La présidentielle approche à grands pas. Les états-majors des partis politiques fourbissent leurs armes afin de conquérir le pouvoir. Alors que la tendance généralisée est une pré-campagne prématurée de la part de ceux que l’on considère comme des poids lourds de la vie politique malienne, d’autres se contentent de déclarer leur candidature, et attendent le moment venu pour se lancer dans l’arène. C’est le cas de Kalfa Sanogo, actuel maire de la commune urbaine de Sikasso. Pour lui, le moment est venu d’apporter sa pierre à l’édification de l’œuvre national. Et ce, à la demande des ressortissants de sa région.
Beaucoup voient en lui un dirigeant nouveau, d’une autre étoffe. A l’annonce de sa candidature, un vent glacial souffla sur la scène politique malienne. Et il y a de quoi ! Kalfa Sanogo est le maire d’une région ultra puissante du Mali. D’abord sur le plan politique, car elle représente le premier vivier électoral du pays avec 30% de l’électorat. Mais aussi, sur le plan économique, puisque la région mobilise à elle seule 40% du PIB national. Sikasso concentre également 70% de la production cotonnière nationale.
La Compagnie du Développement du Textile (CMDT), que Sanogo a présidé de 2013 à 2015, y dispose de trois succursales sur un total de six. Autre fait en faveur de Kalfa, c’est sa lignée maraboutique. Il est issu d’une famille noble très respectée dans la région de Sikasso et jouit d’une grande légitimité pour représenter la région. Autant de facteurs qui plaident en faveur de celui qui veut être le porte-étendard de l’Adéma à la prochaine présidentielle.
Il ne faut pas non plus occulter ce sentiment de délaissement, de plus en plus grand, chez les Sikassois. En effet, ces derniers sont lassés de toujours servir les autres, lors des présidentielles, sans réellement jouir des retombées économiques qu’ils méritent, eu égards à l’énorme potentiel de la région. Des voix de plus en plus persistantes s’y élèvent et réclament un des leurs à Koulouba. Quoi de plus normal pour le premier vivier électoral du Mali, d’avoir son représentant président de la République.
Kalfa Sanogo serait donc l’ogre de la prochaine présidentielle même s’il ne jouit pas, pour le moment, d’une notoriété semblable à celle des autres caciques de la scène politique malienne. Des alliances avec d’autres régions pourrait le mettre en pole position lors de ce scrutin. Celui qui a été membre des équipes de campagne d’Alpha Oumar Konaré en 1991 et d’Ibrahim Boubacar Keita en 2013 jouit d’une immense carrière politique. Il est aussi connu comme une des figures emblématiques de la lutte contre le régime du Général Moussa Traoré aux côtés, entre autres, de Tièmoko Sangaré (actuel président de l’Adéma) et de feu Abdoulaye Barry.
Kalfa Sanogo est le représentant du Kénédougou à la prochaine présidentielle. Certes, la compétition n’a pas encore commencé. Mais, d’ores et déjà, au vu des potentielles candidatures, l’on peut dire que très peu de candidats peuvent se targuer d’une telle légitimité, que celle de Kalfa Sanogo, dans leurs régions respectives, en plus d’une longue expérience politique et professionnelle.