Le vendredi dernier à la Maison de la presse l’Amnesty International a lancé son rapport annuel 2017-2018 pour faire un état des lieux de la situation des violations des droits de l’homme commises dans les régions du Nord, du Centre et dans le district de Bamako. Le bilan est macabre : 155 attaques et plus de 30 tuées parmi les forces de sécurité maliennes et étrangères. L’information a été donnée par la Directrice exécutive d’Amnesty International au Mali, Mme Ramata Guissé.
Par rapport aux exactions perpétrées, la directrice a fait observer d’abord que les attaques se sont multipliées dans les régions de Mopti et de Ségou par les groupes armés, avant de se pencher sur l’intensification du recrutement local ayant aggravé les tensions entre différentes ethnies.
Le tableau est tout à fait peint en noir à la lecture du rapport fait par Madame la Directrice de Amnesty international.
Notamment en février, des inconnus ont attaqué des Peulhs, faisant 20 morts et 18 blessés. Ces violences ont été commises suite à l’homicide d’un célèbre opposant d’influence extrémiste dans la région de Ségou, a-t-elle indiqué.
Elle a dit que 155 attaques ont lieu contre les forces de maintien de la paix, les forces de sécurité maliennes et les militaires Français de l’opération Barkhane. Des chiffres fournis par la MINUSMA entre janvier et septembre 2017.C est écrit dans le rapport.
En juin, une attaque à l’hôtel Kangaba de Bamako a fait cinq morts et 10 blessés. Et à Mopti, Plus de 30 personnes travaillant pour la MINUSMA, des civiles et des contractuels ont été tuées par des groupe armés.
Et la plupart de ses attaques ont été revendiquées par le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, signale au passage Madame la Directrice
Elle a aussi déclaré qu’au mois de novembre dernier qu’il eut un cas de violation de liberté d’expression sur la personne de Mohamed Youssouf Bathily (dit Ras Bath).Il avait été accusé pour incitation à la désobéissance des troupes. Sans oublier la tentative d’assassinat d’un chroniqueur du nom de Madou Kanté.
Pour la détention, elle a signalé que les prisons demeurent surpeuplées et les conditions sont mauvaises à cause de l’exigüité de la maison centrale de d’arrêt de Bamako, d’une capacité de 400 détenus, en 1 947, dont 581 avaient été déclarés coupables et 1 366 étaient dans l’attente de leur procès.
Par rapport à l’impunité, elle dira que les efforts de lutte contre l’impunité ont perdu de leur vigueur car beaucoup de crime commis n’ont pas eu effet, notamment le procès du général Amadou Haya Sanogo et ces compagnons pour l’enlèvement et le meurtre de 21 militaires (bérets rouges), commis en avril 2012, n’a toujours pas été ajourné en décembre 2016.
Quant au droit à l’éducation, elle a martelé que la crise de 2012 a porté un coup dur aux droits économiques sociaux et culturels des populations des zones de conflit. Car le droit de l’éducation en a payé le lourd tribut avec plus de 150 000 enfants privés du droit à l’éducation et plus de 500 écoles fermées par les djihadistes.
Pour conclure, elle a invité l’ensemble des organisations d’intervenir pour que justice soit rendue.