La consommation de la chicha par la couche juvénile dans les grins à Bamako est en train de prendre de l’ampleur. Les jeunes accros au cannabis en ont trouvé une forme voilée pour consommer de la drogue sans attirer des soupçons sur eux.
En effet, cette nouvelle pratique fait légion dans la capitale dans plusieurs quartiers. La plupart des jeunes qui se mettaient à l’abri des regards indiscrets pour consommer le cannabis le font désormais sans s’inquiéter à travers la chicha. Cette pipe à eau très populaire au Moyen-Orient et en Asie du Sud est de plus en plus utilisée au Mali dans les bars, les boîtes de nuit, les grins et il existe même des salons de chicha.
Des dangers pour la santé
Les utilisateurs de chicha ne sont pas conscients des dangers qu’elle représente pour leur santé. Selon les experts en santé, la chicha (narguilé) est composée de 25% de tabac mélangée avec de la mélasse et un arôme de fruits qui lui donne un côté acidulé et parfumé. Toute chose qui trompe les fumeurs et qui leur fait croire que cette agréable sensation ne peut pas être provoquée par des produits toxiques. Alors que les risques sur la santé comme l’augmentation des cancers, des bronchites chroniques ou des problèmes cardiovasculaires ont été mis en évidence par les professionnels de la santé.
Des études ont aussi révélé que l’augmentation du monoxyde de carbone expiré à la fin d’une chicha équivaut à celle observée lors de la consommation de 2 paquets de cigarettes. Aussi, un millilitre de fumée de chicha contient plus d’un million de microparticules selon les professionnels.
Pour les experts de la santé, fumer un joint est 3 à 7 fois plus toxique qu’une cigarette. Selon des études récentes, le cannabis dégage 4 fois plus de goudrons et près de dix fois plus de dioxyde de carbone que la cigarette. Il s’avère donc que la fumée de cannabis est plus cancérogène que celle du tabac. Et fumer trois joints est aussi dangereux pour les poumons que fumer 20 cigarettes.
Selon Kissima Tounkara, un jeune commerçant et ancien consommateur, c’est par curiosité qu’il a commencé à fumer la chicha et il est devenu accroc à cause des goûts de la mangue, des bananes, de la fraise et de la pomme qu’il aspirait. Ainsi dit-il, il pouvait rester au grin de 21 heures jusqu’à 1 heure du matin en train de fumer la chicha.
D’après lui, de nos jours, en lieu et place des produits de la chicha, les jeunes utilisent le cannabis et en bas du vase à eau, ils mettent de l’alcool au lieu de l’eau. A en croire Kissima Tounkara, certains de ses amis ont opté pour cette nouvelle méthode qui consiste à consommer de la drogue et de l’alcool à travers la chicha. Car ne pouvant pas fumer du cannabis directement sans être suspecté par leurs parents.
Il est donc temps que les autorités policières surtout la brigade des stupéfiants s’intéresse à ce phénomène qui continue à prendre de l’ampleur chez les jeunes de la capitale.