Nos compatriotes arabes étaient réunis depuis dimanche en congrès dans une localité mauritanienne (voir l’Essor d’hier).
Selon les organisateurs, ce congrès visait à élaborer « une stratégie conduisant à une sortie de crise équitable et définitive » dans le nord du pays, occupé depuis plus de deux mois par divers groupes armés, incluant les indépendantistes touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les islamistes d’Ançar Dine et leurs alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le forum a regroupé des chefs de tribus locales et des hommes politiques de l’intérieur et de la diaspora malienne, originaires de la Région de Tombouctou. En annonçant le congrès, la commission d’organisation à travers un communiqué indiquait que « la situation d’occupation et de fait accompli dans le nord du Mali est injuste et inadmissible ».
« La déclaration d’indépendance de l’Azawad » s’est faite « sans concertation préalable avec les autres communautés » de ces zones, incluant les Arabes, les Songhoïs, et les Peulhs, notent les organisateurs du congrès dans le communiqué. Mais selon nos confrères de l’Agence France Presse, des désaccords sont apparus au cours de la rencontre sur l’idée d’un Mali laïc et unifié. Les opposants à cette idée se sont retirés hier des travaux. Les indépendantistes, minoritaires, « ont surpris tout le monde en annonçant leur retrait du congrès après un accord qui a pourtant pris en compte leur volonté de mettre en place une branche armée parmi les Arabes en cas de guerre », a expliqué Ahmed Elkori, responsable de la communication du congrès. Celui-ci a précisé que les Arabes en faveur d’un Mali laïc et unifié, représentent 95% des participants à ce congrès qui devait prendre fin hier soir dans la localité mauritanienne de Nbeikett Lehouache. La branche armée « devait être mise en veille et maintenue en vie pour parer à toute éventualité, mais le projet est mort avec le retrait des représentants du FNLA (Front national de libération de l’Azawad), conduit par Sid’Brahim Ould Sidatt », a expliqué Ahmed Elkori. Composé quasi-exclusivement d’Arabes, le FNLA qui a annoncé sa création le 8 avril, se présentant comme un mouvement laïc, ni sécessionniste ni islamiste. En annonçant son retrait du congrès, le chef de la délégation du FNLA, Sid’Brahim Ould Sidatt, a déclaré selon ses propos rapportés par Ahmed Elkori : « nous allons en guerre pour la libération de Tombouctou et l’indépendance de notre territoire. Ceux qui veulent nous suivre sont les bienvenus ». Ahmed Elkori a précisé que les partisans d’un Mali indivisible poursuivaient le congrès en présence notamment de délégations officielles du Mali, de la Mauritanie et de l’Algérie. Il est prévu la création de trois commissions, dont une chargée de la sécurité et dirigée par le colonel-major Mohamed Abdarrahmane Ould Meydou, un des officiers qui étaient en première ligne contre le MNLA et Ançar-Dine, avant la chute des grandes villes du nord.
