MONTREAL - Un des deux Canadiens impliqués dans l'attaque et la prise d'otages sur le site gazier d'In Anemas, en Algérie en janvier, avait travaillé dans l'usine un an auparavant, a affirmé vendredi la chaîne de télévision publique canadienne CBC.
La présence des deux Canadiens, Ali Medlej, âgé d'environ 24 ans, et Xristos Katsiroubas, 22 ans, parmi les membres du commando islamiste avait été révélée par Alger dès le dénouement sanglant ayant fait 67 morts, 38 otages et 29 assaillants.
A l'instar d'autres membres du commando, Medlej a travaillé sur le site gazier au début 2012, a indiqué la CBC, citant des sources canadiennes. Les deux Canadiens se seraient fait sauter dans l'explosion d'une bombe qui avait tué les derniers otages en vie, lors de l'assaut final des forces algériennes.
Les deux jeunes de London, en Ontario, qui ont fréquenté le même lycée, sont partis au Maroc en 2011 en compagnie d'un autre de leurs camarades de classe, Aaron Yoon. Ils ont ensuite gagné la Mauritanie, où ce dernier est actuellement détenu depuis décembre 2011.
Medlej avait lui aussi été détenu en Mauritanie à l'automne 2011, où les autorités le soupçonnaient de vouloir préparer un attentat, selon la CBC. Il avait été interrogé mais finalement relâché après 40 jours sans qu'aucune accusation ne soit retenue contre lui.
Citant des sources pénitentiaires à Nouakchott, la CBC a précisé que dès sa sortie de prison, au début 2012, Medlej s'était rendu en Algérie où il a été embauché dans l'usine d'In Anemas.
A l'automne 2012, il s'est retrouvé dans un camp d'entraînement de jihadistes dans le nord du Mali, où il a participé à l'élaboration des plans de l'attaque, selon la CBC. Il semble ensuite avoir agi comme éclaireur pour le commando.
Issu d'une famille catholique d'origine coréenne, Yoon, qui s'est converti
à l'islam -- tout comme Katsiroubas, qui avait été élevé dans une famille
grecque orthodoxe -- a été condamné à deux ans de prison en Mauritanie avant
l'attaque, pour ses liens présumés avec un groupe terroriste.
Les procureurs mauritaniens, qui ignoraient à l'époque ses liens avec Medlej et Katsiroubas, souhaiteraient maintenant le juger à nouveau, jugeant sa peine trop légère.