Après une accusation d’un agent de l’APCAM sur le prix très élevé de l’aliment bétail, la Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment de bétail du Mali a organisé, jeudi dernier, un point de presse pour donner les raisons de la cherté de ce produit. C’était à la Direction nationale de l’industrie, sous la houlette de Fanta Mady KEITA, le président de ladite Fédération. Le point de presse avait pour objectif de démentir les accusations portées à leur encontre de vouloir vendre l’aliment bétail à un prix exorbitant hors de portée des éleveurs nationaux.
D’entrée de jeu, M. KEITA a démenti les accusations de l’agent de l’APCAM qui affirmait, à la faveur d’une conférence de presse, qu’une tonne de l’aliment bétail était vendue à 180.000 FCFA par leur Fédération. « Cette allégation est juste un mensonge dans le but de ternir notre image. Il n’y a aucune huilerie de notre fédération qui a vendu une tonne de l’aliment bétail à 180.000 FCFA. Nous sommes 76 huileries regroupées au sein de la FENAPHAB qui a vendu l’aliment bétail au prix de 120.000 FCFA. Donc qu’il ne traîne pas notre fédération dans la boue. Nous sommes des Maliens, nous ne voulons que le bien de nos éleveurs », a-t-il clamé.
Enfonçant le clou, M. DIABATE, le Secrétaire général de la Fédération, a accusé la CMDT de multiplier le prix de la graine de coton par 10. Selon lui, les huileries ne peuvent pas acheter la matière première à des prix exorbitants et vendre l’aliment bétail en dessous du prix de vente actuel. « En 2005, la graine était achetée à 12.5000 F CFA la tonne. En 2018, cette même tonne de la même matière nous est vendue à 108.560 FCFA. Et comment voulez-vous que nous le vendions à un prix inférieur à 100.000 FCFA? S’ils veulent que les éleveurs achètent à l’aise, qu’ils nous mettent aussi à l’aise », a-t-il conseillé. Selon M. DIABATE, au prix cher de la graine s’ajoutent les frais de production ; notamment la ressource humaine, le coût de l’électricité qui est très cher. « Le coût de l’électricité nous revient très cher. Dans tous les autres pays de la sous-région, il y a des prix pour les promoteurs d’industrie. La Fédération en a parlé en vain. A chaque fois cette demande tombe dans de sourdes oreilles », a-t-il déploré.
Une autre difficulté à laquelle la FENAPHAB est confrontée, poursuit M. DIABATE, est le manque de la graine de coton au Mali. « La CMDT partage entre 80 huileries du Mali seulement 300.000 tonnes. Nous qui sommes dans la FENAPHAB avons besoin de 1.000.000 de tonnes. Donc il faut aller chercher ailleurs pour combler ce vide. Pour acheminer une tonne de graine coton jusque dans les usines, le coût nous revient à 145.000 FCFA. S‘il faut calculer tout cela et fixer le prix de l’aliment bétail, ce ne sera pas facile », a-t-il dit. Et le président de la Fédération de demander à l’État de diminuer la TVA pour leur permettre de vendre l’aliment bétail.
Signalons que l’aliment bétail sera vendu cette année à 120.000 FCFA la tonne, contre 115.000 FCFA l’année dernière. Cette différence de prix s’explique par le fait que l’État avait octroyé une exonération aux huileries de la Fédération. Ce qui n’est pas le cas cette année.