Le neveu de Bouya Bah lui a succédé à la tête de la célèbre librairie du centre de Bamako, la tâche est ardue, mais la passion des livres reste au rendez-vous. Il s'est confié au Point Afrique.
On le trouve attablé comme l'était feu son oncle, tout au fond de la librairie située au cœur du Hall du Grand Hôtel Azalaï, à Bamako. « Tu trouveras chez Bah… » Depuis trente ans, tout Bamakois, résident ou de passage, en quête d'un livre et qui a les moyens de se l'offrir se rend à la librairie Bah. Il existe deux enseignes à ce nom dans la capitale du Mali, l'une à la Bibliothèque nationale, tenue par son parent Amadou Bah, et l'autre, l'historique, au Grand Hôtel, où nous accueille Mamadou Bah, non loin du célèbre Grand Marché de Bamako. « Le métier de libraire est dans la famille », confie celui qui a succédé à son oncle Bouya Bah, légendaire figure de la capitale malienne, qui commença comme vendeur à la Librairie populaire du Mali en 1972, avant de devenir le gérant de la succursale de ladite librairie au Grand Hôtel. Quand, en 1988, l'enseigne disparaît, Bouya Bah n'entend pas pour autant en finir avec ce métier de libraire. Avec le soutien de l'État du Mali et l'aide de sa famille, le passionné ouvre deux ans plus tard sa propre librairie, à son patronyme.
L'actualité politique et le développement personnel : deux thématiques qui passionnent
Disparu en 2015, il avait trouvé en son neveu Mamadou un successeur tout acquis à la cause d'un métier difficile à pratiquer dans un pays où la lecture reste une activité marginale, et où les livres n'arrivent que par avion… Quant aux touristes de passage, ils se font rares depuis la crise, ce qui oblige le libraire à inventer de nouvelles stratégies de marketing pour attirer le chaland !
« L'actualité politique et le développement personnel », dit-il, voici les deux thématiques qui ont actuellement le vent en poupe. Au rayon littérature, on trouve aussi bien Houellebecq (Soumission) que les auteurs maliens d'hier et d'aujourd'hui, et qui pour certains sont passés par ces lieux, Youssouf Tata Cissé ou Moussa Konaté et pour d'autres sont mis à l'honneur par la Rentrée littéraire du Mali 2018.
« Il y a de plus en plus de Maliens qui écrivent, remarque Mamadou Bah et aussi beaucoup de jeunes qui veulent lire et me demandent conseil, parce qu'ils comprennent l'importance de la lecture. » D'ailleurs, voici les clients le réclament...... suite de l'article sur Le Point