N’DJAMENA - Les premiers soldats tchadiens de retour du
Mali ont été accueillis en héros lundi à N’Djamena au cours d’une cérémonie en leur honneur place de de la Nation, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Retour triomphal au pays, ils nous reviennent les héros, gloire à nos
martyrs tombés sur le champ d’honneur, FATIM (Forces armées tchadiennes en intervention au Mali) fierté de l’Afrique", pouvait-on lire sur les banderoles placées tout le long du trajet empruntés par les soldats.
Sous les applaudissements et les acclamations de plusieurs milliers de
personnes, quelque 700 soldats et 400 véhicules blindés ont défilé dans la capitale, le Tchad ayant entamé un retrait progressif de ses 2.000 soldats engagés au Mali.
Pour célébrer le retour de ce premier contingent, le président Idriss Déby Itno a décrété la journée de lundi "chômée, fériée et payée".
"Le peuple tchadien vous rend hommage (...) Les valeurs de paix et de
démocratie que vous incarnez et défendez ont triomphé sur l’obscurantisme", a déclaré le président, annonçant que "cette journée (le 13 mai) serait désormais consacrée journée de recueillement et de reconnaissance" en mémoire des martyrs.
"Les FATIM ont permis au Mali de retrouver sa souveraineté et son intégrité territoriale, ils ont donné au Mali les raisons d’espérer, les Maliens pourront désormais préparer les élections libres et démocratiques", a-t-il ajouté.
Revenant sur les combats menés dans le nord-Mali, M. Déby a poursuivi: "l’offensive que vous avez lancé ce 21 février contre les jihadistes dans les massifs des Ifoghas (...) a permis à toute la communauté internationale, à l’Afrique et au Mali de faire l’économie de temps". "S’il n’y avait pas eu cette offensive, la guerre aurait durer au moins six mois" de plus, a-t-il affirmé.
Le Tchad, qui avait déployé plus de 2.000 hommes au Mali, a combattu en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif des Ifoghas, où étaient retranchés les groupes jihadistes.
"Votre engagement a été historique et l’Afrique retiendra que vous avez payé un lourd tribut pour y parvenir", a dit le président Déby.
Le bilan des opérations au Mali - qui était de 36 soldats tchadiens tués et 74 blessés - a été revu à la hausse lundi. "Nous avons perdu 38 de nos soldats, avons enregistré 84 blessés, avons tué une centaine de jihadistes dont deux de leurs leaders Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeïd", a affirmé le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense nationale, Mbainando Tatola.
Le Tchad avait assuré dès le début du mois de mars que ses militaires engagés au Mali avaient tué les jihadistes Abou Zeïd, haut responsable d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Mokhtar Belmokhtar, chef d’une branche dissidente d’Aqmi.
La France avait confirmé la mort d’Abou Zeïd mais pas celle de Mokhtar Belmokhtar - dit le "Borgne" - à l’origine de l’attaque du site gazier d’In Amenas en Algérie fin janvier.
Idriss Déby a cependant réaffirmé à la mi-avril détenir des "preuves" de la mort" de Belmokhtar, en assurant qu’il s’était "fait exploser après la mort d’Abou Zeïd".
Dimanche, le président malien de transition Dioncounda Traoré s’était rendu spécialement à Massakory (140 km au nord-ouest de N’Djamena) pour aller à la rencontre des soldats tchadiens de retour du Mali. Il avait alors décoré le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils du président tchadien et commandant adjoint des forces armées tchadiennes en intervention au Mali (FATIM).
"Ceux qui sont tombés sont des héros. Ils sont les martyrs du Mali, du Tchad et de l’Afrique toute entière", avait dit Dioncounda Traoré, reparti dimanche au Mali.
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Ndjamena: Le Président de la république par intérim a rendu hommage aux soldats tchadiens de retour du Nord Mali Publié le: 12/5/2013 |