La situation sécuritaire dans notre pays, le processus électoral au Mali, l’état du parti SADI et la problématique des alliances politiques étaient les sujets au centre d’une conférence de presse animée, le mercredi 7 mars 2018, par Dr. Oumar Mariko, président du parti SADI à son siège.
Il s’agissait, pour lui, à travers cette conférence de faire sortir les préoccupations du parti SADI sur ces questions susmentionnées jugées importantes et même cruciales pour l’avenir de notre pays dont l’armée se trouve, actuellement, dans une situation extrêmement difficile par le langage politique qui stigmatise les populations faisant des touareg des rebelles, des peulh des djihadistes, et des arabes des narco trafiquants. « Les dérives actuelles de l’armée incombent au régime d’IBK qui prépare son coup d’Etat institutionnel. » a-t-il dit.
Parlant de la situation sécuritaire, le conférencier, Dr. Oumar Mariko a rappelé que le Premier Ministre, en visite dans la région de Ségou, le week-end dernier, disait : « Dans le centre du Mali, les terroristes ont profité de notre inaction ». Il s’agit, selon lui, d’un aveu important car la gouvernance d’IBK se caractérise par : « le laisser pourrir, l’entretien de la confusion et la répression aveugle. Cette stratégie est mise en œuvre sur l’ensemble de notre pays, elle est simplement modulée en fonction des situations. », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que cette situation a provoqué dans le centre du Mali, depuis fin 2014 début 2015, les signaux inquiétants (attaque de Nampala en janvier 2015) les Djihadistes étaient signalés un peu partout dans le Mema, Farimaké, le Kariri, le Nampalari, le Macina , le Hairé, le Kounari et le pays Dogon.
A l’en croire, la réponse des gouvernants a été l’incitation à l’émergence de milices ethniques : milice bambara dans le Kaerri dans le Kiguere, milice Dogon dans le pays dogon etc. « Les gouvernants, en procédant de la sorte, sous-traitent la sécurité des personnes à des groupes armés et attisent les conflits entre les communautés. Le pourrissement de cette situation a abouti à la stigmatisation d’une ethnie, dans ce cas-ci. Les peuhls, comme étant l’ennemi du reste du pays.
Les discours semi-officiels faisant de chaque peulh un djihadiste en puissance sont ressassés dans la haute sphère de l’Etat. L’armée qui a été envoyée en masse dans le centre du pays pour rétablir la sécurité et assurer le retour de l’administration, n’a reçu aucune consigne formelle désignant l’ennemi. », a-t-il affirmé.
Et de signaler qu’il est de la responsabilité des tenants des pouvoirs politiques d’identifier et de désigner clairement l’ennemi que l’armée doit combattre. « Faute d’un ennemi clairement désigné, harcelée de toute part sans commandement clairvoyant et efficace, nourrie des préjugés savamment distillés par les tenants des pouvoirs , l’armée est livrée à elle-même et doit juger de qui est l’ennemi et de qui ne l’est pas avec tout ce que cela entraine comme amalgames et maladresses. », a expliqué le président du parti SADI, Dr. Oumar Mariko.
Pour lui, il s’agit d’une situation qui n’est malheureusement que le couronnement de la gouvernance de ceux qui n’ont jamais rien assumé : « Le pouvoir actuel, en créant une telle confusion, espère faire du centre et du nord du Mali, des zones inaccessibles aux hommes politiques et aux citoyens ordinaires ; ce qui laisse au pouvoir les mains libres pour les manipulations, tripatouillages et malversations électorales. ».
Les élections des conseillers régionaux et de cercle escamotées
Concernant le processus électoral et les préparatifs des élections à venir, il dira que le parti SADI, à l’opposition, avait posé un certain nombres de préoccupations dont un audit indépendant du fichier électoral compte tenu du niveau anormalement élevé du nombre des électeurs comparé au nombre de la population ; un audit du stock des Cartes NINA déjà imprimées non retirées par les titulaires ; la mise à la disposition des Cartes NINA de toutes les personnes ayant fait l’enrôlement au RAVEC. « Il s’agit là des conditions minimales à satisfaire pour garantir des élections libres et acceptables.
A l’extérieur du Mali, il y a une forte concentration de nos compatriotes dans des pays comme la RCI, la Guinée Equatoriale, le Congo Kinshasa, le Congo Brazzaville, l’Espagne, la France, l’Italie et les USA, qui n’arrivent pas à obtenir leurs cartes NINA. A Bamako, ce sont des files indiennes quotidiennes à ne pas en finir pour l’obtention des cartes NINA. Les élections des conseillers de cercle et des conseillers régionaux sont escamotées alors qu’à partir du 17 avril, il n’y aura plus ni conseillers de cercle ni conseillers de région. Et le régime n’en donne aucune explication. Le coup d’Etat constitutionnel du régime est en marche. », a-t-il déclaré.
Une plateforme politique plutôt qu’un positionnement personnel
Parlant de l’état du parti SADI et les problématiques des alliances politiques, le premier responsable du parti SADI, Dr. Oumar Mariko a indiqué que sa formation politique est en train d’affiner sa structuration par la mise en place des sections et des coordinations au Mali et dans la diaspora malienne à l’étranger. « Notre parti est en contact avec des partis, des associations et des personnalités politiques pour élaborer une plateforme politique traduisant les aspirations de notre peuple et prenant en charge la défense des intérêts des travailleurs du Mali. Pour le parti SADI, un accord politique pour une alliance électorale doit se fonder sur une telle plateforme politique et non sur un quelconque positionnent personnel. », a-t-il soutenu.
Et de poursuivre que l’armée n’est rien d’autre que l’expression répressive du type d’Etat en place : « dans ce sens, le régime d’IBK transforme progressivement notre armée en force de répression du peuple. Les dérives actuelles de l’armée incombent au régime d’IBK qui prépare son coup d’Etat institutionnel. Pour le Parti SADI, l’armée malienne ne doit être rien d’autre que le creuset de l’unité nationale et la garante de notre souveraineté. A ce titre, l’armée a pour mission de protéger le peuple malien dans toutes ses composantes ethniques. », a-t-il conclu.