Les résultats de l’expertise de la clinique Mérieux sont tombés. Ajourné pour attendre la conclusion de l’expertise des ADN des sujets dont certains responsables du CNDRE avec à leur tête le Général Amadou Aya Sanogo sont soupçonnés d’avoir assassiné, le procès de la junte de Kati va-t-il être annulé au nom de la réconciliation qui prévaut entre maliens aujourd’hui ?
En substance, voici la question que se posent aujourd’hui bon nombre de maliens qui sont soucieux de la cohésion sociale pour le retour de la paix et de la réconciliation qui sont des valeurs lointaines sur lesquelles repose notre société. Emprisonnés depuis bientôt quatre années, Amadou Aya et compagnons sont soupçonnés d’assassinats et ou de complicité d’assassinats de 21 militaires, tous des bérets rouges.
Un premier procès sur cette affaire a dû être ajourné pour compléments d’information à la demande de la défense pour une expertise indépendante afin d’identifier et de confirmer les corps des militaires tués dont leurs clients sont soupçonnés d’avoir tué. Ce travail d’expertise a été confié à la clinique Mérieux qui a été jugée compétente en la matière. Les résultats de cet examen sont tombés après une année de travail clinique.
Les yeux et tous les esprits sont rivés vers la tenue imminente du procès. Le Mali vit une période où tout semble rouge en termes de quiétude, de sécurité et de tension sociale surtout à quelques encablures des élections présidentielles qui doivent se tenir en fin juillet. Afin que la cohésion sociale dont les maliens ont hâte de retrouver aujourd’hui, beaucoup de paramètres au nom de celle-ci doivent être observés. Tout comme la paix intérieure est gage de prospérité et de paix.
L’aspiration la plus profonde de tous les maliens est aujourd’hui la paix dans le cœur et l’esprit de tous. Certes la réconciliation ne signifie en aucune manière injustice ou impunité mais le pardon serait un sens élevé de courage de la part de tout un chacun. Que de griefs ont été commis de part et d’autres ! Au regard seulement de la crise sécuritaire qui perdure, seules la clémence et l’indulgence peuvent faire sortir notre pays de l’ornière et de l’impasse surtout que beaucoup d’efforts seraient en train d’être fournis dans ce sens.
Le constat était palpable de voir la gaité et l’allégresse que le retour de l’ancien Président ATT a suscité dans le cœur de la plupart des maliens. Pourtant ce dernier a été contraint à la démission pour des manquements de devoirs à lui reprochés. Ce qui démontre à plus d’un titre que le malien a le sens du pardon et se résout à se jeter sur la cohésion sociale à chaque fois que cette occasion lui est offerte.
Il revient aux plus hautes autorités en l’occurrence le Président de la République Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta en tant Chef de la famille Mali de revenir à cette charge en comprenant que l’union sacrée autour du plat commun à toujours apporté le bon appétit à tous les membres de la famille. Certaines indiscrétions font déjà état de ce sens élevé de la congrégation où tous les maliens parleront ce même langage.
Le droit doit être dit mais les valeurs caractérielles sociétales et intrinsèques de tout un chacun doit prévaloir. Une manière de pérenniser ce qui nous uniten affirmant les valeurs sociales qui ont toujours boosté le Mali au-devant de civilisations mondiales en termes d’unité, de grandeur et de foi en soi. Le système social qui régit la société malienne, le mariage exogamique, contraint chaque malien à la retenue.
En tout cas, la tournure que prennent les choses fait croire que cette alternative sera révisée et mise en pratique pour le salut commun et aussi l’honneur des soldats, qu’ils soient bérets rouges ou verts. Aussi la mémoire de tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille ou en service de l’Etat sera-t-elle saluée afin leur sacrifice soit valorisée. Les autorités maliennes s’y attèlent activement.
Une autre question est de savoir quand et où aura lieu le prochain procès du Gal Sanogo et ses compagnons poursuivis ? Le peuple reste en tout état de cause souverain et la décision de ceux à qui il a affecté sa confiance (magistrats et pouvoirs politico-administratifs) doit être prise en compte. Un Mali de paix et d’union sacrée doit demeurer.