Déployée au Mali en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies, pour stabiliser la situation dans les principales agglomérations et contribuer au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, la force onusienne se complait aujourd’hui de faire dans le social, tel un bon samaritain endimanché. Dès lors le président IBK a-t-il tort de se désoler de voir l’une des missions de l’ONU enregistrant le plus de pertes humaines donner l’impression de maintenir une introuvable paix dans un contexte de guerre larvée ?
Chaque Malien partage ce sentiment de déception d’attendre toujours de l’Onu d’accorder à son ostentatoire force déployée dans notre pays un mandat plus offensif, plus juste et plus en phase avec le contexte sécuritaire. Comme le préconisait simplement la résolution 2100 du Conseil de sécurité en aidant notre pays à :
-« stabiliser la situation dans les principales agglomérations, en particulier dans le nord du pays, et, dans ce contexte, écarter les menaces et prendre activement des dispositions afin d’empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones » ;
-« étendre et rétablir l’administration de l’État dans tout le pays » ;
-« mener la lutte antimines et à gérer les armes et munitions » ;
-« arrêter et exécuter des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants et de démantèlement des milices et des groupes d’autodéfense, conformément aux objectifs de réconciliation et compte tenu des besoins propres aux enfants démobilisés ».
Mais hélas. Au lieu de cela, chaque jour davantage, la Minusma, qui se bunkersise verse dans le folklore et l’ONU, à travers ses experts, s’évertue de faire porter à notre pays le chapeau de tous les péchés d’Israël. Dans un rapport intermédiaire rendu public ce vendredi 2 mars remis aux 15 membres du Conseil de sécurité, le Mali est décrit comme l’enfer de Dante où l’insécurité « continue à se développer et gagne de façon progressive le centre du pays ». Raison selon ce singulier rapport : les groupes armés Plateforme et CMA (Coordination du mouvement de l’Azawad) enregistrent un « déclin progressif de leur influence dans des zones qui étaient traditionnellement sous leur contrôle direct ou indirect ».
Pour ces experts onusiens, « de telles pertes de contrôle territorial, ajoutées à une fragmentation croissante des groupes armés en fonction de leurs ethnies, et en conséquence le développement de groupes armés non-signataires, représentent aujourd’hui la plus grande menace à l’application de l’accord ».
À la question : à qui la faute ? Sans les nommer explicitement, le groupe d’experts vaguement et de manière insidieuse « juge que toutes les parties sont responsables des retards actuels » à l’application de l’accord. Ne pouvant accuser directement l’État du Mali d’être responsable d’un quelconque retard dans la mise en œuvre de l’accord, les experts onusiens commis pour cette tache disent qu’à ce stade, « le processus n’est pas bloqué à un point où aucune avancée ne pourrait plus être réalisée ».
Que retenir. Sinon que l’éternel délit de faciès dont est coupable le Mali ; coupable d’attendre d’une force onusienne, passée à côté de son originel, une stabilisation de la situation sécuritaire et une implication forte dans la lutte contre le terrorisme… comme une arlésienne !