Pour sécuriser davantage les populations et leurs biens, le gouverneur de la Région de Gao, le colonel-major Sidiki Samaké, a instauré, vendredi dernier, un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin durant une semaine. Il est également interdit aux groupes armés de circuler avec des armes sur des motos ou à bord des véhicules.
Excepté les forces de sécurité et de défense maliennes, les éléments du Mécanisme d’opération et de coordination (MOC) et les forces étrangères (Barkhane et MINUSMA).
L’annonce a été faite au cours d’une réunion de sortie de crise tenue vendredi dans la salle de conférence du gouvernorat en présence des représentants de toutes les communautés. Le 1er adjoint au maire de la commune urbaine de Gao, Mohamed Ben Maouloud, dira qu’« aucune communauté ne peut se rendre justice et demander à l’Etat de faire son travail». A l’endroit des communautés, Mohamed Ben Maouloud a tenu à préciser qu’elles sont liées, soit par le lien du mariage, soit par le seul fait que leurs enfants fréquentent les mêmes écoles.
Le représentant des autorités intérimaires, Mohamed Ould Idriss, a souhaité que toutes les communautés de la Région accordent un minimum de respect à l’Etat. De son côté, le préfet de Gao, Abdoulaye Coulibaly, a rappelé que notre pays aspire aujourd’hui à la paix et à la réconciliation. Le conseiller consultatif auprès des autorités intérimaires, Sidi Mohamed Kounta dit Dao, a souligné que toutes les communautés demandent la protection des personnes et de leurs biens. Il a aussi salué la décision d’interdiction de port d’arme par des mouvements armés et de circulation des véhicules non immatriculés dans la série nationale et l’instauration du couvre-feu. La responsable de la Plate forme des femmes leaders de la ville de Gao, Mme Touré Coumba Hachimi a expliqué que « la femme souffre parce que ces enfants qui manifestent dans la rue appartiennent aux femmes et nous soutenons nos enfants en toute circonstance. Mais en tant que maman aussi, nous demandons l’apaisement et que l’Etat fasse son travail ». Quant au porte-parole de la jeunesse de Gao, Sidi Oumar Cissé, il a salué les acteurs qui ont contribué à l’apaisement en précisant qu’il n’y a aucun conflit entre les communautés de la Région de Gao. Mais, c’est plutôt un problème entre des bandits armés que l’Etat doit arrêter et traduire devant la justice. Les commerçants arabes font la fierté de l’économie de la Région de Gao, a-t-il concédé. Le chef Songhoy, Moussa Souma Maïga, a, lui aussi, approuvé les mesures de sécurité prises par le gouverneur. Le directeur de cabinet du gouverneur de Gao, Boubacar Bagayoko, a renouvelé ses condoléances les plus attristées aux familles victimes. Il a adressé ses remerciements à l’ensemble des autorités et des notabilités de Gao qui ont participé à l’apaisement de la situation. Il faut rappeler que quand les événements sont survenus dans la Région, le gouverneur Sidiki Samaké était en mission à Bamako. Il a écourté sa mission pour rejoindre sa circonscription. Aussitôt descendu de l’avion, il est venu à la réunion de sortie de crise.
Prenant la parole, le chef de l’sexécutif régional dira qu’il a écourté sa mission pour venir écouter l’ensemble des communautés de la Région afin de trouver des solutions de sortie de crise définitive. «Ce problème crucial n’a pas de raison d’être parce que nous sommes en train d’écrire de nouvelles pages d’entente, de cohésion, de fraternité entre toutes les communautés de la Région. Il pouvait être géré sans qu’il y ait mort d’hommes. Mais à mon entendement, les uns et les autres se sont rendus justice. Ce qui n’est pas normal quand on est dans un Etat de droit», a indiqué le gouverneur.