Jusqu’au 31 mars 2018, date fatidique pour le choix ou non de son candidat à l’interne, l’Adema occupera le devant de l’actualité. Alors qu’on croyait la question tranchée avec le lancement de l’appel à candidature, c’est le premier responsable du parti qui jette le pavé dans la marre en affirmant que si l’Adema ne trouve pas un candidat de consensus, qu’il soutiendrait le président IBK. Est-ce à dire que le processus du choix du candidat en cours est déjà voué à l’échec ?
Malgré l’appel à candidature à l’attention des structures du parti, qui sera suivi certainement de dépôt de dossiers de certains caciques comme Moustapha Dicko, Dioncounda Traoré, Dramane Dembélé et Kalifa Sanogo, le Président Tiémoko Sangaré ne s’avoue pas vaincu. A la tête d’un groupuscule ultra minoritaire au sein de l’Adema et dont les plus actifs sont entre autres Adama T. Diarra ministre en charge de la planification, Abdel Karim Konaté, ministre du commerce, Yaya Sangaré, député élu dans la circonscription de Yanfolila, Mahamadou Cissé dit Bagagnoa député de Kayes, Adama Sangaré, maire du District de Bamako, le président du parti est en train de mener un jeu dangereux qui risque de sonner définitivement le glas de l’Adema.
C’est pourquoi nombreux sont aujourd’hui les observateurs qui pensent que le sort de l’Adema est en train de se jouer entre Bamako-Coura, son quartier général, et le cimetière de Niaréla pour son éventuelle dernière demeure, si les responsables s’évertuaient à ne pas obtenir un consensus autour d’un candidat à l’interne. Tiémoko Sangaré va-t-il prendre cette lourde responsabilité face à l’histoire d’être à la base de la mort de l’un des plus grands partis de ce pays ? Ne sait- il pas que le tribunal de l’histoire est plus sévère que celui des hommes ?
Qu’est ce qui pourrait être à la base de cette prise de position illogique, inconséquente et immature en faveur d’IBK ? Selon certaines sources bien informées, le maintien des ministres Adema dans le gouvernement serait lié à leur combat pour empêcher ce parti d’avoir un candidat consensuel, pour ensuite soutenir IBK. D’autres sources ont parlé d’un pactole que certains responsables du parti auraient reçu et distribué à des militants pour soutenir IBK. Il se trouverait dans ce lot d’autres cadres qui auraient des contrats juteux avec l’Etat dans les BTP, qui, par peur d’être épinglés par le pouvoir ont préféré s’aligner sans grande conviction.
En définitive, la balle est désormais dans le camp de la majorité acquise à une candidature interne en vue de défendre clairement leur position et réduire les partisans du soutien à IBK à leur plus simple expression. A partir du moment où la bataille pour le principe de la candidature à l’interne a été gagnée avec brio, elle ne doit plus lâcher prise jusqu’au choix du candidat et même jusqu’aux élections.