme une source diplomatique. Le gouvernement burkinabé a donné un bilan provisoire de «six assaillants abattus, sept décès côté forces de défense et de sécurité, six blessés dont deux civils». Le gouvernement du Faso a condamné cet acte « terroriste lâche et odieux »
Longtemps préservé de la violence djihadiste, le Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques terroristes régulières depuis le premier trimestre 2015. Certaines attaques ont visé des lieux fréquentés par des civils. La capitale, Ouagadougou a ainsi été ces dernières années à plusieurs reprises la cible d’attaques jihadistes visant des cibles fréquentées par les Occidentaux
En janvier 2016, le restaurant Le Cappuccino et l’hôtel Splendid avaient été la cible d’une attaque terroriste, Cette violente attaque avait fait 30 morts et 71 blessés. Et l’attaque avait été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui l’attribue au groupe jihadiste Al-Mourabitoune.
Lors de chacune de ces attaques, des militaires françaises du détachement Sabre (forces spéciales) déployé au Burkina depuis 2012 étaient intervenus pour soutenir les forces de sécurité locales.
En décembre 2016, une attaque contre un poste militaire à Nassoumbou, dans le Nord, avait fait onze morts parmi les soldats d’une unité d’intervention.
En octobre, cinq militaires étaient tombés à Intagom où 3 policiers avaient péri trois mois plus tôt.
Le 13 août 2017, une attaque a fait 19 morts. Elle visait un café-restaurant de Ouagadougou. Au moins sept Burkinabè figurent parmi les victimes. Mais aussi huit étrangers : un Français, une Canadienne, un Sénégalais, un Nigérian, un Libanais, un Turc et deux Koweïtiennes. Deux assaillants ont aussi péri. L’attaque n’a pas été revendiquée.
Les attaques de groupes jihadistes contre des représentants de l’État (gendarmeries, écoles notamment) sont régulières dans le nord du pays, frontalier du Mali.
En octobre 2017, à Soum, deux attaques terroristes contre le groupement des forces antiterroristes avaient fait 5 blessés.
.Le 3 février dernier, un assaillant a été tué lors d’une embuscade tendue par des hommes armés contre une patrouille de policiers à Déou, localité située dans le nord du Burkina Faso, frontalière au Mali.
Le nord du Burkina Faso est le théâtre d’attaques jihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel.
Aujourd’hui, il urge pour l’ensemble des pays du sahel, notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, de conjuguer leurs efforts pour faire face à cette meute de terroristes qui, en réalité, agissent en complicité avec des groupes armés, dont certains étaient hébergés à Ouagadougou, dans un passé récent.